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Le Monde, le 30/06/2017
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Depuis le putsch raté du 15 juillet 2016, plus de 150 000 fonctionnaires ont été limogés et 47 000 personnes ont été emprisonnées. Un dramatique bannissement social, sans recours juridique ou presque possible.
LETTRE D’ISTANBUL
En grève de la faim depuis 112 jours, Nuriye Gülmen et Semih Özakça dépérissent tout doucement derrière les murs de la prison de Sincan, à Ankara. Autorisés à leur rendre visite à la fin du ramadan, leurs parents se sont émus de leur état. Nuriye pèse 44 kg et ne peut plus se lever, Semih est en chaise roulante et peine à s’exprimer.
Le barreau d’Ankara déplore la mauvaise volonté des autorités qui refusent les visites des avocats. La presse d’opposition tire la sonnette d’alarme : si rien n’est fait, Nuriye, 35 ans, et Semih, 28 ans, vont mourir.
Avant leur incarcération, Nuriye enseignait à l’université Selçuk de Konya et Semih était instituteur dans la région de Mardin (Sud-Est). Leurs vies ont basculé après le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016, lorsqu’ils ont été bannis de l’éducation nationale, comme 33 000 autres enseignants.
Au total, depuis la tentative de renversement du président Recep Tayyip Erdogan, plus de 150 000 fonctionnaires ont été limogés sur décret, 47 000 personnes ont été emprisonnées. Et si, au départ, les purges visaient les sympathisants du chef religieux Fethullah Gülen, décrit comme l’instigateur du coup, elles se sont vite étendues aux syndicalistes, aux militants de gauche, aux partisans de la cause kurde, à toutes les voix critiques du régime.
Dénonciations
La vie et la carrière de millions de personnes sont suspendues à la publication des décrets-lois de l’état d’urgence, des listes de noms transmises aux autorités sur la base de dénonciations.
Figurer sur l’une de ces listes est synonyme de mort sociale ; plus d’emploi, plus de droits sociaux, interdiction de voyager. Aucune explication n’est donnée, aucun recours juridique n’est possible sauf auprès d’une commission récemment formée par le gouvernement. Son efficacité est interrogée. Combien de temps faudra-t-il à ses sept membres pour passer en revue plus de 100 000 dossiers ?
Nuriye et Semih ont vite compris qu’ils ne devaient compter que sur eux-mêmes. Pour contester leur limogeage, ils ont manifesté quotidiennement pendant près de trois mois sur une avenue d’Ankara. Début mars, ils sont entrés en grève de la faim. Mal leur en a pris. Au 75e jour de leur grève, la police est venue les arrêter.
Ecroués à la prison de Sincan, ils sont désormais accusés d’« appartenance à un groupe terroriste », « propagande terroriste » et « infraction à la loi sur les manifestations ». Ils auraient agi pour le compte du Front du parti révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), une organisation responsable de plusieurs assassinats et attentats. Le parquet réclame pour eux jusqu’à vingt ans d’emprisonnement.
L’arbitraire est devenu la norme
Et alors que les procès de l’après-putsch s’enchaînent à un rythme effréné, les juges semblent avoir perdu toute indépendance. L’arbitraire est devenu la norme, les accusations sont cousues de fils blancs, les condamnations sont disproportionnées.
Ainsi le député Enis Berberoglu, du Parti républicain du peuple (CHP), a été condamné à vingt-cinq ans de prison pour « espionnage » après avoir transmis des informations sensibles à des médias qui les ont publiées. C’est bien la première fois qu’un espion publie dans les journaux le résultat des informations par lui obtenues.
L’institution judiciaire a été confisquée par le président Erdogan, estime Kemal Kilicdaroglu, le chef du CHP, qui a entamé, le 15 juin, une « marche pour la justice », sur 450 kilomètres, d’Ankara à Istanbul. La marche « viole la Constitution, a déclaré Recep Tayyip Erdogan, lors d’un colloque d’entrepreneurs à Istanbul. Appeler les gens à descendre dans les rues n’est bon ni pour eux ni pour le pays. »
Le numéro un turc semble avoir oublié qu’il a fait la même chose la nuit du 15 au 16 juillet 2016, en appelant la population à s’opposer aux putschistes armés sur les places des grandes villes. « Chaque pharaon a son Moïse », lui a rétorqué M. Kilicdaroglu, parti pour marcher jusqu’au 9 juillet en compagnie de dizaines de milliers de sympathisants.
« Une ère de honte et de tyrannie »
L’écrivain Ahmet Altan est assoiffé de justice lui aussi. Détenu depuis près d’un an à la prison stambouliote de Silivri, il est jugé depuis le 19 juin devant la 26e chambre d’Istanbul pour « appartenance à un groupe terroriste » avec dix-sept autres journalistes. Tous risquent la perpétuité.
Dans un vibrant plaidoyer, il a dénoncé « la terrifiante maladie que le système judiciaire turc a contractée », « l’ère de honte et de tyrannie » qui s’est ouverte en Turquie. Son dossier est vide. « Hormis quelques-unes de mes chroniques et une apparition à la télévision, mon accusation pour “putschisme” repose sur le raisonnement suivant : j’aurais vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu les instigateurs du putsch. »
Et pourquoi l’accuse-t-on, lui, Ahmet Altan, d’avoir publié « des contenus favorables à la Cemaat », la communauté du prédicateur Gülen, quand les islamo-conservateurs du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) ont passé leur temps à l’encenser ? « Voyez les vidéos d’Erdogan exprimant son affection pour Fethullah Gülen lors d’une rencontre organisée par la Cemaat, ou celles de l’actuel ministre de la justice (Bekir Bozdag), remuant ciel et terre au Parlement pour défendre Gülen. »
« Nous sommes devenus cruels »
Des vidéos prises en 2010, 2012, 2014 sont là pour le rappeler. Elles tournent en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit le président Erdogan, l’actuel premier ministre, Binali Yildirim, le maire d’Ankara, Melih Gökcek, ainsi qu’une bonne moitié de l’actuel gouvernement rivaliser d’éloges à l’endroit du prédicateur.
C’était l’époque où la confrérie constituait une inépuisable réserve de voix pour les élections, où son soutien financier et son rayonnement international étaient essentiels à la cause.
Devenue la bête noire des islamistes de l’AKP en 2013, la confrérie est diabolisée depuis le putsch raté. Pour autant, il ne saurait être question d’interroger la responsabilité de ceux qui, dès 2002, ont fait entrer le loup dans la bergerie, lui facilitant l’accès aux institutions – éducation, justice, police, armée.
En arrivant au pouvoir en 2002, l’AKP promettait l’avènement d’une Turquie plus juste. « Nous avons fait de bonnes et de mauvaises choses mais nous avons été trop gâtés par le pouvoir et les richesses. Il faut reconnaître que nous sommes devenus cruels », résume Abdurahman Dilipak, le porte-voix de l’AKP, dans le quotidien pro-gouvernemental Yeni Akit du 28 juin. « Revenir à la vraie religion » est la solution. La justice attendra.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/30/turcs-en-quete-de-justice-desesperement_5153372_3214.html#Fpig7jdUTUulsqXe.99
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