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Le Figaro, le 24/06/2019
Par Anne Andlauer
PORTRAIT – Quasi-inconnu du public au début de sa campagne électorale, le nouveau maire d’Istanbul est désormais une figure majeure de la vie politique turque. L’opposition compte sur lui pour faire de l’ombre au chef de l’État.
Istanbul
Combien d’électeurs, parmi les 10 millions et demi de Turcs inscrits sur les listes d’Istanbul, connaissaient le visage d’Ekrem Imamoglu avant qu’il ne s’engage dans la course aux municipales et rafle la mégapole turque au nez et à la moustache de Recep Tayyip Erdogan? Combien avaient relevé son nom avant qu’il ne défie, et finalement mette en échec, le chef de l’État dans sa ville natale, qui lui était acquise depuis un quart de siècle? Ekrem Imamoglu, 49 ans, originaire des rives de la mer Noire et issu d’une famille pieuse et conservatrice (tout comme le président), était depuis 2014 le maire très apprécié de l’arrondissement de Beylikdüzü. Membre du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), cet homme calme et affable incarne la jeune garde du vieux parti kémaliste, pour laquelle l’islam et la question kurde ne sont ni des menaces ni des tabous, simplement des réalités.
«Je n’ai jamais entendu un candidat du CHP prononcer autant de fois le nom d’Allah dans ses discours»
Tolga, garagiste
«Je n’ai jamais entendu un candidat du CHP prononcer autant de fois le nom d’Allah dans ses discours. J’ai été secoué quand j’ai entendu Ekrem Imamoglu réciter une sourate du Coran [pour les victimes des attaques dans les mosquées de Christchurch en mars, NDLR]», observe Tolga, un garagiste de 39 ans qui n’avait jamais voté jusqu’ici pour un candidat du parti de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République laïque. «Je suis kurde et j’ai voté Imamoglu parce que je l’ai trouvé sincère quand il a dit, dès le début de sa campagne, que cette nation en avait marre de ceux qui font de la politique sur le dos de nos identités. La Turquie a besoin de figures d’apaisement et de rassemblement», explique Firat, un chauffeur de taxi. «Les Arméniens, les Roums [Grecs orthodoxes, NDLR], les Juifs et les Syriaques» de Turquie auront aussi noté leur mention dans le discours de victoire du nouveau maire d’Istanbul, là où Recep Tayyip Erdogan les «oublie» systématiquement.
Pendant toute la campagne – qui aura duré presque six mois à cause de l’annulation du scrutin du 31 mars – le candidat d’opposition, soutenu tant par les ultranationalistes du Iyi Parti que par les prokurdes du HDP (qui ne présentaient aucun candidat), a gardé son sang-froid face aux attaques du pouvoir, évitant de se perdre dans le piège des polémiques.
«Chez moi, il a touché une corde sensible quand il a dénoncé les millions jetés par les fenêtres pour quelques fondations proches du pouvoir alors que nous peinons à joindre les deux bouts»
Hasan, barbier
En janvier, après l’annonce de sa candidature, sa première décision avait été de rendre visite au chef de l’État. Quelques dents avaient grincé au sein du CHP, mais Ekrem Imamoglu avait assis l’image d’un homme de dialogue, séduisant ceux qui, dans la base de l’AKP, voulaient envoyer un avertissement à Recep Tayyip Erdogan. Dimanche, dans l’euphorie de la victoire, il a su conserver ce visage de rassembleur, invitant le président à «travailler ensemble pour servir Istanbul». À ceux qui, dans le camp du pouvoir, l’accusaient de n’être qu’un «projet» (au choix: de l’Occident, des partisans des coups d’État, du Parti des travailleurs du Kurdistan…), Ekrem Imamoglu répondait invariablement: «Je suis un projet de la République d’Atatürk. Un projet qui m’a conduit d’un village de 40 maisons jusqu’à la tête de la mairie d’Istanbul.»
Sur les réseaux sociaux, où il a mené l’essentiel de sa campagne électorale, ses références idéologiques interpellent le plus grand nombre, au risque de faire le grand écart. Il célèbre à la fois l’anniversaire de la mort de Deniz Gezmis, symbole de la gauche révolutionnaire turque pendu en 1972, et celle d’Alparslan Türkes, idéologue et fondateur du principal parti ultranationaliste.
Mais davantage que ses convictions idéologiques, finalement peu connues, c’est sa capacité à parler aux Stambouliotes de leurs préoccupations quotidiennes qui a séduit les indécis. «Chez moi, il a touché une corde sensible quand il a dénoncé les millions jetés par les fenêtres pour quelques fondations proches du pouvoir alors que nous peinons à joindre les deux bouts», raconte Hasan, un barbier dont le salon voisine avec un local de la Fondation de jeunesse turque (TÜGVA), que dirige notamment l’un des fils du chef de l’État.
«Imamoglu nous a montré que nous n’étions pas condamnés à perdre. Pour la première fois, nous sommes partis en campagne avec la certitude de gagner, et nous avons gagné… deux fois !»
Asma, militante du CHP
Le commerçant estime que «Recep Tayyip Erdogan a perdu son flair pour comprendre ce qui préoccupe sa base électorale. Sinon, il n’aurait jamais nommé son gendre [Berat Albayrak, NDLR] ministre des Finances, jamais offert tant de cadeaux à un si petit nombre, et jamais réclamé l’annulation des élections» du 31 mars, affirme cet ancien électeur du Parti d’action nationaliste (MHP) passé par l’AKP mais qui a voté dimanche pour Ekrem Imamoglu. «Lui a très bien compris les sources de la colère», insiste Hasan.
Pour l’opposition qui, depuis 17 ans, enchaînait les revers face à Recep Tayyip Erdogan, cette victoire représente beaucoup plus que la prise d’une grande ville. Ekrem Imamoglu a brisé la rengaine défaitiste qui assenait qu’en Turquie, quelle que soit l’élection, quelle que soit la campagne, «à la fin, c’est toujours Erdogan qui gagne». Une barrière psychologique est tombée le 23 juin. «Imamoglu nous a montré que nous n’étions pas condamnés à perdre, observe Asma, une militante du CHP. Pour la première fois, nous sommes partis en campagne avec la certitude de gagner, et nous avons gagné… deux fois!» jubile-t-elle, promettant déjà à l’édile un destin présidentiel.
Les membres de la campagne d’Ekrem Imamoglu préfèrent garder la tête froide, rappelant que la prochaine élection est prévue en 2023 et que le pouvoir ne fera aucun cadeau au nouveau maire d’opposition. «Grâce à cette victoire dans une ville qui a la taille d’un État [16 millions d’habitants au bas mot, NDLR], nous allons enfin pouvoir montrer ce qui se passe quand l’opposition est aux affaires, explique Ozan Isik. Mais selon lui. Quoi qu’il arrive, Ekrem Imamoglu a déjà mis fin à l’ère d’hégémonie totale d’Erdogan sur la Turquie.»
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