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Le Figaro, le 11/10/2020
Par Delphine Minoui
Correspondante à Istanbul
DÉCRYPTAGE – La Turquie multiplie les foyers de confrontation et se comporte de plus en plus en puissance régionale.
Avec Erdogan, une crise en cache toujours une autre. Alors qu’un fragile cessez-le-feu se mettait en place ce week-end autour du Haut-Karabakh, Ankara était déjà en train de rallumer les braises avec la Grèce en faisant rouvrir en plein scrutin présidentiel nord-chypriote la ville fantôme de Varosha, décrétée zone interdite depuis la partition de l’île en 1974. Syrie, Libye, Méditerranée orientale, Grèce, Chypre, Caucase… Depuis le début de l’année, le président turc joue aux pompiers pyromanes, déclenchant un nouvel incendie dès qu’un autre faiblit. «Aujourd’hui, le président turc mise sur une politique de coups tactiques successifs», observe Jean Marcou, professeur des universités à l’IEP de Grenoble et spécialiste de la Turquie, la Méditerranée et du Moyen-Orient.
Mais à quelle fin? «Erdogan n’a qu’une idée en tête: sa survie politique. Il est en perte de vitesse dans son propre pays. L’économie va mal. Fini la période faste de son parti, l’AKP, au pouvoir depuis dix-huit ans. Guidé par sa nouvelle alliance avec les ultranationalistes du MHP, il poursuit un agenda de crises à répétition», remarque un diplomate occidental. Le curseur est évidemment réglé sur le scrutin présidentiel de 2023, qu’il veut à tout prix remporter. «Ouvrir de nouveaux fronts pour faire diversion, c’est le propre des gouvernements populistes», poursuit Jean Marcou. La politique de «zéro problème avec nos voisins» si chère à l’ex-premier ministre Ahmet Davutoglu, qui a depuis rejoint l’opposition, semble bien loin. Si les séries télévisées et les vols de la Turkish Airlines continuent à faire partie du «soft power» turc, ce sont de ses drones et de ses provocations militaires en Méditerranée qu’il est désormais plus souvent question.
Ce nouveau «hard power» ne peut se lire qu’à travers un prisme domestique. «Ce virage en politique étrangère est porté par deux événements majeurs: les soubresauts régionaux de l’après-printemps arabe de 2011 et le putsch raté de juillet 2016», estime Jean Marcou. Que ce soit à Tunis, au Caire ou encore à Damas, le «modèle turc», alliant islam et démocratie a échoué à convaincre les révolutionnaires. En Égypte, l’éviction du président Mohammed Morsi, un Frère musulman proche des islamo-conservateurs de l’AKP, par le maréchal Sissi, allié de l’Arabie saoudite, a même renforcé la rupture, entraînant également un rapprochement stratégique des Turcs avec le Qatar.
Il y a un vide géopolitique évident avec une Amérique de plus en plus en retrait. C’est une aubaine pour Ankara
Emre Kursat Kaya, chercheur turc associé au think-tank Edam
En Syrie, avec qui elle partage plus de 800 kilomètres de frontière, c’est la guerre qui a bouleversé l’agenda de la Turquie: après avoir misé, en vain, sur la chute de Bachar el-Assad, Ankara a progressivement réorienté sa politique vers une campagne militaire concentrée sur les milices kurdes d’Irak et du Nord syrien, accusées de collusion avec la guérilla du PKK. Cette offensive s’est accélérée après le coup d’État avorté de 2016: en l’espace de quatre ans, l’armée turque a mené trois incursions militaires en Syrie, appuyée par des supplétifs syriens. «Aujourd’hui, on assiste à une politique beaucoup moins idéaliste fondée sur la défense des intérêts stratégiques de la Turquie, qui s’avère beaucoup plus offensive sur le plan régional», remarque Jean Marcou.
Au printemps 2020, l’intervention libyenne prend un nouveau cap. En volant militairement au secours du chef du Gouvernement d’union nationale de Tripoli, Fayez al-Sarraj, contre le général Haftar, la Turquie s’est montrée capable de s’affirmer militairement au-delà de simples opérations transfrontalières. Certains y voient l’illustration directe des ambitions néo-ottomanes d’un président qui se rêve en sultan. Mais d’autres motivations animent Erdogan. Énergétiques, d’abord. La découverte de nouvelles ressources gazières en Méditerranée orientale a poussé Ankara à sceller, dès le mois de novembre 2019, un double accord militaire et maritime avec Tripoli. Le récent soutien affiché à l’Azerbaïdjan dans la guerre qui l’oppose à l’Arménie répond, aussi, à une volonté de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz, et de réduire sa dépendance vis-à -vis de la Russie.
Vide géopolitique
Ces derniers mois, la Turquie a également tiré pleinement profit de la crise liée à l’épidémie du Covid-19 mais aussi du désengagement américain pour étendre son influence. «Il y a un vide géopolitique évident avec une Amérique de plus en plus en retrait. C’est une aubaine pour Ankara», relève le chercheur turc Emre Kursat Kaya, associé au think-tank Edam. Dès lors que la place est libre, la Turquie multiplie les initiatives: dénonçant le traité de Sèvres et les frontières tracées par le passé, redessinant les cartes, ressortant d’anciens manifestes, comme celui de la «patrie bleue», ou fustigeant le «groupe de Minsk» (Russie, États-Unis, France) à propos du Haut-Karabakh. «La Turquie se positionne comme un pays émergent qui cherche à peser dans le règlement des affaires du monde. Sa stratégie consiste à dire: les temps ont changé, nous avons notre mot à dire», constate Jean Marcou. Le processus d’Astana sur la Syrie en est le meilleur exemple: en s’affichant, avec la Russie et l’Iran, comme l’un des maîtres du jeu syrien, Ankara s’est imposé comme un interlocuteur clé. «Qu’on l’apprécie ou non, on doit accepter l’idée d’une Turquie qui a réussi à s’imposer comme acteur régional incontournable», concède le diplomate.
Mais cette politique de «coups tactiques» semble difficilement pérenne. «À force de démultiplier rapprochements et brouilles au sein d’alliances établies, les ambitions turques trouvent leurs limites. Ainsi, si Ankara se place en marge de l’Otan, elle ne rompt pas pour autant avec elle. Si elle fâche les Américains en achetant des S-400 russes, elle se retourne naturellement vers eux quand les Russes attaquent ses soldats à Idlib (…) À terme, elle risque également l’isolement. On en a eu l’exemple cet été dans ses rapports avec l’Europe dans l’affaire de la Méditerranée, et la menace de sanctions», estime Jean Marcou.
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