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 Le Figaro, le 22/07/2017
Par Delphine Minoui
Après le succès de sa marche, le leader kémaliste veut sauver la démocratie turque à la présidentielle de 2019.
De notre envoyée spéciale à Ankara
Entouré d’un service de sécurité impressionnant, le leader de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, traverse, le 8 juillet, un faubourg d’Istanbul à l’issue de la Marche de la justice, qui, partie d’Ankara, a traversé le pays en 24 jours. – Crédits photo : OZAN KOSE/AFP
Dans son bureau climatisé d’Ankara, lové dans l’enceinte du Parlement turc, il a renfilé son costume sombre et rechaussé ses souliers vernis. «J’ai usé quatre paires de baskets en parcourant 450 kilomètres à pied de la capitale turque à Istanbul», sourit Kemal Kilicdaroglu. Un record pour cet ancien bureaucrate de 68 ans qui dirige le principal parti laïque d’opposition turc, le CHP (Parti républicain du peuple). Depuis le succès de sa «marche pour la justice», qui s’est achevée le 9 juillet sous un soleil de plomb en compagnie de centaines de milliers de personnes, celui qui brillait jusqu’ici par son manque de charisme s’est imposé comme le nouveau visage de la fronde anti-Erdogan. «Nous nous battrons jusqu’au bout pour la démocratie. Nous sommes prêts à en payer le prix», insiste-t-il, la moustache en alerte.
Au lendemain des commémorations du putsch avorté du 15 juillet 2016, le nouveau «Gandhi turc» ne mâche pas ses mots contre le président islamo-conservateur et son Parti de la justice et de la liberté, l’AKP, au pouvoir depuis 2002. «Le coup d’État, que l’opposition avait condamné à l’unanimité, aurait dû ressouder les Turcs et renforcer la démocratie. C’est tout le contraire qui s’est produit: aujourd’hui, la démocratie agonise», martèle-t-il dans son fauteuil noir. Au rez-de-chaussée de l’imposante bâtisse, bombardée la nuit du coup d’État, une exposition revient en images sur le fameux 15 Temmuz (juillet) en célébrant «l’unité nationale». Face à ce trompe-l’Å“il, Kilicdaroglu dénonce un «coup d’État civil» qui sévit dans le pays depuis la proclamation, le 20 juillet 2016, de l’état d’urgence, maintes fois prolongé. «Le président gouverne par décrets. Des changements ont été imposés dans la Constitution. Les universités sont le théâtre de purges sans précédent. Des membres du Parlement ont été arrêtés», s’insurge-t-il, amer.
Des parlementaires en prison
C’est, justement, la condamnation d’Enis Berberoglu, un député de son parti, à 25 ans de réclusion pour «révélation d’informations confidentielles» sur la livraison d’armes aux rebelles syriens, qui provoque, à la mi-juin, l’appel à marcher jusqu’aux portes de sa prison, à Istanbul. À ceux qui reprochent au leader du CHP de s’être réveillé trop tard, il répond que l’embastillement de son confrère a servi de «déclencheur» et non de «cause». «Certains m’accusent de ne pas avoir réagi dès les résultats controversés du référendum du 16 avril. Mais l’ambiance était trop tendue, la société trop polarisée. On risquait un débordement de violence», se justifie Kilicdaroglu. Il fait là référence au vote sur la réforme constitutionnelle en faveur de l’augmentation des pouvoirs du chef de l’État, passée de justesse à l’issue d’une campagne déséquilibrée, et dont les résultats, dit-il, «ont été manipulés». Nombre de dissidents de gauche déplorent, aussi, son soutien de l’an passé à la levée de l’immunité parlementaire, dont Berberoglu fait aujourd’hui ironiquement les frais. Défendue par l’AKP, cette sanction visait, à l’époque, le parti laïque prokurde, le HDP, dont plusieurs députés, y compris les coleaders de la mouvance, sont aujourd’hui sous les verrous pour «soutien au terrorisme».
Pour l’heure, l’engouement suscité par le récent cortège anti-Erdogan a balayé les anciennes rancÅ“urs
Pour l’heure, l’engouement suscité par le récent cortège anti-Erdogan a balayé les anciennes rancÅ“urs. Des défenseurs de la minorité kurde aux mouvements féministes, en passant par les professeurs limogés et des écrivains de renom comme Asli Erdogan, c’est toute la société civile qui a défilé aux côtés de Kilicdaroglu: une mobilisation inédite depuis les grandes manifestations de Gezi de 2013. «Nous avons marché parce que nous nous opposons au régime d’un seul homme. Nous avons marché pour dénoncer le monopole du pouvoir exécutif sur le judiciaire.» Et après? «Nous devons maintenir la pression», insiste le politicien kémaliste, en dénonçant «l’autoritarisme» du nouvel homme fort du pays. Pour lui, il ne fait aucun doute que le prédicateur Fethüllah Gülen, exilé en Pennsylvanie, était impliqué dans le coup d’État. «En revanche, ce que je déplore, c’est que la purge anti-Gülen ait, depuis, servi de prétexte pour passer sous silence toutes les voix qui s’opposent à l’AKP. Aujourd’hui, les procureurs répondent aux ordres du palais présidentiel. Quant à la presse, elle est contrôlée à 90 % par le gouvernement. Les deux principaux journaux d’opposition, Cumhuriyet et Sozcu, sont dans le collimateur du pouvoir et une partie de leurs collaborateurs sont en prison», dit-il.
Son ambition: faire la lumière sur la responsabilité de l’AKP dans l’accession au pouvoir de la mouvance pro-Gülen à l’époque où Erdogan en avait fait son allié pour asseoir son emprise sur le pays, avant que les deux hommes ne tombent en désamour. «Si j’étais à la place du président, j’aurais immédiatement fait ouvrir une enquête judiciaire contre les personnes ayant favorisé son ascension au sein des institutions. Cela fait des années que nous dénonçons son infiltration au sein de l’armée, des gouvernorats, des universités. Et ce, bien avant le coup d’État. Mais on ne nous a pas laissés parler», regrette-t-il. Le problème, ajoute-t-il, c’est que «personne n’a le courage de s’attaquer ouvertement à Erdogan et de lui dire: vous avez tort».
En attendant, Kilicdaroglu promet des changements à ceux qui voient dans sa mouvance kémaliste un vieux parti rouillé
Lui, il veut oser. Ce mardi 18 juillet, il l’a même invité à relever le défi d’un «duel télévisé». «Si tu n’es pas lâche, si tu n’es pas un despote, si tu n’as pas peur, alors discutons de la tentative de putsch du 15 juillet sur une de tes chaînes et à l’heure de ton choix. Laissons le peuple juger de qui dit la vérité», a-t-il déclaré à son attention lors d’un discours devant son groupe parlementaire. L’ultime objectif? «Faire tomber Erdogan au scrutin présidentiel de 2019», tranche Kilicdaroglu, même s’il n’ambitionne pas, personnellement, de briguer la place. «Je suis contre la candidature d’un chef de parti», dit-il. Mais, sauf élections anticipées, il lui reste encore deux ans pour revenir sur sa décision. Ou pour démissionner du CHP. À moins qu’il ne finisse derrière les barreaux, à l’instar du chef du HDP, Selahattin Demirtas. «Erdogan menace de me poursuivre en justice. Mais je ne céderai pas», prévient-il.
En attendant, Kilicdaroglu promet des changements à ceux qui voient dans sa mouvance kémaliste un vieux parti rouillé. «Si les jeunes veulent nous aider à réformer le parti, je serai le premier à leur ouvrir la porte. Le CHP est le seul parti qui soutienne la démocratie. Nous voulons faire partie du monde civilisé. Nous voulons l’égalité entre les sexes, une justice indépendante, des universités autonomes», dit-il, en souhaitant que la «porte de l’Europe nous reste ouverte». Un nouveau héros est-il né? Il y a quelques jours, le Musée Koç a exprimé le souhait de récupérer une de ses paires de baskets pour immortaliser la fameuse «marche pour la justice». «J’ai bien sûr accepté», précise l’intéressé.
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