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Le Figaro, le 21/10/2019
Par Samuel Forey
REPORTAGE – L’État islamique met à profit l’offensive turque et le redéploiement américain pour se regrouper à la frontière irako-syrienne.
C’est la terre des trois frontières. À Peshkhabur se rencontrent, dans un méandre du Tigre, la Syrie, la Turquie et l’Irak. Il fait nuit. L’obscurité profonde est fêlée par des éclairs silencieux, les premiers orages d’automne, qui ponctuent la fin d’un long été.
Un manoir immaculé, presque scintillant dans le noir, domine le fleuve, sur un promontoire en retrait. À l’intérieur, dans un salon de réception immense aux rutilants fauteuils de faux velours, le portrait de Massoud Barzani orne tous les murs, sous toutes les formes.
En peinture, en photo, jeune, vieux. C’est le chef du clan régnant sur le Kurdistan irakien. L’endroit représente puissamment le contrôle étroit exercé sur la zone par le PDK (Parti démocratique du Kurdistan), le parti au pouvoir.
Shekh Ali en est son représentant dans la zone. Il a été nommé par Massoud Barzani lui-même, en 2004. Carrure de montagnard, allure de partisan, il contraste dans le luxueux décor: «La zone est sous très haute surveillance. Ça peut arriver de tous les côtés. La nuit dernière, ça a tiré, côté syrien, dans trois endroits. Le PYD ne veut pas que les gens franchissent la frontière.»
Un afflux de réfugiés
Le PYD, branche syrienne du parti indépendantiste kurde PKK, est aux abois. Aux commandes de l’autre côté de la frontière, il est pris au piège entre l’invasion turque, commencée le 9 octobre, et le retour du régime de Damas dans une province qu’il avait abandonnée en 2012.
Le retrait américain de la province, entamé le 6 octobre, déstabilise toute la région, y compris la zone contrôlée par Shekh Ali. Les réfugiés y affluent. D’abord cinq cents personnes par nuit. Puis six cents. Puis mille. Là , ils passent la frontière. Ils sont rassemblés, sont passés au crible par les services de renseignements kurdes avant d’être transférés dans un camp.
Les peshmergas sont attentifs à toute tentative d’infiltration de l’État islamique. L’organisation a perdu son emprise territoriale en mars 2019, mais reste active et déterminée à prendre sa revanche. Ses partisans sont-ils sur le retour? «Ils sont déjà revenus!», dit calmement Shekh Ali. «On connaît par cœur la région, depuis 2004. Les routes, les villages, le nombre de maisons par village, les familles. Les djihadistes essaient de se regrouper. Le poste-frontière de Rabia est menacé. Quelque chose peut arriver. Aujourd’hui, demain, en Syrie ou en Irak.»
Côté syrien, les camps où les 13.000 djihadistes sont retenus prisonniers sont toujours placés sous le contrôle des Forces de défense syriennes (FDS), groupe armé placé sous l’autorité des Kurdes, selon Jean-Yves Le Drian. C’est la principale préoccupation du ministre des Affaires étrangères, de passage en Irak jeudi et vendredi dernier – sans compter le sort des 30.000 femmes et enfants. «Il y a eu des attentats à Raqqa, à Qamishli. Nous avons une coalition. Cette coalition s’est organisée contre Daech et ce danger revient», prévient Jean-Yves Le Drian.
Le danger des évasions
Les évasions sont encore limitées mais restent un danger majeur. Les djihadistes sont rompus à ce genre d’exercice. L’ouverture d’une prison au nord de Mossoul, en 2014, leur avait permis de s’emparer de la ville.
Le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a lui-même appelé le 16 septembre dernier à «forcer les murailles» des «prisons de l’humiliation». La publication Foreign Policy affirme, en citant deux officiels américains, que les supplétifs pro-Turcs relâchent des détenus de l’EI.
«À cet égard, il faut que la coalition s’interroge comment agir et régler les problèmes sécuritaires et humanitaires», estime Jean-Yves Le Drian. Les combattants de l’EI, en grande majorité irakiens, devaient être transférés en Irak depuis des mois, selon un responsable humanitaire occidental — mais rien ne vient. Et malgré la pression de Paris, qui cherche à mettre en place un «mécanisme juridictionnel adapté», Bagdad ne semble pas plus pressé de juger les djihadistes français — une cinquantaine, sans compter une centaine de femmes et 300 enfants, selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme.
La frontière n’empêchera pas l’EI de traverser de Syrie en Irak. L’organisation connaît par le cœur la région et y dispose de réseaux anciens, et nulle autorité, d’un côté comme de l’autre, n’est en mesure de surveiller efficacement cette zone.
Seuls 0,5 % des djihadistes se sont échappés. La plupart des détenus sont éloignés de l’offensive turque et les FDS ont réaffirmé qu’ils les garderaient
Le colonel Myles Caggins, porte-parole de la coalition anti-Daech
Selon le colonel Myles Caggins, porte-parole de la coalition anti-Daech, celle-ci fera en sorte que les djihadistes restent sous contrôle, en Syrie et ailleurs. «Seuls 0,5 % des djihadistes se sont échappés. La plupart des détenus sont éloignés de l’offensive turque et les FDS ont réaffirmé qu’ils les garderaient. Côté irakien, on continue à former l’armée et à entraîner les garde-frontières. De notre côté, on repositionne nos troupes. Nous continuerons à mener des opérations de renseignement, par divers moyens, pour identifier les cibles. Et là où ce sera possible, on frappera ces cibles. Nous allons continuer à maintenir l’EI sous pression.» Le porte-parole affirme par ailleurs qu’il «reste des troupes de la coalition en Syrie», sans donner de date précise de départ.
Le conflit semble traverser un moment de suspens, entre guerre et paix, où les acteurs se tiennent mutuellement en respect et combattent sans engager toutes leurs forces. Le cessez-le-feu de 120 heures, négocié jeudi par Washington, ne semble que ralentir la confrontation, sans l’arrêter.
La Turquie et ses supplétifs syriens continuent d’être à l’offensive. De leur côté, les FDS se sont retirés de Ras al-Aïn. Les troupes de Bachar el-Assad sont lentes à s’interposer dans une province qu’elles avaient abandonnée en 2012. La solution pourrait être entre les mains du président Vladimir Poutine, qui accueille son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, mardi à Moscou, alors que la Syrie s’enfonce dans un nouvel hiver de guerre.
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