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Les hauts lieux du tourisme mondial sont victimes de leur succès. A Istanbul, trois millions de visiteurs se pressent chaque année dans l’église chrétienne du VIe siècle, devenue mosquée puis musée. Au risque d’endommager un édifice symbolique
Sainte-Sophie, Ã Istanbul, en 2007. SEYAZI ERKEN/AFP
A Istanbul, le tramway qui passe à l’arrêt Sultanahmet déverse un flot ininterrompu de voyageurs qui se dirigent droit vers la Mosquée bleue et Sainte-Sophie. Erigée au VIe siècle, convertie en mosquée en 1453, devenue un musée sur décision d’Atatürk en 1934, la vieille basilique dédiée à la sagesse reste le monument préféré des touristes. Plus de trois millions d’entre eux viennent chaque année l’admirer. L’engouement du public est tel que la direction du Musée de Sainte-Sophie (en turc  » Ayasofya Müzesi « ) a décidé de renoncer au jour hebdomadaire de fermeture, le lundi.
Ecoliers turcs avec leurs enseignants, touristes munis de leur perche à selfies, groupes d’étrangers escortés par leurs -guides, les curieux se pressent en masse chaque jour à l’entrée. Tous sont saisis par le caractère magique de la vaste coupole – 33 mètres de diamètre – qui, préfigurant la voûte céleste, semble flotter en suspension. Mais cela n’empêche pas le vandalisme. Quand la saison touristique bat son plein, 14 000 personnes foulent quotidiennement ses dalles de marbre, ce qui n’est pas sans poser problème.  » Le marbre se fissure, or nous avons pu remarquer que certains visiteurs en prélevaient des petits morceaux en souvenir. Bientôt, un film de plastique transparent sera posé sur le sol du rez-de-chaussée et sur celui de la galerie « , explique Zeynep Ahunbay, architecte et membre du comité exécutif du musée.
D’après Çigdem Kafescioglu, historienne de l’art à l’université du Bosphore, à Istanbul,  » le déferlement d’une telle quantité de visiteurs n’est certainement pas sans conséquences sur l’état du bâtiment. Les -effets de cette fréquentation, entre autres l’élévation du taux d’humidité, n’ont pas vraiment été étudiés « . Car la  » Grande Eglise  » (son nom originel) réclame des -efforts continuels de conservation. La coupole et ses arches sont sous étroite surveillance : des capteurs -sismiques y ont été installés en 1991 et une équipe de scientifiques de l’université du Bosphore est à l’écoute de la moindre -vibration de ses murs.
Il faut savoir que le bâtiment a posé problème dès sa construction.  » La basilique a été bâtie très rapidement, en un peu plus de cinq ans. L’édifice que nous voyons aujourd’hui est la troisième version. Il a constitué une révélation dans l’histoire de l’architecture. Mais il a été érigé trop vite. A l’époque, le mortier n’a pas eu le temps de -sécher « , précise Zeynep Ahunbay. Cette précipitation va servir de ferment au génie du lieu. Très en avance pour son époque, la structure complexe de sa couverture – coupole-demi-coupole, le tout articulé sur quatre pendentifs – a permis une forme de  » spontanéité aléatoire  » pleine de créativité, explique l’architecte et théoricien d’art et d’architecture Aykut Köksal.
Il rappelle comment les architectes Isidore de Milet et Anthémius de Tralles, mandatés par l’empereur Justinien, ont été confrontés à un casse-tête technique : concevoir pour la nef un système de couverture en pierre et en brique sur plus de 30 mètres de largeur – un exploit architectural pour l’époque. Ils y parviendront, mais la couverture qu’ils dessinent, en forme de voûte et trop aplatie, s’effondre en 558, vingt et un ans après la consécration du lieu.
Chargé de la réfection, Isidore le Jeune comprend qu’il lui faut élever la voûte de 6 à 7 mètres pour une meilleure répartition des forces sur les côtés. Le dôme que l’on voit aujourd’hui est le résultat de cette intervention forcée. Elément décisif du système de couverture, les pendentifs étaient  » un fragment géométrique de l’ancienne voûte. Par un hasard de la restauration, cet élément est en quelque sorte né spontanément « , insiste Aykut Köksal. En 562, l’église est une nouvelle fois consacrée.
Les Ottomans, qui s’inspireront du modèle de Sainte-Sophie pour leurs mosquées (Beyazit, Sultanahmet, Süleymaniye, Selimiye et d’autres), la perçoivent comme un élément important du patrimoine.  » Ils n’ont jamais eu l’intention de la détruire, d’ailleurs, les pillages les plus importants ont eu lieu pendant les croisades « , rappelle l’architecte. En 1204, l’intérieur de la cathédrale est saccagé par les croisés, qui emportent leur butin à la basilique Saint-Marc, à Venise, où il se trouve encore.
Objet d’un soin constant, la nef est rarement libre de carcans métalliques. De 1993 à 2010, un échafaudage géant de 180 tonnes, haut de 55 mètres – avec ascenseurs – a été affecté à la restauration du dôme. A peine démonté, il a été remplacé par un autre. Cette fois-ci, il s’agit de faire un état des lieux des fresques et des mosaïques.
L’islam ne tolérant pas la représentation figurative, la plupart des fresques et des mosaïques de Sainte-Sophie furent, au fil du temps, recouvertes de plâtre. L’effacement s’étala sur plusieurs siècles. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, des récits de voyageurs attestent de la présence de nombreuses images chrétiennes. Une grande réfection eut lieu au XIXe siècle. De 1847 à 1849, à la demande du sultan Abdülmecid, les architectes suisses Gaspare et Giuseppe Fossati entreprirent une restauration complète. La basilique se trouvait alors en piteux état.  » Les murailles faisaient ventre, des fissures lézardaient les dômes, le pavé ondulait « , écrit Théophile Gautier. L’intérieur de la nef fut entièrement repeint, les mosaïques et les fresques furent enduites de plâtre.
Selon la petite histoire, Abdülmecid aurait hésité à faire recouvrir la mosaïque située au-dessus de la porte de sortie où l’on voit Justinien en train d’offrir Sainte-Sophie – dans sa main, tel un jouet – au Christ, tandis que l’empereur Constantin fait la même chose avec la ville. Pour finir, le sultan se serait laissé convaincre par les architectes. Comme toutes les autres représentations humaines, la mosaïque fut passée à la chaux. Bien des années plus tard, quelques-unes des mosaïques percèrent le badigeonnage, dont La Vierge et l’Enfant, ou Théotokos. Elle apparaît aujourd’hui encadrée par deux médaillons calligraphiés de 7,5 mètres de diamètre, comme pour rappeler l’histoire complexe et mouvementée de la ville.
Obstrués par des caches dorés, les visages des séraphins chrétiens qui ornent les quatre pendentifs ne demandent, eux, qu’à être dévoilés. En 2010, alors qu’Istanbul était proclamée  » capitale de la culture européenne « , augmentant encore la -venue des touristes, l’ange au nord-est eut son masque retiré. A quand la révélation des trois autres visages ?  » Les restaurateurs examinent actuellement l’état de ce qui se trouve sous les plaques métalliques. Il revient au comité exécutif du musée de se prononcer. En principe, rien ne s’y oppose « , assure l’architecte Zeynep Ahunbay.
Actuellement, le statut de musée octroyé par Mustafa Kemal en 1934 est remis en question. Ces dernières années, des nationalistes et des islamo-conservateurs veulent rendre Sainte-Sophie au culte musulman. Chez les Turcs, elle est souvent représentée flanquée du drapeau national et de Mehmet II à cheval. Les Grecs, eux, la montrent sur fond d’un drapeau grec assorti de l’emblème du patriarcat orthodoxe, ses quatre minarets effacés grâce au logiciel de retouche Photoshop.
L’idée de voir Sainte-Sophie redevenir une mosquée a le don d’exaspérer les experts.  » Cette démarche nationaliste exclut toute idée de pluralité. Sainte-Sophie ne peut pas être identifiée comme grecque ou comme turque. Nous devrions savoir lire sa riche histoire « , estime l’historienne de l’art Çigdem Kafescioglu. Pour le théoricien de l’art Aykut Köksal,  » Sainte-Sophie doit rester au-dessus de toute polémique « .
Formulée une première fois en 1950, cette revendication a pourtant retrouvé de la vigueur depuis que le président Recep Tayyip Erdogan berce les foules avec son rêve de  » reconquête  » néo-ottomane. Ses plus fervents admirateurs avaient ainsi imaginé qu’il irait dire une prière à Sainte-Sophie juste après avoir célébré en grande pompe, le 30 mai, le 562e anniversaire de la prise de Constantinople. Ce faisant, il aurait marché sur les traces de Mehmet II, qui, juste après s’être emparé de la  » deuxième Rome « , s’en était allé dire une prière à Sainte-Sophie. Mais le président n’en fit rien.
En attendant de savoir si le monument historique redeviendra une mosquée, les foules de toutes religions et de toutes nationalités continuent de se presser sous l’incroyable coupole, altérant son humidité et dérobant à l’occasion des petits carreaux de mosaïque…
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