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Le Point, le 31/10/2015
DE NOTRE CORRESPONDANT À ISTANBUL, QUENTIN RAVERDY
Attentats, guerre avec le PKK, musellement de la presse d’opposition : les Turcs se rendent aux urnes sans grand espoir et dans une ambiance délétère.
Recep Tayyip Erdogan aux cérémonies officielles de commémoration du 92e anniversaire de la proclamation de la République le 29 octobre. Recep Tayyip Erdogan aux cérémonies officielles de commémoration du 92e anniversaire de la proclamation de la République le 29 octobre. © Turkish Presidency Press Office / Anadolu Agency/ Murat Cetinmuhurdar
Rarement, la Turquie aura connu de Fête de la République aussi morose. Pour le 92e anniversaire de l’indépendance du pays, proclamée en 1923 par le père de la nation Mustafa Kemal Atatürk, les esprits étaient ailleurs. Probablement tournés vers le 1er novembre, jour d’élections législatives. Mais cinq mois seulement après le dernier scrutin qui a mené le pays dans l’impasse, les Turcs ne placent guère d’espoir dans le vote de dimanche censé remettre le pays sur les rails.
À trois jours du vote, la campagne électorale a connu une nouvelle péripétie qui augure mal de la suite. En moins de 48 heures, le pouvoir turc a pris le contrôle manu militari de la holding Koza Ipek, jugée proche de la mouvance de Mustapha Gülen – bête noire du président Erdogan –, et a fait taire ses organes de presse, rayant ainsi de la carte médiatique turque les chaînes Bugün TV ou KanalTürk. Un nouveau coup de force qui marque un peu plus le tour de vis de la Turquie d’Erdogan (149e sur 180 dans le classement des libertés de la presse) contre la presse d’opposition.
L’opposition privée de l’accès aux grands médias
Un musellement grandissant (censure, descente de police, poursuites judiciaires, passage à tabac de journaliste, etc.) qui aura, pour bon nombre d’observateurs, un impact sérieux sur le scrutin de dimanche. La mainmise du gouvernement sur une partie importante de la presse turque inquiète notamment l’opposition politique qui se voit quotidiennement exclue des plateaux et des colonnes des médias grand public.
Des chiffres impressionnants, largement relayés sur Twitter, démontrent par exemple que la chaîne – de service public – d’info en continu TRT Türk aurait consacré, lors des 25 jours précédant la campagne, près de 59 heures d’antenne à l’AKP et au président Erdogan, 5 heures aux sociaux-démocrates du CHP (25 % des voix en juin), 70 minutes aux ultranationalistes du MHP et… 18 petites minutes au parti pro-kurde de gauche, le HDP.
Le pari sécuritaire d’Erdogan
Une presse partisane qui, selon l’opposition, éloignerait volontairement les Turcs des réels enjeux électoraux tels que le sort des réfugiés, la guerre en Syrie, le ralentissement de l’économie, l’omniprésence de l’État islamique dans le pays et surtout la question de la paix avec les Kurdes. En effet, depuis la fin juillet et la fin du cessez-le-feu entre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan et Ankara, les régions du Sud-Est (majoritairement kurdes) sont le théâtre de violents combats qui ont déjà fait (selon l’agence de presse officielle Anadolu) 150 victimes chez les forces de sécurité et plus de 2 000 dans les rangs de la rébellion.
Malgré la trêve temporaire annoncée par le PKK après l’attaque d’Ankara attribuée à l’EI – pire attentat qu’ait connu le pays dans son histoire – qui a fait 102 morts le 10 octobre dernier, les escarmouches se poursuivaient. De nombreux villes et villages portent encore les stigmates de ces violences et plusieurs ONG s’inquiètent surtout du sort réservé aux civils, principales victimes collatérales d’un conflit qui dure déjà depuis plus de trois décennies et qui aura coûté la vie à au moins 40 000 personnes.
La reprise des hostilités dans les régions kurdes va peser dans la balance électorale dimanche. Selon l’opposition, elle sert les intérêts du président Erdogan : le « Palais » chercherait en effet à agiter le spectre du terrorisme kurde pour tenter d’engranger au passage les voix des nationalistes très hostiles aux négociations de paix avec le PKK et dont l’AKP a tant besoin pour reconquérir la majorité absolue perdue en juin dernier.
Vers une nouvelle coalition
Faisant d’une pierre deux coups, le parti conservateur fragiliserait également dans le même temps les partisans kurdes de la voie démocratique modérée, au premier rang desquels figure le parti de gauche HDP. Un parti, régulièrement considéré par la droite turque comme étant la branche politique du PKK, qui avait fait une entrée remarquée au Parlement national en remportant 80 sièges, privant l’AKP de sa majorité absolue et réduisant à néant les desseins de régime présidentiel d’Erdogan.
Mais si tel est bien le pari d’Erdogan, il paraît bien risqué. Certes, l’AKP sort à chaque fois en tête des sondages avec un score oscillant entre 39 et 43 %. Mais il ne semble avoir aucune chance réelle de rafler les 276 sièges synonymes de majorité absolue. La Turquie s’apprête donc à revivre une réédition du scrutin précédent. Et malgré les suppliques du Premier ministre (APK) sortant Ahmet Davutoglu aux électeurs turcs, le bal des prétendants à une coalition gouvernementale devrait reprendre de plus belle.
Erdogan sur la touche ?
Et se profile donc une nouvelle fois l’alliance avec le MHP, une formation ultranationaliste avec laquelle l’AKP partage un socle électoral et idéologique commun. L’été dernier, le MHP (16,45 % des voix) avait refusé coup sur coup de prendre part à un exécutif commun avec le parti islamo-conservateur, puis de se joindre au gouvernement d’élection temporaire (dans l’attente des élections). Mais il semble cette fois prêt au dialogue. Son leader, Devlet Bahçeli, a d’ores et déjà fait savoir qu’il était « prêt à former un gouvernement avec tous les partis, sauf le HDP », tout en prenant soin de critiquer violemment dans le même temps – campagne électorale oblige – les failles de la politique sécuritaire de l’AKP pointée du doigt après l’attentat d’Ankara.
Le scénario d’une coalition – quelle qu’elle soit – marquerait un sérieux revers pour le président Erdogan, qui sera vraisemblablement obligé par ses nouveaux alliés à prendre de la distance avec les affaires courantes du pays, comme sa fonction l’impose. Un rôle de figurant difficilement envisageable pour le tribun turc, élu président en août 2014, mais qui est aux commandes du pays depuis 2003 ! Dernière cartouche pour Erdogan : l’obstination. L’idée est d’ailleurs sortie de la bouche même du vice-président de l’AKP, Mehmet Ali Sahin : « Je crains que, si les résultats du vote s’avèrent être les mêmes que ceux du 7 juin, il faille évoquer la question de nouvelles élections. »
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