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Le Point, le 08/02/2018
Yves Bourdillon / Journaliste
ANALYSE.
L’opération militaire lancée par le président Erdogan contre les Kurdes de Syrie, pourtant soutenus par Washington, s’avère dangereuse. Mais, vu d’Ankara, elle est inévitable.
Un bourbier de plus. En lançant, le 20 janvier, une intervention militaire contre les forces YPG (unités de protection du peuple) des Kurdes syriens dans la région d’Afrin, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, brouille encore les cartes dans la guerre civile syrienne.
Au risque de revers militaires, pour lui, d’une importation du conflit entre Turcs et Kurdes dans leur diaspora en Allemagne, voire d’une désintégration de l’Otan ! En effet, la Turquie, membre de l’Alliance atlantique depuis 1952, a averti dimanche par la voix de son vice-Premier ministre, Bekir Bozdag, que des soldats turcs pourraient prendre pour cible leurs homologues américains soutenant les YPG. Une menace sans précédent.
Le Pentagone ne compte pas se laisser intimider, car il estime que les YPG sont les seuls à avoir combattu efficacement Daech, cible prioritaire des Occidentaux, dès 2014, quand Damas, Ankara et Moscou se montraient complaisants envers les djihadistes. Les milices YPG, qui ont participé en octobre à la prise de Raqqa, la capitale syrienne de Daech, constituent aussi un pion précieux pour contrer l’influence de l’Iran.
Confusion extrême
Ankara affirme vouloir détruire les YPG en poussant jusqu’au district de Minbej, où 2.000 commandos américains sont déployés à leurs côtés. Un cauchemar pour les Occidentaux et de quoi se délecter au Kremlin, « le seul peut-être à tirer les marrons du feu dans cette affaire », selon Jean Marcou, expert sur la Turquie à Sciences Po Grenoble. Moscou, qui contrôle l’espace aérien local, a donné son feu vert à l’opération turque sur Afrin. Un gage présageant d’arrangements futurs entre Moscou et Ankara sur un règlement politique en Syrie, où il semble qu’on s’achemine vers la « fin de partie » après sept ans de tueries.
Risque existentiel
Dans cette perspective, si l’objectif d’Erdogan à Afrin est donc de renforcer, les armes à la main, sa position, Sinan Ulgen, analyste de la Turquie à la fondation Carnegie, rappelle que « sa priorité des priorités a toujours été d’empêcher la constitution d’un proto-Etat kurde en Syrie de l’autre côté de la frontière de 900 km, de crainte d’une contagion auprès des indépendantistes kurdes du PKK en Turquie ». Position qui fait l’objet à Ankara d’un consensus de la droite nationaliste à la gauche laïque du CHP, vu le risque existentiel que représente l’irrédentisme de Kurdes turcs pesant pour un sixième de la population. Plus de 570 personnes qui avaient critiqué l’opération militaire sur les réseaux sociaux ont été arrêtées dimanche.
Erdogan, qui peut profiter de l’opération pour renvoyer en Syrie quelques-uns des 3,5  millions de réfugiés hébergés par son pays, est d’autant plus insensible aux dégâts collatéraux sur l’Otan, souligne le politologue turc Ahmet Insel, que « la défiance entre Ankara et Washington est à un plus haut historique. Encore plus qu’en 1974, où Washington avait instauré un embargo sur les armes après l’invasion de Chypre. » Le scénario d’une sortie de la Turquie de l’Otan, totalement fantaisiste il y a à peine un an, séduit désormais une bonne partie de l’establishment ou de la population turque, tentée par une orientation « eurasiatique » (Chine Russie, Asie centrale).
Mais la situation sur le terrain demeure très incertaine. La Turquie n’est pas assurée de vaincre sans lourdes pertes des YPG aguerris, malgré sa supériorité théorique (c’est numériquement la deuxième armée de l’Otan) et l’appui des rebelles syriens des FSA. L’armée turque, qui doit garder des forces en réserve au cas où le PKK prendrait prétexte de la situation pour relancer son insurrection en Turquie même, est  déstabilisée par les purges consécutives au putsch de juillet 2016. Neutres durant la guerre civile et jouissant d’une autonomie de facto, les YPG pourraient, au besoin, se résoudre à appeler Damas à l’aide. Une belle opportunité pour le régime syrien, mais un risque supplémentaire.
Erdogan serait sans doute bien inspiré de se contenter d’instaurer une « zone tampon » le long de la frontière. Il fermait d’ailleurs les yeux jusqu’ici sur les agissements des Kurdes syriens, à condition qu’ils n’essayent pas de réunir leurs trois cantons d’Afrin, Kobané et Djézireh en un bloc continu. Mais la crise est aggravée par la confusion de la politique des Etats-Unis. Le Département d’Etat assure Ankara qu’il n’est plus question d’armer les YPG, alors qu’au contraire le Pentagone annonçait début janvier, sans feu vert clair de la Maison-Blanche, qu’il allait les aider à former une force de garde-frontières de 30.000 hommes. Une provocation, selon Ankara, et en tout cas « une bourde », selon Sinan Ulgen.
Vers un lâchage des YPG ?
Les Occidentaux semblent tentés de lâcher les YPG pour préserver leur relation avec la puissance régionale turque. Emmanuel Macron a d’ailleurs assimilé récemment les YPG à de « potentiels terroristes ». Cela peut paraître cynique, vu leur rôle dans la défaite de Daech, dans un conflit où, à vrai dire, toutes les grandes puissances ont soutenu des forces poreuses entre elles et enclines à devenir djihadistes au hasard des valises de billets et des revers ou trahisons sur le champ de bataille. Les YPG ont en outre, même s’ils s’en défendent, des liens avec l’organisation clandestine PKK en Turquie, considérée comme terroriste par Ankara… mais aussi par Washington et Bruxelles.
C’est peut-être le seul point clair dans ce bourbier : les Européens semblent largement sortis du jeu et ne disposent plus de leviers sur la Turquie, puisque le projet d’adhésion est désormais un zombie. « La fin de la guerre contre Daech a ouvert la voie à d’autres guerres qui ne seront pas moins meurtrières ou dangereuses pour la région », note Hasni Abidi, directeur du Centre d’études sur le monde arabe à Genève.
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