La vague de répression qui s’est abattue sur la Turquie à la suite de la tentative de putsch du 15 juillet constitue une menace grave contre la liberté et l’Etat de droit. Le retour à la paix civile ne peut justifier de telles mesures qui affectent durablement et gravement l’Etat de droit.

Les arrestations arbitraires de juges, d’avocats, d’universitaires ou journalistes ne sauraient être des réponses adaptées à une tentative de coup d’état. Le barreau de Paris s’était déjà indigné de l’emprisonnement le 6 avril de plusieurs avocats, dont deux, connus pour leur engagement en matière de droits de l’homme, restent toujours en détention.

La répression consécutive à l’échec de la tentative de coup d’état et les opérations d’épuration qui l’accompagnent confirment de manière particulièrement inquiétante la dérive dictatoriale du pouvoir turc. Une telle situation est extrêmement alarmante dans un pays candidat à l’Union européenne et signataire de la Convention européenne des droits de l’homme.

 

C’est pourquoi nous nous élevons contre cette politique qui anéantit durablement l’Etat de droit en Turquie. Il ne peut y avoir de véritable état de droit sans une justice indépendante garantie par des juges et des avocats exerçant librement leurs missions.

 

Nous demandons solennellement aux autorités françaises et européennes de condamner cette situation et d’inviter les autorités turques au retour à l’Etat de droit et au respect des libertés, notamment en libérant de manière immédiate toutes les personnes emprisonnées en dehors de tout cadre légal.

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