Quatre jours après la tentative de putsch en Turquie, la purge menée d’une main de fer par le président Erdogan s’amplifie. Après l’armée et la justice, elle touche désormais le monde de l’enseignement.
Le ministère de l’éducation turc a annoncé mardi 19 juillet la suspension de plus de 15 000 de ses employés soupçonnés d’être liés au prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être derrière le putsch manqué et dont Ankara veut demanderl’extradition aux Etats-Unis. Le ministère a annoncé dans un communiqué :
« 15 200 fonctionnaires du ministère de l’éducation (…) ont été suspendus, une enquête à été ouverte au sujet de ces individus »
Le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) – l’organisme étatique qui supervise l’organisation des universités – a pour sa part demandé la démission de plus de 1 500 recteurs et doyens d’université, rapporte l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Cette décision concerne les 1 577 recteurs et doyens des universités publiques et celles rattachées à des fondations privées, selon l’agence.
Ces mesures rentrent dans le cadre d’une opération de reprise en main lancée après le putsch, destinée selon le gouvernement à « déraciner » de l’appareil d’État les « gülénistes », partisans du prédicateur en exil en Pennsylvanie.
Ces purges s’étaient d’abord centrées sur l’armée, la justice et la police, avant degagner mardi de nouveaux secteurs : plus de 200 employés des services du premier ministre ont ainsi été mis à pied, de même que près de 500 personnes de l’agence des affaires religieuses, selon Anatolie. Au total, 9 322 militaires, magistrats, policiers font par ailleurs l’objet d’une procédure judiciaire, a annoncé le vice-premier ministre, Numan Kurtulmus.
Les médias jugés proches de Gülen ciblés
Les médias ne sont pas épargnés : le Haut Conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) a annoncé mardi avoir retiré leur licence aux chaînes de télévision et de radio jugées proches de Fethullah Gülen.