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L’Express, le 25/09/2020
par Charlotte Lalanne
Athènes et Ankara ont annoncé hier la reprise de discussions sur leur différent maritime, sous la pression notamment de l’Allemagne. Cet été, le conflit avait pris une nouvelle ampleur, avec l’arrivée de nouveaux acteurs.
Aux terrasses de cafés de Kas, sur la côte turque, on ne dit jamais non à une partie de tavla, surtout si on l’accompagne d’un verre de thé, siroté en contemplant l’île grecque de Kastellorizo. Chez le voisin grec, ce cousin du backgammon s’appelle tavli et il est – aussi – une institution. L’objectif : avancer ses pions plus vite que l’adversaire, un art que les deux pays pratiquent aussi… en grandeur nature.
Décryptage.
Accrochage turc
D’un côté de la table, Recep Tayyip Erdogan. Le président turc a lancé les hostilités le 10 août dernier. Appâté par les récentes découvertes gazières en Méditerranée, le « reis » a dépêché un navire sismique escorté d’une flotte militaire pour sonder les eaux grecques. De l’autre, Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec, a donné l’ordre à sa marine de tenir ses positions et appelé l’Union européenne à l’aide pour défendre sa souveraineté. Un premier accrochage s’est produit le 13 août après une « erreur de manoeuvre » turque. Paris n’est pas tardé à monter au créneau. Emmanuel Macron a volé au secours des Grecs, alors qu’Angela Merkel prônait la médiation, tandis que les Russes restaient dans l’ombre et que les Américains manoeuvraient en coulisses.
Pourparlers en cours
Après un été à hauts risques, les coups de fil entre la chancelière allemande et le président turc auront toutefois incité Recep Tayyip Erdogan au dialogue. À la surprise générale, Ankara et Athènes ont annoncé mardi 22 septembre des pourparlers, de bon augure avant le prochain sommet européen, prévu le 1er octobre. La joute verbale s’annonce néanmoins tendue, car la négociation dépasse largement le cadre du différend territorial entre les deux pays. Pour comprendre ces enjeux, L’Express revient sur deux mois de tensions diplomatiques.
L’archipel de la discorde
La brouille gréco-turque sur les frontières maritimes ne date pas d’hier. Kastellorizo, petit bout de terre de 9 km2 de superficie, en est devenu le symbole. Cette île hellénique, la plus orientale du pays, se trouve sur le plateau continental turc, à 2 kilomètres à peine de la côte anatolienne, mais elle appartient à la zone économique exclusive (ZEE) grecque, quoique à plus de 500 kilomètres du continent. Et ce, depuis la Convention de Montego Bay, ratifiée en 1982 par 168 pays. Ce texte stipule en effet qu’un État exerce sa souveraineté jusqu’à 12 milles marins (21 km) de ses côtes. Ce concept de « mer territoriale » octroie aussi à chaque pays possédant une ouverture maritime une « zone économique exclusive » jusqu’à 370 km de son rivage, dans laquelle il est autorisé à explorer et exploiter d’éventuelles ressources. Problème : la Turquie – comme les Etats-Unis, le Venezuela et le Pérou – n’a jamais signé cette Convention. Elle ne reconnaît donc pas la définition des ZEE et considère que celles-ci ne s’étendent qu’à partir des frontières terrestres, et non des îles… La nuance a son importance : elle permet à Recep Tayyip Erdogan de revendiquer sa propre souveraineté dans les eaux grecques et chypriotes – qu’il considère en partie comme siennes, depuis l’invasion par la Turquie, en 1974, du nord de l’île de Chypre.
Précisons enfin que le leader turc s’est ouvert un précieux couloir maritime en novembre 2019, à 1500 kilomètres de là , en monnayant, contre son soutien militaire au gouvernement d’union nationale libyen de Fayez el-Sarraj, l’accès à la zone maritime du pays. En riposte, la Grèce a conclu un accord du même type avec l’Egypte. Si bien que les deux corridors se croisent et se chevauchent, occasionnant un conflit supplémentaire.
Bataille en eaux troubles
Recep Tayyip Erdogan, la politique du fait accompli
C’est l’une des marottes du roi du Bosphore : la Patrie Bleue, ou comment étendre l’influence turque au-delà de la péninsule, en Mer noire (au nord) et en Méditerranée (au sud). Comme au bon vieux temps de l’empire ottoman… Erdogan met volontiers en scène ce passé conquérant pour flatter son électorat nationaliste. « Tout projet, plan, politique ou économique, dans la région, est voué à l’échec si la Turquie en est exclue » déclare-t-il le 18 mai dernier. De surcroît quand il y a un trésor sous la mer, comme le suggèrent les découvertes en gaz, un enjeu colossal pour la Turquie, qui importe 99% de son gaz, principalement de Russie et d’Azerbaïdjan. Alors que l’économie dévisse, que les menaces aux portes d’Ankara se multiplient – conflit syrien, risque migratoire – et que l’AKP présidentiel (Parti de la justice et du développement) est en perte de vitesse, Erdogan ouvre un front en Méditerranée. « Quand ça va mal à l’intérieur, on fait diversion à l’extérieur », résume Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union européenne à Ankara. Il n’empêche que la Turquie a déployé ces dernières années une force militaire importante et le montre une fois encore – après ses interventions en Syrie et en Libye – en Méditerranée orientale. Ce faisant, le président turc met l’Europe au pied du mur et joue sur ses divisions.
Emmanuel Macron, le « bad cop » européen
Le président français est le premier à avoir montré les muscles, aux côtés des Grecs. Dès la mi-août, Emmanuel Macron envoie du renfort militaire. Il profite de cet incident entre deux membres de l’OTAN – Turquie et Grèce – pour réaffirmer la « mort cérébrale » de l’organisation transatlantique et l’impératif d’une défense commune aux 27. Le président français pousse son agenda européen et affiche, par la même occasion, sa fermeté contre « l’expansionnisme » d’Erdogan, y compris sur le territoire français, où l’Etat lutte contre les écoles turques et les imams envoyés par Ankara. Mais sur le théâtre méditerranéen, la France paraît isolée. Tout au moins sur la méthode : quand Paris prône le rapport de force, Berlin opte pour le dialogue. Opposition ou entente tacite ? « Les responsables français et allemand se parlent beaucoup, chacun joue son rôle », décrypte un proche du Quai d’Orsay. Cette savante recette mêlant force et médiation a sans doute contribué à ramener Turquie et Grèce à la table des négociations. Mais la France, qui a entre temps vendu 18 avions de chasse Rafale à la Grèce, insiste sur un point : le dialogue doit aussi être rétabli avec Chypre. Trois navires turcs forent toujours les fonds marins au large de l’île.
Angela Merkel, faiseuse de paix
La chancelière allemande en est convaincue : une nouvelle Pax Mediterranea passe par le dialogue plutôt que les démonstrations de force. Une approche héritée de l’histoire militaire de son pays qui, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, a une « armée parlementaire », sous le contrôle du Bundestag. Pas question donc de mobiliser au pied levé des forces, d’autant moins contre la Turquie, un voisin avec lequel Merkel ne veut pas se brouiller. D’une part parce que l’Allemagne abrite une diaspora turque importante, qui vote majoritairement Erdogan. D’autre part parce qu’elle est liée à Ankara sur la question migratoire, depuis l’accord négocié, sous la houlette de Merkel, entre l’UE et la Turquie en 2015. « Personne ne veut entendre parler d’une nouvelle crise migratoire en Allemagne, surtout que le pays va entrer en période électorale pour le scrutin fédéral de septembre 2021 », analyse Claire Demesmay, directrice de programme à l’institut allemand de politique étrangère (DGAP) à Berlin. Consciente de ce risque, mais également des atouts européens, partenaires commerciaux incontournables pour Erdogan, la chancelière a habilement manoeuvré pour pousser son homologue turc à calmer le jeu – au moins temporairement.
Vladimir Poutine, partisan du statu quo
Pendant que la fièvre monte, la Russie, elle, se montre discrète, mais sa présence n’a rien d’anecdotique. Car Vladimir Poutine tient à la Méditerranée orientale comme à la prunelle de ses yeux. Son pays, le plus vaste du monde, a absolument besoin d’un accès maritime. Or, la plupart des mers russes sont prises par les glaces en hiver, à la différence de la Méditerranée. Les Russes l’ont compris depuis longtemps, « ils y étaient d’ailleurs présents à l’époque impériale », rappelle Igor Delanoë, directeur adjoint de l’observatoire franco-russe à Moscou. Mais la fin de l’ère soviétique change la donne. À la chute de l’URSS, la Russie ne conserve plus qu’une petite ouverture sur la Mer noire : la base de Sébastopol, en Crimée ukrainienne. Jusqu’en 2014. Le 18 mars, Moscou annonce l’annexion de la Crimée, s’offrant une large façade sur la Mer noire et, par extension, sur la Méditerranée, via les détroits de Bosphore et des Dardanelles. Encore fallait-il garder de bons rapports avec les Turcs, qui contrôlent ces deux entrées. Avec son intervention en Syrie, aux côtés de Bachar Al Assad, la Russie assoit durablement sa présence dans la Grande bleue, grâce à la base navale de Tartous. Aujourd’hui, une quinzaine de navires militaires russes patrouillent au large de la Syrie. Ils ont récemment mené des exercices conjoints avec la Turquie. « Pour la Russie, qui a obtenu son retour en Méditerranée de haute lutte, l’objectif est de rappeler qu’elle est là , tout en incitant les parties en présence à la retenue, car Moscou a intérêt au statu quo », analyse Isabelle Facon, directrice adjointe de la Fondation pour la recherche stratégique.
Donald Trump, opportuniste en chef
C’est le grand absent du jeu méditerranéen. En tout cas, en apparence. Car dans les faits, le président américain joue sur plusieurs tableaux dans la région. Allié contre-nature d’Erdogan en Syrie, après le retrait des troupes américaines en octobre 2019, Trump ménage aussi ses relations avec la Grèce et l’Union européenne. Car l’activisme croissant du reis turc en Méditerranée orientale inquiète Washington. A deux mois de la présidentielle américaine, le Pentagone a limité « l’octroi de licences d’exportation et de réexportation de matériel militaire à la Turquie », selon une information du site d’investigation Intelligence Online. Dans le même temps, les Etats-Unis ont levé en partie l’embargo sur les armes imposé à Chypre depuis 33 ans, au grand dam d’Erdogan. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a même affirmé le 1er septembre vouloir « approfondir la relation de sécurité » avec Chypre.
Victoire à la Pyrrhus
Sur le grand échiquier méditerranéen, chacun pousse donc son avantage, mais personne n’a intérêt à la bataille navale, dans un contexte d’économies fragilisées. C’est à qui sera le plus dissuasif. Mais en cas d’accident – comme en 2015, quand la Turquie abat par erreur un chasseur russe en Syrie – tous les scénarios sont envisageables. Jusqu’où ira Erdogan, obsédé par les « humiliations » infligées au peuple ottoman, pour venger le traité de Sèvres de 1920, qui a démantelé l’empire ? Le calife ne se gêne pas pour faire chanter l’Europe, en menaçant d’y laisser entrer des « millions de migrants ». Mais il a, lui aussi, beaucoup à perdre si les 27, premiers clients des exportations turques, coupent le robinet. La vendetta turque pourrait alors avoir un goût amer. Et la victoire des airs de Pyrrhus.
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