BERLIN (Reuters) – Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, se rendra mardi prochain en Turquie pour ne pas « claquer la porte » au nez d’Ankara, malgré les critiques exprimées par Berlin sur la répression qui a suivi la tentative de coup d’Etat de juillet dernier.
Suspendre les discussions d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne heurterait le peuple turc autant que le gouvernement, a expliqué le ministre des Affaires étrangères jeudi pendant un débat parlementaire.
« Si nous claquons la porte maintenant et jetons la clé, nous décevrons beaucoup de gens en Turquie qui espèrent l’aide et le soutien de l’Europe, en particulier en ce moment », a dit Frank-Walter Steinmeier.
Il a néanmoins souligné que la réinstauration de la peine de mort, évoquée par le Premier ministre turc, Binali Yildirim, et à laquelle le président Recep Tayyip Erdogan s’est dit favorable, signerait « sans équivoque » la fin du processus d’adhésion à l’UE.
Il a ajouté que Berlin continuerait à inciter Ankara à respecter l’état de droit.
« Nous souhaitons avoir de bonnes relations avec la Turquie, mais la situation a changé et nous devons ajuster notre politique », a souligné Frank-Walter Steinmeier.
(Andrea Shalal, Tangi Salaün pour le service français)
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