C’est le milieu de la nuit, ce 3 au 4 novembre, la police turque investit les domiciles des principaux dirigeants et députés du parti d’opposition pro-kurdes. Une dizaine d’interpellés parmi lesquelles Selahattin DemirtaÅŸ, premier opposant au président Erdogan. La purge politique, nouvelle étape dans la chasse aux sorcières lancée en Turquie après les médias, la police, la justice.
La provocation de trop
Pour les défenseurs de la cause kurde, c’est la provocation de trop. Dans les grandes villes du pays cet après-midi, plusieurs manifestations ont tourné à l’affrontement avec la police. Jusqu’où ira Recep Tayyip Erdogan dans sa dérive autoritaire ? 150 000 personnes arrêtées ou suspendues, accusées de collaboration avec une entreprise terroriste. Principale cible : les membres de la confrérie de l’imam Fethullah Gülen qu’Ankara désigne comme l’instigateur du coup d’État raté de juillet. En Turquie aujourd’hui, les opposants se demandent qui sera le prochain sur la longue liste d’arrestations.
♦