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Le Monde, le 31/05/2018
Par Marie Jégo (Edirne -Thrace orientale-, envoyée spéciale)
La plupart des électeurs d’Edirne ne se retrouvent pas dans le « récit national » porté par l’homme fort d’Ankara, qui organise des élections anticipées le 24 juin.
Des militants du Parti républicain du peuple, le 9 mai, à Edirne. Sur le bandeau : « Atatürk, nous te suivons ». ERDEM SAHIN / EPA
Rien ne saurait troubler la tranquillité d’Edirne, la ville turque la plus proche de la frontière avec la Grèce et la Bulgarie. Pas même la campagne pour les élections – législatives et présidentielle – anticipées du 24 juin, menée avec discrétion dans cette ancienne capitale ottomane à l’humeur morose.
Pas d’affiches sur les murs, peu de rassemblements. A l’inverse de bien d’autres villes, aucun poster du président Recep Tayyip Erdogan ne trône en majesté sur les avenues ou dans les rues piétonnes du centre-ville. Dans ce fief du Parti républicain du peuple (CHP, centre gauche), Mustafa Kemal, dit Atatürk, tient la vedette. Ses portraits sont partout.
Edirne est plutôt pro-européenne. L’échec du projet d’adhésion arrache des soupirs à ses habitants. Ils y avaient cru. Géographiquement imbriquée dans l’Europe, la Thrace orientale, dont Edirne est le chef-lieu, ne se reconnaît pas dans le « récit national » psalmodié par M. Erdogan, à la gloire de l’oumma (communauté des musulmans dans le monde) et des territoires perdus de l’Empire ottoman, « 5 millions de kilomètres carrés », assurait-il en février.
« Fort sentiment d’opposition à Erdogan »
Résolument anti-Erdogan, la ville et sa région ont, à 70 %, voté contre le projet d’hyperprésidence, taillé pour l’homme fort de la Turquie, et approuvé par référendum en avril 2017. « A Edirne, il existe un fort sentiment d’opposition à Erdogan », confirme Mete Türkan, un quadragénaire au visage grave qui préside l’antenne locale du Bon Parti, une formation politique récente censée attirer l’électorat de centre droit.
Avocat de formation, M. Türkan n’avait jamais songé entrer en politique : « Mon père, qui était juge, voulait que ses enfants restent en dehors de tout militantisme. » Longtemps, il a mis toute son énergie dans le travail. Il dirigeait alors le barreau d’Edirne, et la justice était à ses yeux « un idéal bien plus puissant que la politique ». Voir son indépendance foulée aux pieds par le pouvoir l’a décidé à se lancer.
« ERDOGAN A PRIS LES LIVRES QUI ÉTAIENT SUR LA TABLE, ON N’A RIEN DIT. PUIS IL A PRIS LES CRAYONS, LES PAPIERS, LE CALENDRIER. POUR FINIR, IL A PRIS LA TABLE AUSSI »
« On était passifs, on n’a pas réagi. Erdogan a commencé à faire disparaître les choses qui nous entouraient. Il a pris les livres qui étaient sur la table, on n’a rien dit. Puis il a pris les crayons, les papiers, le calendrier et nous sommes restés silencieux. Pour finir, il a pris la table aussi. A partir de maintenant, notre souci est de remettre chaque chose à sa place », dit-il pour illustrer le besoin d’alliance de l’opposition.
Trois partis plutôt éloignés sur l’échiquier politique – les républicains du CHP, les conservateurs du Bon Parti et le Parti de la félicité, une petite formation islamiste – ont décidé de faire barrage aux ambitions absolutistes du « reis » (chef) et de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), aux manettes du pays depuis 2002.
Déplorant « la perte de moral de la population », les déboires financiers – dépréciation de la monnaie locale, inflation à deux chiffres – ainsi que le taux de chômage (11 %) qui ne se résorbe pas, M. Türkan rêve d’une Turquie prospère, en paix avec ses voisins et qui, surtout, « mettrait les femmes en valeur ».
Pour commencer, « les portes du marché du travail doivent leur être grandes ouvertes ». En Turquie, 27 % des femmes travaillent, « c’est trop peu », estime l’avocat, marié et père de deux enfants. S’il a choisi le Bon Parti, c’est aussi parce que sa présidente, Meral Aksener, est une politicienne chevronnée, résolue, qui plus est, à « faire tomber le ciel sur la tête » d’Erdogan, en se présentant contre lui à la présidentielle.
L’avocat fustige ce qu’il décrit comme « l’arabisation de la Turquie » menée tambour battant ces dernières années par les islam-conservateurs. Arabisation des tenues vestimentaires pour les femmes, arabisation des consciences à travers l’idéologie des Frères musulmans en vogue auprès de l’élite au pouvoir, arabisation du tourisme, à Istanbul surtout, où la langue arabe est désormais davantage parlée et affichée que l’anglais.
« La fin de l’économie de rente, du népotisme »
Edirne se morfond dans l’attente des touristes. Il n’y a pas si longtemps, ses mosquées du XVe siècle et son vieux marché couvert attiraient les visiteurs grecs et bulgares. Les transfrontaliers venaient de Grèce pour faire leurs courses en ville. Depuis l’arrestation de deux soldats grecs égarés en territoire turc et promis à un procès pour « espionnage », la tension est montée d’un cran entre Ankara et Athènes. Les touristes grecs ne viennent plus.
Les commerçants accusent le coup. Les allées du vieux bazar sont vides, tout comme les superbes mosquées de l’architecte ottoman, Mimar Sinan, nichées dans leur écrin de verdure du centre-ville. « A Ankara, ils se fichent peut-être des touristes grecs, mais à Edirne, c’est différent. Pourquoi devons-nous faire les frais d’une politique désastreuse, alors que nous ne souhaitons qu’une chose, vivre en paix avec nos voisins ? », devise Metin en rangeant son étal de pâtisseries au marché Bedesten.
Les mauvaises relations avec la Grèce désespèrent Fevzi Pekcanli, président du CHP pour la région d’Edirne. Originaire de Thessalonique, il a de la famille de l’autre côté de la frontière et se demande « comment on en est arrivés là ».
Il aurait fallu régler au plus vite l’incident des soldats grecs égarés, tout faire pour éviter l’escalade. « S’ils ont commis un crime, qu’on les juge ! Pourquoi traîner ? A moins que le gouvernement n’ait décidé de les garder comme otages ? C’est ce que je finis par penser. » Il a bon espoir que son parti remporte les élections, mais craint que « l’héritage économique ne soit lourd à porter », et prend au sérieux la perspective d’une crise monétaire.
Dans les locaux du Parti de la félicité, situé dans le centre historique, les espoirs volent haut, jusqu’aux minarets de la mosquée Selimiye, toute proche. Les militants sont sûrs qu’au minimum l’opposition réussira à faire perdre à l’AKP sa majorité parlementaire aux législatives du 24 juin.
Venu à Edirne pour lancer la campagne, Mustafa Iris, vice-président du Parti de la félicité au niveau national, promet « la fin de l’économie de rente, du népotisme, des privilèges, et le retour de la paix sociale ». Il en est sûr, l’AKP et son président ont perdu de leur superbe. « La conjoncture économique ne leur est plus favorable, ils ont trop abusé du crédit, ça les a tués. »
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