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Le Point – 17/12/2014
Quentin Raverdy
Entré en fonction à l’été 2014, Erdogan a su très vite faire oublier aux Turcs le côté essentiellement honorifique du poste présidentiel. Entré en fonction à l’été 2014, Erdogan a su très vite faire oublier aux Turcs le côté
L’inquiétude demeure toujours en Turquie, quatre jours après l’interpellation de vingt-neuf personnes – onze ont pour l’heure été relâchées – proches de la mouvance du prédicateur religieux Fethullah Gülen. Si beaucoup parmi les Turcs ne portent pas dans leur coeur les partisans de ce mouvement socio-religieux, nombreux sont ceux à s’alarmer devant la totale impunité dont semble jouir le gouvernement.
La vague d’arrestations dimanche 14 n’est en effet qu’un énième chapitre de la guerre ouvertement menée par le président Erdogan contre ses anciens alliés islamistes du mouvement Gülen, véritable « État dans l’État » selon lui. Arrestations de journalistes, évictions de fonctionnaires « gülénistes » remplacés par des fidèles du pouvoir : depuis 2013, l’AKP, le parti conservateur du leader turc, semble prêt à tout pour évincer ce rival très influent dans le système éducatif, la justice et la police.
« Sultan »
Résultat de ces luttes de pouvoir, selon Alican Tayla (enseignant en relations internationales à l’université Paris-XIII et chercheur indépendant sur la Turquie) : « Jamais dans l’histoire de la République turque [créée en 1923, NDLR], un parti n’a autant concentré les pouvoirs malgré une longue période monopartite [1923-1945, NDLR] qui avait ses dynamiques propres. » En effet, côté politique, depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l’AKP enchaîne les succès électoraux et garde la main mise sur le corps parlementaire (49,8 % des voix aux législatives de 2011, soit 327 sièges sur 550). Un succès personnel également pour Erdogan, qui s’adjuge le costume de premier président de la République turque élu au suffrage universel avec 52 % des suffrages. Entré en fonction depuis l’été 2014, Erdogan a su très vite faire oublier aux Turcs le côté essentiellement honorifique du poste présidentiel.
Omniprésent sur la scène médiatique et désireux de tout contrôler, le « Sultan » – comme ses détracteurs le surnomment – a également voulu étendre son emprise sur plusieurs autres institutions. Ainsi, services de police et système judiciaire sont désormais sous la coupe du gouvernement qui, depuis un an, purge les membres gülénistes de ces institutions pour les remplacer progressivement par des fonctionnaires proches du pouvoir, fraîchement nommés. Toujours dans un souci de contrôle, le gouvernement AKP prévoit pour 2015 le rassemblement des policiers, des gendarmes, des agents du renseignement et des militaires sous l’égide d’un seul et même ministère, dirigé sans nul doute par un très proche collaborateur d’Erdogan.
Purges dans l’armée
L’armée, elle, a été la première institution à tomber sous le joug de l’AKP. Cet élément clef de la vie politique turque (quatre coups d’État en quatre décennies) a été méthodiquement « assainie » à partir des années 2000 par l’alliance des islamistes de l’AKP et du mouvement Gülen. Décapitée par plusieurs procès retentissants (affaires Ergenekon et Balyoz), l’armée perd son essence même en 2013 lorsque le gouvernement fait modifier l’article 35 de son règlement intérieur, lui ôtant la sacro-sainte mission de « préserver et protéger la République ».
À cela s’ajoutent encore bien d’autres « couches de pouvoir moins conventionnelles », rappelle Alican Tayla. « Dans l’économie par exemple, l’AKP est en étroit lien avec une partie importante de la bourgeoisie anatolienne, de nombreux hommes d’affaires ou le Müsiad [réseau d’industriels et de PME anatoliens, NDLR] » qui ont connu un essor certain sous l’ère Erdogan. « On peut également penser aux universités publiques, qui sont de plus en plus ouvertement pro-gouvernementales », note l’enseignant en relations internationales. « Depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, elles sont même partiellement dépendantes du président de la République, qui nomme directement les recteurs. »
La Cour constitutionnelle, dernière forteresse
La presse n’est pas non plus épargnée par cette bataille d’influence donnant ainsi un paysage médiatique turc très clivé entre des titres jugés proches du gouvernement et d’autres beaucoup plus critiques à l’encontre du pouvoir. Un pouvoir de moins en moins tolérant au fil des années à l’égard des voix dissonantes : la Turquie est, depuis deux ans, la triste détentrice du record du nombre de journalistes emprisonnés. Ils étaient encore quarante en 2013, selon le Comité pour la protection des journalistes.
Une seule institution semble encore tenir tête à l’inexorable essor autocratique du parti conservateur. « La dernière forteresse qu’il reste à conquérir pour le gouvernement », explique-t-on dans les colonnes de Hurriyet Daily News, c’est « la Cour constitutionnelle ». Une véritable épine dans le pied du président turc. L’année passée, la Cour avait ainsi levé l’interdiction pesant sur Twitter, puis celle sur YouTube. Des décisions prises par Erdogan lui-même.
Opposition clivée
Alors, devant cette mainmise de l’AKP sur les leviers de pouvoirs, quelles alternatives trouver ? Pas dans l’opposition. Du moins par pour l’instant, semble résumer l’enseignant en relations internationales. « L’opposition politique turque est un vaste ensemble hétérogène allant du militant de gauche à l’ultra-nationaliste en passant par l’activiste kurde. » Et tous ont un agenda politique bien spécifique et leurs programmes semblent encore quelque peu flous.
À l’image du Parti républicain du peuple, le CHP (parti laïc kémaliste, crédité régulièrement de près 25 % des voix), rappelle le chercheur : « En l’état, le parti n’a aucune chance de concurrencer l’AKP. C’est un parti miné par les dissensions dont on ne connaît clairement ni la ligne économique, ni son positionnement sur l’autoritarisme ni sur la question kurde. Et de conclure : ses membres se bornent à une critique pure et simple de l’AKP, ce qui n’est en rien une base solide pour construire un projet politique d’avenir. »
Prémices de révolte
C’est donc pour l’instant du côté de la société civile qu’il faut attendre l’étincelle. Le vaste mouvement de protestation de 2013 semblait du moins en montrer les prémices. Née d’une simple protestation écologiste visant à préserver le parc Gezi de la ville d’Istanbul, la fronde s’était ensuite transformée en mouvement d’ampleur nationale (80 villes concernées) contre le gouvernement. « C’était un éveil politique pour toute une génération de Turcs dont le coup d’État de 1980 avait écrasé toute conscience politique. Pour beaucoup d’habitants d’Istanbul, c’était la première fois qu’ils manifestaient, souligne Alican Tayla. C’était un moment symbolique et rare d’union de l’opposition, et ce, quelles que soient les tendances politiques. »
Après plusieurs semaines de protestations, le mouvement s’est tu sous les coups de matraque et les gaz lacrymogènes : « La répression [sept civils et un policier tués, des milliers de blessés et d’arrestations, NDLR], la résignation et la peur » sont venues à bout du mouvement, explique le chercheur. Et, aujourd’hui, les gens sont plus hésitants. « Au vu des résultats obtenus, ils ne veulent pas risquer à nouveau leur vie. »
Répression omniprésente
Les opposants politiques et défenseurs des droits de l’homme dénoncent quotidiennement un climat de tension et une crainte des répressions. La semaine dernière encore, Human Rights Watch exprimait son inquiétude sur un projet de loi proposé par l’AKP (suite aux émeutes pro-Kurdes d’octobre) et soumis au vote en janvier prochain. Il prévoirait notamment d’élargir les pouvoirs des forces de l’ordre, qui auraient désormais le droit de procéder à des interpellations et des perquisitions sur la base de simples soupçons.
2015 s’annonce donc comme une nouvelle année houleuse pour la Turquie. Le gouvernement aurait d’ailleurs, selon le quotidien Today’s Zaman, pris ses dispositions en commandant 1,43 million de cartouches de gaz lacrymogène, soit douze fois plus que le nombre utilisé durant les protestations de 2013.
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