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Huffpost, le 03/12/2019
Phénix Romancier,
spécialiste de la guerre en Syrie, des YPG et de l’État Islamique, du monde militaire et du renseignement
Contrairement à ce que disent les “faucons” anti-Ankara, il faut tout faire pour garder la Turquie dans l’OTAN. Dans le cas contraire…
En 1952, en pleine guerre de Corée, l’OTAN procède à son premier élargissement depuis sa création avec l’entrée de la Grèce et de la Turquie dans l’alliance militaire. À l’époque, portée par le Kémalisme, la Turquie, résolument pro-occidentale, se bat en Corée aux côtés des Américains. Malgré de multiples accidents de parcours, et le refus de la CEE puis de l’Union européenne d’accepter l’ancien empire ottoman en son sein, la Turquie est ancrée dans l’alliance nord-atlantique.
À partir de 2003, avec la victoire du parti de la Justice et du Développement, Ankara s’engage dans une “orientalisation” de sa politique étrangère. De plus en plus, elle s’écarte de l’Europe pour devenir un acteur au Proche et Moyen Orient et jusqu’en Asie centrale, profitant de l’indépendance des anciennes républiques soviétiques turcophones. La rencontre ratée Trump-Erdogan mi-novembre signale le début de la fin. Les conséquences pour le Proche-Orient seront significatives.
Retour sur une réunion surréaliste à la Maison-Blanche
Malgré les gentillesses d’usage octroyées par Trump (il a une passion pour les “leaders autoritaires” et une hostilité congénitale envers les libéraux): il est un “grand fan”, ce sont de “très bons amis”, la Turquie a une armée “très puissante” etc., la tension est maximale entre les deux pays. Voyez plutôt. Le président Trump sait que sa présidence ne tient qu’à un fil: la destitution sera sûrement votée à la Chambre des représentants, il a donc besoin des sénateurs républicains pour la bloquer.
Or, sa décision de laisser les troupes turques envahir le nord de la Syrie pour en chasser les milices kurdes a soulevé une levée de boucliers parmi ses plus proches alliés. Ce qui aurait dû être une réunion privée entre Trump et Erdogan s’est donc transformée en un meeting entre le président turc, le locataire de la Maison-Blanche et 5 sénateurs républicains: Lindsey Graham (Caroline du sud), Ted Cruz (Texas), Jim Risch (Idaho), Joni Ernst (Iowa) et Rick Scott (Floride). Selon de nombreuses sources, la réunion fut houleuse. Graham s’en serait pris à Erdogan, lui aurait reproché son invasion de la Syrie et son traitement des Kurdes; il aurait remis en cause sa prétendue guerre contre l’État islamique; Rick Scott aurait critiqué ses achats de systèmes de défense russes S-400.
Acculé, Erdogan aurait sorti son iPad afin de montrer une vidéo de propagande dépeignant les Kurdes comme des terroristes, ce qui évidemment n’eut pas l’effet escompté. Pendant tout l’entretien, Trump serait resté en retrait. Plus tard, lors d’une conférence de presse surréaliste, devant un président américain totalement désintéressé par la situation, Erdogan s’en prend au Congrès à propos de sa résolution reconnaissant le génocide arménien, avant d’expliquer (la règle des bons dictateurs est de savoir jouer le chaud et le froid) qu’il pourrait finalement être convaincu d’acheter des missiles Patriot en plus des systèmes russes. La face est sauve. Mais le mal est fait: cette visite officielle est une catastrophe. Paradoxalement, le désintérêt de Trump pour le Proche-Orient (ce “sable tâché de sang”) ne fait que repousser l’inévitable. Les différences entre les deux pays sont devenues irréconciliables.
Les sources du mécontentement
Oublions Chypre, les tergiversations de l’Europe sur l’entrée dans l’Union européenne, l’attaque sur la livre turque, les vrais problèmes sont Gülen et les YPG. Erdogan n’a jamais avalé la tentative de coup d’État de 2016, qui a failli lui coûter le pouvoir, et dont il considère les États-Unis en partie responsables (Fethullah Gülen vit en Pennsylvanie; le président turc a accusé le général Joseph Voten, le chef du US central command, d’avoir aidé les putschistes). Depuis, la Turquie réclame régulièrement l’extradition de Gülen mais ne l’obtient pas.
Ensuite, il y a évidemment l’alliance entre les FDS (principalement kurdes, comprenant les YPG et les YPJ, alliées du PKK) et les Américains. Au début de la crise en Syrie, observateur passif des agissements de l’État islamique, la Turquie est le principal point de passage pour les djihadistes européens. C’est seulement poussée par l’intervention russe et l’alliance entre Kurdes et Américains que la Turquie commencera à agir. Mais avec quel objectif?
Depuis trois ans, la Turquie a tout fait pour saper les efforts des Kurdes, s’est éloigné d’Israël, s’est rapproché de Moscou, et a acheté les systèmes de défense russes S-400. La deuxième puissance militaire de l’OTAN “aide” passivement l’organisation terroriste en guerre contre l’alliance, attaque les alliés kurdes de l’OTAN, menace constamment les Européens de représailles (la crise migratoire de 2015 permise par la Turquie fit autant pour les mouvements populistes européens que l’ingérence russe), s’approvisionne en armements russes incompatibles avec le F-35 américain, et flirte avec l’idée d’acheter des chasseurs russes SU-35. La participation de la Turquie dans l’alliance ne tient plus qu’à un fil.
Les questions qui restent sans réponse
En plus de ces faits avérés, plusieurs sujets troublants occupent les analystes du renseignement à Washington.
La présence de Al-Baghdadi à quelques kilomètres: selon de nombreux médias américains, les services de renseignement américains se demandent comment la Turquie pouvait ignorer la présence de Al-Baghdadi, à seulement cinq kilomètres de sa frontière. Et les spéculations sur les liens possibles entre les services de renseignement turcs, le Millî İstihbarat Teşkilatı, et l’État islamique, vont bon train. Erdogan aurait-il gardé la carte du leader de Daech dans sa manche, quitte à la sortir quand il aurait obtenu ce qu’il voulait des Américains afin de les amadouer?
Les missiles nucléaires stationnés à Incirlik: la base américaine de l’OTAN, située dans le sud de la Turquie, dans la banlieue d’Adana, détient plusieurs douzaines d’ogives nucléaires, bien gardées par des soldats américains. Selon de nombreuses sources, le Pentagone s’arracherait les cheveux sur le sujet depuis un certain temps: retirer les missiles et risquer l’escalade dans l’affrontement avec la Turquie; ne pas les retirer, et accepter que les ogives deviennent otages d’un gouvernement hostile.
Le coup de fil de Kushner: selon The Spectator, Ankara aurait intercepté un appel téléphonique entre le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et le prince saoudien Mohammed Ben Salmane, l’homme fort du régime. Dans cet appel, Kushner donnerait à MBS l’accord tacite de Washington sur l’enlèvement de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien enlevé et assassiné dans le consulat saoudien d’Istanbul. Erdogan aurait-il utilisé l’existence de cet enregistrement afin de “convaincre” Donald Trump de le laisser enclencher son opération “Source de paix”? Nul le sait.
Une rupture turco-américaine conduirait à une nouvelle redistribution des cartes au Proche-Orient
Le Proche-Orient n’en a pas fini d’être instable. Dans l’éventualité d’une rupture entre la Turquie et les Américains, la donne du Proche-Orient changerait tout pour l’Europe. De baril de poudre, la région deviendrait une bombe à retardement. Contrairement à ce que disent les “faucons” anti-Ankara, il faut tout faire pour garder la Turquie dans l’OTAN. Dans le cas contraire…
La crise migratoire reprendrait en Europe, augmentant des tensions déjà coriaces entre la “vieille” et la “nouvelle” Europe, conduisant à la montée de régimes populistes au cœur de l’UE. La voie serait libre pour que la Turquie affirme ses ambitions nucléaires. Elle se heurterait à l’Iran et à l’Arabie Saoudite dans ses velléités de leadership régional. On aurait trois puissances, séparées par quelques centaines de kilomètres, dotées ou sur le point de se doter de l’arme atomique. Encore plus isolée, Israël continuerait son rapprochement avec la Russie tout en consolidant l’alliance avec les États-Unis. Moscou resterait l’unique arbitre régional et le ferait payer cher à l’Europe, qui n’aurait d’autre choix que de lâcher l’Ukraine. Les routes du pétrole ou du gaz naturel seraient aux mains de régimes hostiles, les intérêts occidentaux dans le Golfe seraient en danger, l’Europe dépendrait donc davantage de la Russie pour son énergie, le flanc sud-est de l’Europe serait exposé militairement.
Avec cette nouvelle crise au Proche-Orient, l’Europe n’en finirait pas de revenir au 19ème siècle.
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