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La Croix, le 06/11/2017
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Tribune
par Jean-François Bayart
Alors que la Fondation Jacques-Chirac s’apprête à honorer la Fondation Hrant-Dink – du nom de l’intellectuel turc d’origine arménienne qui avait consacré sa vie à la réconciliation entre Arméniens et Turcs, et a été assassiné le 19 janvier 2007 par un militant ultranationaliste, vraisemblablement manipulé par l’« État profond » –, le président Recep Tayyip Erdogan a fait emprisonner Osman Kavala, personnalité majeure de la société civile. Ce dernier s’est notamment distingué ces dernières années par son mécénat au service de la paix et du dialogue, et a milité en faveur de la reconnaissance du génocide de 2015. La concomitance des deux événements est troublante. Elle rappelle qu’Erdogan a tourné la page qu’il avait lui-même ouverte. Aucun homme politique turc n’était allé aussi loin que lui dans l’acceptation d’un débat public sur la mémoire historique. Aucun n’avait jusqu’alors ouvert des négociations en bonne et due forme avec le PKK. Aucun ne s’était autant rapproché diplomatiquement d’Erevan. La mise en garde à vue, le 18 octobre puis, le 1er novembre, le placement en détention provisoire d’Osman Kavala, sous des accusations loufoques de soutien au « terrorisme », suffisent à démontrer que l’heure n’est plus au dialogue ni à quelque réconciliation que ce soit.
Après avoir dévasté l’armée, la magistrature, l’enseignement, les médias, les organisations de défense des droits de l’homme, et décapité le HDP, le parti kurde qui avait commis l’affront de remettre en cause la domination électorale de l’AKP dans le sud-est, la répression s’abat maintenant sur les milieux libéraux qui avaient pourtant soutenu, pour certains d’entre eux, Erdogan jusqu’à l’écrasement du mouvement de contestation de Gezi, en 2013, et la transformation de la République parlementaire en présidentialisme illibéral.
En traitant Osman Kavala de « Soros turc », Erdogan active l’antisémitisme latent de sa base électorale. Osman Kavala, comme son nom l’indique, est originaire de la ville de Kavala, en Thrace aujourd’hui grecque, où ses aïeux étaient négociants de tabac. Or, les dönme, des juifs convertis à l’islam au XVIIIe siècle, étaient actifs dans ce secteur agro-industriel, et influents en Thrace et Macédoine. Ils dominaient culturellement et politiquement Salonique, où ils jouèrent un rôle décisif dans l’émergence du nationalisme turc et la révolution constitutionnelle de 1908. Musulmans, ils en furent expulsés lors de l’échange de populations entre la Grèce et la Turquie, en 1924, mais ils furent alors tenus en suspicion par les nationalistes kémalistes qui voyaient en eux des « juifs » déguisés, nonobstant leur conversion à l’islam plus d’un siècle auparavant. Soit dit en passant, les islamistes, turcs mais surtout arabes, ont également souvent dénoncé Mustapha Kemal, élevé à Salonique, comme dönme : la laïcité, ce « complot juif »… On voit dans quelles eaux fangeuses se laisse glisser Erdogan en qualifiant Osman Kavala de « Soros », et le type de message subliminal qu’il envoie. Or, ce discours peut également plaire à la gauche souverainiste et anti-capitaliste. L’incarcération du mécène œuvrant au dialogue avec les Arméniens et les Kurdes vise sans doute à coaguler autour du président les nationalistes de droite et de gauche, à un moment où le soutien américain à la branche syrienne du PKK indigne une bonne partie de l’opinion publique. Dans ce contexte, Osman Kavala est un bouc émissaire parfait.
Après avoir plaidé en faveur d’une République de Turquie, ouverte à sa diversité ethno-confessionnelle, Erdogan joue la carte de l’ethno-nationalisme sunnite de la République turque. Ce que représente Osman Kavala n’a plus droit de cité. Mais cette fuite en avant dans l’autoritarisme est aussi lourde de conséquences régionales. Ankara mène une action de plus en plus aventureuse en Syrie et en Irak dans l’espoir de juguler militairement le PKK. À l’Alliance atlantique se substitue progressivement la constitution d’un axe avec Moscou et Téhéran. Les relations avec l’Allemagne et les États-Unis sont devenues exécrables. Enfin, la classe politique et l’économie turques sont de plus en plus sous l’influence des pétrodollars de l’Azerbaïdjan. C’est aussi ce retournement stratégique préoccupant que révèle l’embastillement d’une icône de la paix.
Jean-François Bayart Professeur à l’IHEID, l’Institut de hautes études internaÂtionales et du développement à Genève.
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