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Le Monde, le 13/09/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Repris en main par un nouveau conseil d’administration, le journal vient de perdre trente de ses plumes les plus irrévérencieuses envers le pouvoir en place.
LETTRE D’ISTANBUL
Critique virulent du président turc Recep Tayyip Erdogan, le quotidien d’opposition Cumhuriyet a changé d’ADN, vendredi 7 septembre, lorsque la fondation propriétaire du titre s’est dotée d’un nouveau conseil d’administration.
Sa première décision a été de procéder d’emblée au limogeage de trois responsables éditoriaux, dont le rédacteur en chef, Murat Sabuncu, qui, non content d’avoir été remercié, s’est vu refuser la publication de sa lettre de départ adressée aux lecteurs. Dans la foulée, trente journalistes ont démissionné, dont les chroniqueurs Aydin Engin, Cigdem Toker, Kadri Gursel, Asli Aydintasbas, Ahmet Insel ainsi que le caricaturiste Musa Kart.
En quelques jours, les nouveaux dirigeants de la fondation ont réussi ce que deux années de procédures judiciaires contre Cumhuriyet n’étaient pas parvenues à faire. Ils ont purgé la rédaction de ses plumes les plus irrévérencieuses, les plus éprises de liberté, les plus proeuropéennes aussi.
Nationalistes pur jusCe coup de torchon n’a pas échappé à l’eurodéputée nééerlandaise Kati Piri, la rapporteure pour la Turquie au Parlement européen. « Après les perquisitions, les enquêtes, les arrestations de ses journalistes, Cumhuriyet se retrouve désormais sous le contrôle d’ultranationalistes affiliés au président Erdogan. S’agit-il du dernier coup porté aux derniers vestiges de la liberté de la presse en Turquie ? », a-t-elle réagi sur son compte Twitter au lendemain de la reprise en main opérée par les nouveaux administrateurs.
Une réaction qui lui a valu une volée de bois vert, notamment de la part de Mine Kirrikanat, un monument du journalisme local devenue membre du nouveau conseil d’administration, laquelle a reproché à la rapporteure européenne de recevoir ses informations « d’une seule source sans éprouver le besoin de les vérifier ».
Qui sont les nouveaux maîtres de la fondation ? Décrits comme des défenseurs acharnés du dogme de Mustafa Kemal, dit Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne en 1923 et de Cumhuriyet en 1924, ces nationalistes pur jus sont davantage proeurasiens que proeuropéens, tel Turan Karakas, qui fut candidat du parti Vatan (La Patrie, une formation marginale, ultranationaliste, prorusse) aux dernières législatives du 24 juin. La critique du régime en place n’est pas leur fort, encore moins depuis la réalisation de la « synthèse islamo-nationaliste », soit l’alliance entre les tenants de l’islam politique et les ultranationalistes friands de théories du complot.
Certains parmi eux ont même été instrumentalisés par le pouvoir pour témoigner à charge dans le procès mené récemment contre quinze collaborateurs du journal accusés de « complicité avec des organisations terroristes » et condamnés en première instance à de lourdes peines de prison, uniquement pour leurs écrits.
Une rédaction jugée dérangeante
Trois membres de la fondation − Inan Kiraç, le représentant de Peugeot en Turquie, membre de la Fondation de l’université francophone de Galatasaray, Mustafa Balbay, un ancien député du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) et Alev Coskun, un ancien président de la Fondation Cumhuriyet qui a retrouvé son fauteuil vendredi − étaient ainsi venus témoigner contre leurs collègues lors du procès des journalistes au tribunal de la prison de haute sécurité de Silivri, à la périphérie d’Istanbul.
Ils s’étaient alors abondamment plaints du « changement de ligne éditoriale », un argument cité dans le dossier d’accusation des journalistes comme s’il s’agissait d’un crime. « Je ne lis plus Cumhuriyet », avait confié l’homme d’affaires Inan Kiraç, renforçant l’impression d’absurdité émanant de cet étrange procès.
Le changement de ligne survenu en 2013 à Cumhuriyet leur était insupportable. Leur priorité était de rétablir l’ordre au sein d’une rédaction jugée dérangeante en raison de ses prises de position peu orthodoxes (défense des minorités, y compris sexuelles, remise en cause du tabou autour du génocide arménien) et de ses enquêtes retentissantes – sur des livraisons d’armes à des rebelles syriens ou encore sur la présence de la famille du premier ministre de l’époque, Binali Yildirim, dans les « Panama papers » – qui valurent à leurs auteurs les foudres du pouvoir en place.
« Je les connais bien, tous ne sont pas des terroristes », avait alors déclaré Alev Coskun à propos de ses collègues assis sur le banc des accusés, avant de vilipender Can Dündar, l’ancien rédacteur en chef, jugé lui par contumace, car il vit désormais en Allemagne. « Ce journal n’aurait pas dû se transformer en terrain de jeu pour lui », avait-il fait remarquer, une allusion aux tensions survenues à Cumhuriyet après la publication par Dündar d’articles et de vidéos prouvant des livraisons d’armes à des groupes armés islamistes syriens opposés au régime de Damas par les services secrets turcs.
Bataille perdue
Ces frictions internes avaient abouti à une plainte, déposée par Alev Coskun et Mustafa Balbay. Ces anciens administrateurs n’aimaient pas la nouvelle ligne éditoriale, trop sensationnaliste à leur goût. Avant tout, ils critiquaient le mode d’élection au sein de la fondation, dont ils estimaient avoir été injustement écartés. C’est à partir de leur plainte que les déboires judiciaires de Cumhuriyet ont commencé. Les autorités n’ont fait que tirer parti de la bataille interne qui faisait rage à la rédaction entre les journalistes critiques du pouvoir et les kémalistes acquis à sa cause pour procéder à un grand nettoyage.
L’élection du nouveau conseil d’administration, la mise à l’écart des meilleures plumes du journal constituent le vrai dénouement du procès Cumhuriyet. Les quatorze journalistes accusés de « complicité avec des organisations terroristes », en l’occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, décrit par Ankara comme ayant fomenté le coup d’Etat du 15 juillet 2016, ont bel et bien perdu la bataille.
Condamnés en première instance à de lourdes peines de prison – sept ans et demi de réclusion pour Murat Sabuncu comme pour Aydin Engin, deux ans pour Kadri Gursel, trois ans pour Musa Kart –, ils n’ont plus qu’à attendre leur procès en appel, prévu pour novembre dans une position plutôt inconfortable, puisqu’après avoir été lâchés par Cumhuriyet, ils sont dorénavant privés de tribune.
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