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Le Figaro, le 06/03/2019
Delphine Minoui
De notre correspondante à Istanbul
À la veille des municipales, le parti du président monte des stands à prix cassés pour lutter contre l’inflation.
C’est la nouvelle bataille d’Erdogan. Une guerre d’un nouveau genre, lancée, cette fois-ci, contre ce que le président islamo-conservateur qualifie de «terrorisme» des prix. «Combat total contre l’inflation», annonce le slogan imprimé sur la tente blanche qui a soudainement poussé sur la place Taksim, au cÅ“ur d’Istanbul. Sous l’édifice de toile, planté par la municipalité pro-AKP, le Parti de la justice et du développement, l’installation est sommaire: quelques cageots de tomates, de pommes de terre et de poivrons empilés les uns sur les autres, des barrières de fer pour faciliter la queue des clients, et quatre employés municipaux mobilisés pour vendre leurs stocks à des prix imbattables. «Ici, le kilo de tomates ne coûte que 3 livres turques (environ 50 centimes d’euro), soit au moins la moitié des prix pratiqués ailleurs. Chaque jour, nous voyons défiler plus d’un millier de personnes», avance fièrement Yunus, l’un d’entre eux.
«Les légumes, c’est tout ce que je peux me permettre. Je n’achète plus de viande depuis des mois»
Lütfü Güler, un Stambouliote à la retraite
L’initiative, qui vise à enrayer la hausse des prix – la monnaie locale a dévissé de moitié en un an – fait des émules. «Je suis venu faire mes réserves pour la semaine. Les légumes, c’est tout ce que je peux me permettre. Je n’achète plus de viande depuis des mois», souffle Lütfü Güler, un Stambouliote à la retraite, les bras chargés de sacs. De décembre 2018 à janvier 2019, les produits alimentaires ont augmenté de 6,43 %. En rythme annuel, leur hausse est estimée à quelque 31 %, selon les statistiques officielles. «Ce stand est une bénédiction», avance une mère de famille, en poussant son chariot. Lancés le 11 février, des dizaines de marchés éphémères comme celui-ci ont été érigés entre Istanbul et Ankara, la capitale. Chaque consommateur a le droit d’y acheter entre 1 et 3 kilos de chaque sorte de légume. Une entreprise à succès: il faut parfois attendre pendant une heure pour remplir ses sacs de légumes.
Mais la plupart des clients ne sont pas dupes. «Encore une stratégie de campagne!», peste Zekiye, une mère de cinq enfants, dans une allusion au scrutin municipal du 31 mars. «Ils pensent pouvoir nous acheter avec quelques sacs de pommes de terre, et masquer la corruption et les dysfonctionnements politiques», poursuit la femme, irréductible supportrice de l’AKP, mais qui dit «hésiter cette fois-ci à voter pour le parti du président». Ces élections municipales, moins stratégiques que les législatives de 2018, restent néanmoins cruciales pour Recep Tayyip Erdogan. Réélu l’an passé, le chef de l’État turc n’a pas oublié qu’il doit son ascension politique à ses années passées à la tête de la mairie d’Istanbul, mais aussi au boom économique du début des années 2000 lorsqu’il occupait le poste de premier ministre.
«Ce scrutin, bien que local, est un test politique pour Erdogan et l’AKP en cette période de difficultés économiques. Perdre Ankara serait un terrible revers pour le parti du président», estime le politologue Ilhan Uzgel.
La soudaine croisade contre les prix, lancée à renfort de discours et d’installations de marchés à prix réduits, a tout du calcul populiste. Avant Erdogan, d’autres leaders – on se souvient des «patates gratuites» qu’Ahmadinejad fit distribuer en Iran pendant sa campagne de 2009 – se sont prêtés à l’exercice.
«Le président cherche à nous faire endosser la responsabilité des prix qui flambent.
Mais on n’a pas le choix : outre l’inflation, les coûts de production ont augmenté à cause de la mauvaise météo»
Un commerçant du ÂBazar
Mais l’initiative est à double tranchant: si elle soulage les foyers les plus pauvres, elle crée aussi des mécontents. À commencer par les épiciers et les supermarchés, contraints de casser les prix pour suivre ce qu’ils considèrent comme une injuste concurrence. «Mes clients boudent mon échoppe», râle un commerçant du Bazar qui a vu baisser sa clientèle depuis qu’un stand a fleuri dans le quartier d’Eminonu. Selon le quotidien Hürriyet, nombre de supermarchés, comme Migros, ont fini par aligner les tarifs de certains légumes sur ceux de la municipalité. Sur la longue avenue Siraselviler, lovée derrière Taksim, la supérette Namli n’a pas changé ses tarifs mais affiche désormais, pour chaque légume, le prix d’achat et le prix de vente, afin de rendre compte de ses maigres bénéfices. «Le président cherche à nous faire endosser la responsabilité des prix qui flambent. Mais on n’a pas le choix: outre l’inflation, les coûts de production ont augmenté à cause des mauvaises conditions météorologiques dans le sud du pays», dit-il.
Du côté de l’opposition, la grogne est également palpable. Les partis anti-Erdogan accusent le président de faire vendre à perte des légumes par la mairie, quitte à essuyer le manque à gagner avec l’argent public et de mettre sur le dos des commerçants son incapacité à maîtriser l’inflation. Quant aux acheteurs, ils montrent des signes de fatigue. «On ne cesse de nous abreuver de discours sur la grandeur de notre pays, sur le nouvel aéroport international, sur les nouveaux ponts. Mais en réalité, on n’a pas de quoi manger à notre faim. C’est comme dresser une table avec de somptueux couverts, en laissant les assiettes vides», regrette Zekiye, la mère de famille.
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