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Le Monde, le 01/08/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Le chef religieux turc, qui conduit la prière chaque vendredi, a des projets ambitieux pour la mosquée qui vient de lui être confiée.
Quand le chef religieux turc, Ali Erbas, conduit la prière à Sainte-Sophie, il monte au minbar (estrade) en tenant un sabre à la main. Pas n’importe quel sabre, un yatagan ouvragé dont la lame est gravée d’un verset du Coran.
C’est ainsi que les fidèles l’ont vu, vendredi 24 juillet, jour de la reconversion de la « Grande Eglise » d’Istanbul (Turquie) en mosquée, et aussi vendredi 31 juillet, lors de la prière de l’Aïd el-Adha, la fête du sacrifice, prononcée pour la première fois sous l’imposante coupole de l’édifice du VIe siècle.
L’homme ne badine pas avec la tradition. « Pendant 481 ans, les sermons du vendredi ont toujours été prononcés le sabre à la main. Si Allah le veut, nous renouons avec cette tradition, le symbole de la conquête », a-t-il justifié.
Avec son turban blanc, son caftan clair brodé, son sabre ouvragé, ses sermons enflammés, Ali Erbas est le personnage central de la chorégraphie politico-religieuse qui se joue à la mosquée Sainte-Sophie chaque vendredi. Rien d’anormal puisque l’ancienne basilique vient de lui être confiée.
Après avoir servi d’église pendant 916 ans, de mosquée pendant près de 600 ans, de musée pendant 86 ans, Sainte-Sophie est redevenue mosquée le 10 juillet sur décret du président Recep Tayyip Erdogan. Elle ne dépend plus du ministère de tourisme et la culture mais de la Direction aux affaires religieuses (Diyanet), dirigée depuis 2017 par Ali Erbas.
Façonner « une génération pieuse »
Le théologien de 59 ans, francophone et arabophone, a des projets ambitieux pour sa nouvelle protégée. « Nous allons tenter de restaurer la madrasa (école religieuse) Hagia Sophia (Sainte-Sophie) pour qu’elle fonctionne comme elle l’a fait pendant ses années fastueuses avec des leçons de Coran données partout. » Les mosquées « sont des écoles », où Ali Erbas souhaite « éduquer les jeunes et les enfants ». Un projet qui s’inscrit dans la droite ligne du président Erdogan, déterminé à façonner « une génération pieuse ».
Créée en 1924 afin de contrôler la religion musulmane, la direction des affaires religieuses, est devenue au fil des ans, un véritable instrument de réislamisation de la société turque. Placée sous les ordres de la présidence, elle gère 84 684 mosquées en Turquie, rémunère les imams, les théologiens, les muezzins, les prédicateurs. Les 2 000 mosquées chargées de faire rayonner l’islam turc à l’étranger sont sous son contrôle.
Dotée d’une chaîne de télévision, d’une maison d’édition, d’une ligne téléphonique d’urgence, elle dispense l’éducation coranique, visant « l’immersion totale des jeunes enfants dans un mode de vie religieux », notamment grâce aux crèches pour enfants de 3 à 6 ans qu’elle administre en plus des nombreuses écoles et lycées pour imams (imam hatip). Des cours d’initiation à l’islam sunnite sont désormais obligatoires à l’école publique, des locaux réservés à la prière ont été systématiquement ouverts au sein des universités.
Dotée d’un budget conséquent (11,5 milliards de livres turques soit 1,4 milliard d’euros), forte de 170 000 fonctionnaires, Diyanet est incontestablement la réussite idéologique la plus accomplie du président turc, au pouvoir depuis 2003.
Des fatwas suscitent la controverse
Ses fatwas et ses recommandations suscitent souvent la controverse. Le « dictionnaire des concepts religieux », publié sur le site officiel de l’institution à l’automne 2018, avait fait scandale en affirmant que les petites filles pouvaient être mariées dès l’âge de 9 ans. Face aux réactions indignées des associations de femmes et des milieux kémalistes, Diyanet avait dû retirer le passage contesté, tout en expliquant n’avoir jamais cherché à défendre les mariages précoces.
Ali Erbas lui aussi a dû prestement retirer du site de Diyanet certaines des phrases du sermon prononcé à Sainte-Sophie, sabre en main, le 24 juillet. Exalté par le thème de la « conquête », il a jeté l’anathème sur Atatürk, le père fondateur de la République qui fit de la basilique un musée en 1934. Dans son sermon, Erbas a rappelé aux fidèles que selon l’héritage du sultan Mehmed II, le tombeur de Constantinople en 1453, Sainte-Sophie resterait une mosquée « jusqu’au jour du jugement dernier » et que ceux qui l’avaient transformée en musée étaient « damnés », voués à « brûler ». Les kémalistes n’ont pas apprécié.
Sur les réseaux sociaux, des milliers d’internautes ont aussitôt réclamé la démission du chef religieux, des députés du Parti républicain du peuple (CHP, opposition kémaliste), des barreaux d’avocats ainsi que l’« association de la pensée kémaliste » ont porté plainte.
Le chef religieux est coutumier des messages de haine. « L’islam maudit l’homosexualité. Pour quelle raison ? Parce que l’homosexualité apporte des maladies et dégrade la lignée », a-t-il ainsi déclaré en avril, lors du sermon marquant le début du mois sacré de Ramadan en pleine épidémie de Covid 19. Indignés, les barreaux d’avocats, à Ankara et à Diyarbakir, avaient porté plainte. Quelques jours plus tard, ces mêmes barreaux se retrouvaient visés par des enquêtes judiciaires pour « insulte aux valeurs religieuses ».
Volant au secours de son protégé, le président Erdogan a expliqué qu’« attaquer le chef de Diyanet était comme attaquer l’Etat. Ce qu’il a dit était tout à fait juste ». Dans la foulée, les barreaux et des chambres professionnelles d’avocats sont devenus les cibles de la vindicte du numéro un turc, qui s’est empressé de faire voter une loi destinée à restreindre leur autonomie.
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