Depuis des décennies, et même bien plus avant, l’armée turque a été au cœur de la vie politique, soit directement, soit indirectement. C’est une institution clé du pays. On pense aussitôt au rôle fondateur de Mustapha Kemal dans les années 1920 et 1930..
C’était l’époque d’une européanisation à marches forcées et d’une vigoureuse modernisation de la Turquie –(Atatürk –« le père des Turcs »– mourant en 1938), avant l’adoption de la neutralité d’Ankara durant la seconde guerre mondiale. Viennent ensuite à l’esprit les trois coups d’État militaires (1960, 1971, 1980).
D’autres éléments essentiels sont à prendre en compte : la rivalité ancestrale avec la Grèce, l’adhésion à l’Alliance atlantique en 1952, les relations avec les États-Unis, l’occupation de 38 % de Chypre depuis 1974, les relations heurtées voire antagonistes avec le gouvernement islamo-conservateur, bien sûr la tentative de coup d’État de juillet dernier.
Quelle place et quel rôle de l’institution militaire en Turquie, au regard du passé plus ou moins proche et compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le régime Erdogan ?
écouter :http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13305-18.10.2016-ITEMA_21107747-0.mp3