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Le Point, le 08/03/2017Â
DE NOTRE CORRESPONDANT À ISTANBUL, QUENTIN RAVERDY
Le 16 avril, les Turcs sont convoqués à un référendum constitutionnel pour donner plus de pouvoirs au chef de l’État. Un scrutin à l’issue incertaine.
Au lendemain de la tentative de coup d’État, la popularité d’Erdogan était au zénith, mais l’ampleur des purges qui ont suivi inquiète désormais les Turcs. © Drew Angerer/Getty Images/AFP
À moins de 40 jours du référendum sur le projet de changement constitutionnel porté par l’exécutif turc, le jeu des pronostics va bon train, mais l’issue du scrutin, elle, reste toujours aussi incertaine. « Dans les mois qui ont suivi le coup d’État de juillet 2016, le président Erdogan bénéficiait d’une opinion très favorable au sein de la population », rappelle le politologue Ahmet Insel. « Mais aujourd’hui, on n’en est plus là , les attentats, les purges, les premiers signes d’une crise économique sont passés par là  », poursuit-il. Depuis le putsch manqué de l’été dernier et l’instauration de l’état d’urgence, près de 43 000 personnes (militaires, policiers, juges, journalistes, universitaires, etc.) ont été arrêtées et plusieurs dizaines de milliers ont été suspendues de leurs fonctions.
Une purge massive contre ceux suspectés d’entretenir des liens avec le réseau de l’imam en exil Fethullah Gülen (accusé par Ankara d’être le cerveau du putsch manqué) qui s’est rapidement et sensiblement étendue aux formations politiques, médias et associations critiques à l’égard de l’exécutif turc. Un tour de vis qui commence à inquiéter jusque dans les rangs de certains électeurs du Parti de la justice et du développement (AKP), formation fidèle au président Recep Tayyip Erdogan, majoritaire au Parlement depuis 2002. « L’AKP a permis beaucoup d’avancées dans le pays, notamment dans le domaine de l’économie, des infrastructures et même des libertés. C’était pour cela que je votais AKP », explique dans un premier temps Ayse, électrice fidèle du parti islamo-conservateur. Et la jeune Stambouliote, lucide, de confier : « Mais le gouvernement est allé trop loin avec certaines de ses politiques et maintenant il y a de sérieuses atteintes aux droits de l’homme dans ce pays. »
Le président contrôle déjà tout
Des électeurs sont de plus en plus déboussolés à l’approche d’un référendum sur le système présidentiel, qui prévoit un élargissement sensible des prérogatives du chef de l’État : la nomination et révocation des ministres, la promulgation des décrets, la déclaration de l’état d’urgence, le choix de certains membres du Haut Conseil de la magistrature ou encore la possibilité pour lui d’être le chef d’une formation politique (ce qui lui permettrait de choisir les candidats de son parti aux élections), etc.
« Certains partisans de l’AKP ont du mal à comprendre la nécessité réelle de cette réforme. Le président contrôle déjà tout. Pourquoi créer une tension supplémentaire avec ce débat ? Cela devrait provoquer des abstentions dans le camp du oui », prévoit Ahmet Insel. D’ailleurs, pour Ayse, qui craint une forme de monopole du pouvoir le 16 avril prochain, le choix est déjà fait : « Je n’aurai aucune hésitation à voter non puisque cela veut dire garder le système actuel, un système que je connais. Voter oui apportera de nouveaux défis à ce pays. »
Questionné sur ces possibles défections, le camp du « oui » préfère temporiser. « Nous n’avons pas encore réellement commencé la campagne de terrain », se rassure Ravza Kavakçi Kan, élue AKP de la métropole d’Istanbul. « Et beaucoup de contre-vérités sont dites sur ce projet. J’ai beau relire le texte, je ne comprends toujours pas comment on peut y voir une dérive dictatoriale », s’étonne la parlementaire. Et de poursuivre : « Au contraire ! Les pouvoirs du président seront plus encadrés. Par exemple, aujourd’hui, le président ne peut être jugé que pour haute trahison. Avec ce projet, nous réduisons sensiblement le nombre de parlementaires requis pour ouvrir une enquête contre le chef de l’État. En fait, nous donnons plus de pouvoirs au peuple. Et si le peuple n’est pas content du président, il peut en changer à la prochaine élection. »
Promesses
Le travail pour convaincre les dizaines de millions d’électeurs est encore long. S’annonce donc un intense marathon politique pour vanter les mérites de ce projet, déjà adopté par le Parlement, grâce au soutien des élus de la formation d’extrême droite du MHP (Parti d’action nationaliste). Lors de ses premiers discours, le Premier ministre Binali Yildirim a promis l’avènement de la « Turquie forte de demain », dotée d’un exécutif solide, uni autour du président seul aux commandes. Le clip de campagne du parti islamo-conservateur qui devrait bientôt envahir les chaînes de télévision promet, lui, l’essor de l’économie, les investissements et surtout la poursuite des grands travaux, chers au président Recep Tayyip Erdogan. Le 24 février dernier, le chef de l’État gageait ainsi que voter le changement de Constitution serait synonyme pour les Turcs de « trains à grande vitesse, d’autoroutes et du plus grand aéroport mondial ».
Mais l’argument électoral martelé sans relâche par l’exécutif reste la promesse d’éradiquer le terrorisme – premier sujet d’inquiétude de la population, selon les enquêtes – dans une Turquie qui vient de traverser l’une des années les plus sanglantes de ces dernières décennies. Plus de 300 victimes rien que pour l’année 2016 dans des attentats menés par l’État islamique ou le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Et, depuis le coup d’État manqué, où plus de 200 personnes (civils et policiers loyalistes) ont perdu la vie, c’est Feto – acronyme donné par le pouvoir pour désigner le mouvement de Fethullah Gülen – qui fait figure d’ennemi public numéro 1. Cette crainte, le Premier ministre turc l’a bien comprise et fait une promesse, en cas de victoire du « oui » : « La Turquie n’aura plus à vivre avec le terrorisme. Le pays aura une vue dégagée sur son avenir. »
Tous les médias sont contrôlés par l’AKP.
« Le terrorisme sera vaincu, l’économie prospérera… Comment peut-on être aussi simpliste ? L’exécutif prend vraiment les Turcs pour des naïfs », s’énerve un analyste turc qui préfère garder l’anonymat. « Tout le monde dans le pays a compris que le choix de cette campagne, c’est pour ou contre Erdogan, pas le contenu réel des 18 articles de la réforme. Point », tranche ce chercheur. Un référendum en forme de plébiscite auquel ne veut pourtant pas se résoudre le camp du « non », dont la principale force d’opposition, le Parti républicain du Peuple (CHP, social-démocrate), qui mène une campagne sans afficher ses couleurs politiques. « Aujourd’hui, il n’est pas question du CHP ou de monsieur Erdogan, mais de la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’une personne. D’ailleurs, même si tous ces pouvoirs étaient donnés au leader de notre parti, Kemal Kiliçdaroglu, nous nous opposerions quand même à ce changement de système », soutient Selina Dogan, parlementaire du parti d’opposition. « Le projet du gouvernement ne contient aucun remède pour les problèmes graves de la société comme l’économie, le terrorisme, les relations internationales », déplore-t-elle, tout en étant consciente que la campagne sera compliquée. « Il n’y a pas d’égalité des armes, tous les médias sont contrôlés par l’AKP. Si l’opposition trouve deux heures pour apparaître dans les médias, c’est déjà beaucoup », soupire l’élue.
Ce jeudi, c’était au tour du Parti de la démocratie des peuples (HDP), formation de gauche pro-kurde, de lancer sa campagne pour le « non ». Elle s’annonce des plus compliquées pour la seconde force d’opposition du pays et farouche critique des dérives autocratiques d’Erdogan. Plus d’une dizaine de ses élus ont été arrêtés au cours de l’hiver, accusés par la justice turque de faire la propagande du PKK ; depuis un an et demi et l’éclatement du cessez-le-feu avec Ankara, les rebelles kurdes ont multiplié les attaques et attentats.
Le HDP devra notamment faire sans les talents oratoires de son coprésident, Selahattin Demirtas, toujours emprisonné – comme l’autre figure du parti Figen Yüksekdag. Les millions de Kurdes – qui votent traditionnellement pour le HDP et l’AKP – seront l’un des principaux enjeux électoraux de cette campagne. « Le président Erdogan veut profiter du fait que le HDP et sa branche locale, le DBP, ont été décimés par les arrestations. Il y a un vide à remplir », souligne Ahmet Insel. Le politologue poursuit : « L’entourage proche du président veut faire comprendre qu’avec un pouvoir renforcé, suivant la réforme constitutionnelle, l’exécutif pourra enfin résoudre le problème kurde qui dure depuis des années. Il doit avancer prudemment là -dessus, de peur de faire fuir ses alliés ultra-nationalistes du MHP (opposés à toute négociation avec le PKK, NDLR). » Un grand écart électoral auquel l’exécutif turc devra pourtant s’essayer s’il veut une victoire nette le 16 avril prochain.
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