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Grazzia, le 12/12/2016
Par Stépha/nie Fontenoy
En Turquie, des journalistes risquent la prison pour faire leur métier. Et refusent de se taire. Reportage.
« Comment Gargamel peut-il être un terroriste ? », se demande une étudiante en journalisme d’Istanbul, qui n’en revient pas. Le 29 octobre, la chaîne de télévision pour enfants Zarok TV a été interdite dans son pays. Elle diffusait des dessins animés, comme Les Schtroumpfs ou Bob l’éponge, traduits en kurde. Son retrait de l’antenne vient s’ajouter à la longue liste des 170 médias récemment bâillonnés par le pouvoir pour leurs liens supposés avec des organisations terroristes. Parmi eux, l’agence de presse kurde Jinha. Sa rédaction, composée uniquement de femmes journalistes, cadreuses et monteuses, a été rayée de la profession par décret présidentiel fin octobre. Sa réponse ne s’est pas fait attendre : « Nous continuerons à travailler, sans nous soucier de ce que les hommes décident. »
Illustration le 25 novembre, Journée internationale de l’élimination de la violence contre les femmes. Une date incontournable dans le planning de Jinha. Pour ces amazones de l’information, pas question de se croiser les bras. Mais comment travailler quand le gouvernement a confisqué vos cartes de presse et bloqué votre site internet ? « Depuis la fermeture de Jinha, nous nous sommes reconverties en journalistes citoyennes. C’est dangereux, explique Dilan Karamanoglu, l’ancienne chef des informations de l’agence. La police peut nous confondre avec les protestataires et nous arrêter. »
« Nous ne sommes pas passives, nous n’avons pas peur »
Pourtant, la rangée de policiers ne refroidit pas son équipe ce jour-là . Bengisu Kömürcü et Ceylan Eraslan, 21 et 29 ans, s’élancent en courant vers la foule des manifestantes rassemblées sur Istiklal, célèbre artère commerçante au coeur d’Istanbul. L’ambiance monte. Le cortège de plusieurs milliers de personnes avance, faisant reculer la garde antiémeute. « Nous ne sommes pas passives, nous n’avons pas peur, nous n’obéissons pas », scandent les participantes. Bengisu escalade une structure métallique avec sa caméra pour avoir une vue plongeante de la manifestation. Ceylan sort son carnet et son stylo, pose des questions, prend des photos. Depuis que l’agence est officiellement fermée, les filles de Jinha sont devenues des journalistes nomades.
Quand elles ne sont pas en reportage, elles installent leur rédaction dans des cafés, des associations féminines ou des centres culturels. C’est avec du thé bouillant et du tabac à rouler qu’elles poursuivent leur mission. « Jinha a été créée en 2012 par des femmes et pour des femmes. Nous couvrons la politique, les questions sociales, les droits des femmes, des enfants et de la population LGBT, l’écologie, dans une perspective féminine », souligne Dilan Karamaoglu. Celle-ci regrette la domination masculine de la presse turque, qui pèse sur l’actualité. « Nous essayons de changer le langage utilisé par les médias généralistes », poursuit-elle. Quand, en septembre dernier, la presse titre « Une femme en short a été attaquée dans un bus », Jinha traite l’information autrement. Premièrement, l’agence identifie la victime, une jeune infirmière, par son nom, Aysegül Terzi, pour lui donner chair et, deuxièmement, elle ne précise pas qu’elle était en short. « Pour nous, Aysegül Terzi a été brutalisée parce qu’elle était une femme, peu importe les habits qu’elle portait », poursuit l’ex-chef des informations. Même chose dans le cas des nombreux féminicides en Turquie, souvent rebaptisés « crimes d’honneur » dans la presse. « Nous ne pouvons accepter un vocabulaire qui légitime ces violences. Jinha était une école du journalisme, et le gouvernement l’a censurée », s’insurge-t-elle.
La plus grande prison pour journalistes du monde
Les reporters clandestines de l’agence ne sont pas un cas isolé : depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet, la Turquie est devenue la plus grande prison pour journalistes du monde, devant la Chine. Deux employées de Jinha, Zehra Dogan et Aysel Isık, qui travaillaient en zone kurde, font partie des 140 professionnels des médias derrière les barreaux. Journaliste judiciaire pour le quotidien indépendant Cumhuriyet, Canan Coskun, elle, est encore libre. Mais sa rédaction, connue pour ses critiques du pouvoir, est en état de siège. Le bâtiment à Istanbul est gardé par un grillage et deux agents de sécurité. On y entre en passant sous un portique détecteur de métaux.
La moitié des bureaux est vide et le moral morose depuis l’arrestation, le 31 octobre, de neuf membres de l’équipe, dont le rédacteur en chef. A 29 ans, Canan Coskun a une tâche compliquée. Elle couvre le procès de ses collègues emprisonnés. Elle aussi risque jusqu’à 23 ans de prison pour avoir enquêté sur un possible trafic d’influence parmi des juges proches du pouvoir. « Le journalisme en Turquie, surtout d’opposition, est un métier difficile, dit-elle. Je couvre le procès de mes compagnons car les autres médias ne s’y intéressent pas. Je sais que je peux être arrêtée, mais je ne vais pas abandonner pour autant. » Les journalistes de l’agence Jinha sont tout aussi déterminées. Bengisu conclut : « C’est en résistant que nous gagnerons. »
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