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L’Express, le
Par Vincent Hugeux
Recept Tayyip Erdogan, le 12 octobre 2016 à Ankara. Le président turc joue les 2e père de la nation, estime Ahmet Insel. afp.com/ADEM ALTAN
Né en 1955 à Istanbul dans une famille musulmane et kémaliste, Ahmet Insel navigue depuis des lustres entre la Turquie et Paris. Economiste, politologue et… libraire, il a ainsi dirigé le département Economie de l’université stambouliote de Galatasaray, mais aussi occupé le fauteuil de vice-président de Paris-I Panthéon-Sorbonne. Cofondateur de la maison d’édition Iletisim, ce marxiste repenti publie les oeuvres de l’écrivain iconoclaste Orhan Pamuk, prix Nobel de Littérature en 2006. Deux ans plus tard, Insel, réfractaire au tabou national du génocide de 1915, figure parmi les initiateurs d’une « pétition d’excuses » au peuple arménien, qui sera signée par plus de 30000 Turcs. Il livre ici son analyse de la « chasse aux sorcières » en cours et met en évidence ce qu’elle révèle du dessein politique de Recep Tayyip Erdogan.
Les craintes de mise au pas hégémonique de la société turque, que vous formuliez dès le lendemain du putsch avorté, étaient-elles fondées?
Le traumatisme du « coup » du 15 juillet tend-il à s’effacer?
L’union sacrée que le pouvoir s’efforce de cultiver peut-elle tenir dans la durée?
Cette « union sacrée » paraît affaiblie. Elle a atteint son apogée lors de la gigantesque manifestation pro-régime organisée le 7 août dans le quartier de Yenikapi, à Istanbul, en présence de Recep Tayyip Erdogan bien sûr, mais aussi des présidents de deux partis d’opposition. Depuis, le pouvoir utilise de manière croissante les outils de l’état d’urgence. Il a substitué aux maires élus [dans une trentaine de municipalités] des administrateurs choisis par ses soins. Et a fermé, entre autres, la chaîne de télévision IMC, qui n’a pourtant rien à voir avec le PKK [Parti des Travailleurs du Kurdistan, mouvement séparatiste armé étiqueté « terroriste » par l’Union européenne et les Etats-Unis]. En clair, il s’agit de bâillonner l’ensemble des formations contestataires. A la clé, une véritable fracture avec les opposants sociaux-démocrates. Autre facteur de cet étiolement de l’apparent consensus initial: entourage compris, un million de Turcs sont, de près ou de loin, affectés par la purge. Y compris les salariés virés d’entreprises confisquées ou ceux qui, désormais fichés, ne peuvent trouver de boulot ailleurs. Le phénomène n’épargne pas des familles musulmanes proches de l’AKP. D’autant qu’en province, il n’y a pas de césure marquée entre cette mouvance et la nébuleuse güleniste.
En quoi cette nouvelle donne modifie-t-elle l’échiquier politique?
Le pouvoir tente de consolider son assise en courtisant l’électorat d’extrême-droite, cible d’une OPA. Au fond, la stratégie politique d’Erdogan apparaît moins islamiste qu’ultra-nationaliste. La terrible répression infligée aux Kurdes n’a pas seulement pour vocation de mater le PKK, mais aussi de forger une coalition de fait avec le MHP [Parti d’action nationaliste].
Comment la mise au pas en cours pèse-t-elle sur la sphère économique?
Les lois d’exception ont permis de mettre la main illégalement sur des groupes industriels et commerciaux. Et de « servir » des hommes d’affaires proches du premier cercle d’Erdogan. Une logique de confiscation ancrée dans la tradition, comparable à ce qui fut infligé aux Arméniens il y a un siècle, aux Juifs puis aux Grecs voilà 40 à 50 ans. Dès lors qu’il n’y plus d’Arméniens, de Juifs ou de Grecs, voici qu’un pouvoir musulman accapare des biens musulmans. Quant à l’impact de « l’épuration », il semble difficile à prévoir, s’agissant d’une économie qui a beaucoup crû ces dernières années. Les effets négatifs directs seront mineurs. Les effets indirects, majeurs. Car la purge en cours apparaît comme un facteur de troubles pour les investisseurs étrangers. Or, l’économie turque demeure très dépendante des financements extérieurs. D’autant que la modestie de l’épargne intérieure constitue sa faiblesse principale.
Par quel prodige le régime parvient-il à escamoter le rôle actif de l’AKP [Parti de la Justice et du Développement], donc sa complicité, dans l’essor de « l’hydre » pro-Gülen?
Qu’elle soit social-démocrate ou kurde, l’opposition traite ce sujet tous les jours. Le patron du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) l’a d’ailleurs dit ouvertement au Parlement: si l’on cherche vraiment des complices, on les trouvera parmi tous les dirigeants du pays depuis 2002. Je livre chaque semaine deux chroniques au quotidien Cummuriyet, dont une au moins porte sur les responsabilités du pouvoir en place. Mais voilà : les partisans d’Erdogan préfèrent fermer les yeux. Leur adhésion à la thèse officielle est massive, aveugle. Il est vrai que le régime exerce une emprise hégémonique sur la presse et la télévision et que l’immense majorité des Turcs s’informe via des médias aux ordres. Soyons francs: nous ne parvenons pas à toucher le peuple.
L’éditorialiste Bülent Mümay considère qu’Erdogan a instauré avec ses électeurs un lien de gourou à disciples. Partagez-vous ce jugement?
Cette dimension mystique du pouvoir fonctionne pour une partie de l’électorat AKP. Pour les autres, il s’agit d’un mélange de crédulité et d’aspiration à la stabilité. Ce qui prévaut, c’est la garantie du maintien des acquis de quatorze années de système AKP.
Erdogan et les siens ont-ils pour dessein de liquider l’héritage de Mustafa Kemal?
Cette volonté est très antérieure à l’irruption d’Erdogan sur l’avant-scène. Le kémalisme avait pour but d’orchestrer une révolution moderniste par le haut. Aujourd’hui, nous assistons à une restauration autoritaire, parée du slogan de la « Nouvelle Turquie ». Laquelle n’est nouvelle qu’au regard de ses repères civilisationnels. Fini l’occidentalisation, perçue comme une soumission à la puissance chrétienne et une perte d’identité nationale et religieuse. Retour aux codes culturels « nationaux et indigènes » . Là est l’essence de l’islam politique, du Kulturkampf que nous vivons depuis un siècle et demi. Ce projet recueille un réel écho au sein d’une minorité active , en phase avec le pouvoir, et dont la capacité d’influence va au-delà du poids statistique. Pour les adeptes de cette vision, Mustapha Kemal, c’est le diable. Erdogan, lui, se montre plus fin. Il n’attaque pas Atatürk frontalement. Il se pose en sauveur, en deuxième père de la Turquie moderne.
Dans le contexte dépeint ici, la voix de l’Union européenne est-elle audible?
L’UE a perdu toute capacité d’influence dès la suspension, fût-elle officieuse, du processus d’adhésion d’Ankara. D’autant que l’enjeu des migrations musulmanes tétanise l’Union, l’Allemagne d’Angela Merkel exceptée. Pour Erdogan, le chantage aux migrants constitue un atout colossal. Cela posé, la Turquie n’obtient rien. Pas même l’exemption de visa pour ces ressortissants, promesse aussi honteuse qu’intenable et carotte factice: le moment venu, Bruxelles aurait de toute façon trouvé un prétexte pour se dérober. Mais quelle peut être la crédibilité d’une UE qui négocie l’accueil de 72 000 réfugiés syriens quand la Turquie en héberge 2,5 millions?
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