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Le Monde, le 02/07/2020
Par Marc Semo
L’écrivaine turque dit la douleur de l’exil et celle de son pays de moins en moins libre dans un livre inclassable et envoûtant.
Publié le 02 juillet 2020 à 20h00
« Requiem pour une ville perdue », d’Asli Erdogan, traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud, 140 p., 17 €, numérique 13 €.140 p., 17 €, numérique 13 €.
C’est un livre « sur toutes les vies passées », sur « les étreintes englouties qui continuent de remuer au fond du cœur et de le déchirer ». Un livre inclassable et envoûtant, mosaïque de textes comme autant de poèmes en prose. Des fragments, des méditations à lire à haute voix comme une mélopée de l’inévitable perte et de la douleur d’être au monde. « Je suis la somme de ce que l’on m’a et de ce que l’on ne m’a pas donné, de ce que j’ai perdu et de ce qu’il me reste à perdre, du sang des mots et du silence des lèvres », écrit Asli Erdogan dans Requiem pour une ville perdue.
Les tourments de l’histoire
Istanbul est sa ville de cœur et de raison, « ville aussi ancienne affublée de presque autant de noms qu’on en a donné à Dieu ». « Rues chaotiques, sinueuses, retorses… Raidillons étroits, ruelles à pic… Remparts désormais invisibles qui autrefois ceignaient de neuf côtés, ainsi qu’un Styx, Galata, ce quartier dont les racines plongent au plus profond d’un coteau vertigineusement abrupt », raconte l’autrice turque dans « Le conte pour Galata ». Avec ses maisons serrées autour de la vieille tour médiévale, « colonie cernée par les eaux (…), ghetto parlant mille langues », Galata fut une enclave latine dans la capitale byzantine puis ottomane. Le quartier devint ensuite le cœur du vieux Stamboul levantin, avec ses galeries couvertes et ses immeubles inspirés du Paris du XIXe siècle, face à la ville musulmane sur l’autre rive de la Corne d’or.
Epicentre d’une vie nocturne et artistique peu à peu étouffée par la bigoterie et l’autoritarisme du mouvement islamiste de Recep Tayyip Erdogan, aujourd’hui président turc, Galata était encore, du temps de la jeunesse d’Asli Erdogan, imprégnée de l’hüzün, la mélancolie volontiers évoquée par le romancier et Prix Nobel Orhan Pamuk. Celle d’une splendeur perdue et d’un monde disparu laminé par les tourments de l’histoire, celui des « minoritaires » – Grecs, juifs, Arméniens – qui étaient l’âme de ce quartier. « De la ville vaincue le miroir sans tain, la pierre tombale avant l’heure érigée… Un regard blessé, mais qui désormais n’envisage plus l’avenir, seulement le passé », note comme en écho l’écrivaine exilée.
On n’échappe jamais à Istanbul, « entre la pierre et la mer, la lumière et la boue, les débuts et les fins ». « En ce lieu où tu prêtes l’oreille à toutes les voix afin d’entendre enfin la tienne, où, afin de renaître, tu reprends tous les cris du monde », écrit-elle dans ce Requiem… composé en partie de textes déjà publiés en turc en 2009. Certains ont été repris. D’autres sont nouveaux, tels « Le conte pour Galata » ou « Dans le silence de la vie », profondément marqués par la prison et l’arrachement.
Sa patrie, la langue turque
Asli Erdogan vit désormais à Berlin, contrainte à l’exil par la répression contre les intellectuels trop critiques menée par un autocrate qui est son homonyme. Arrêtée le 17 août 2016, un mois et deux jours après le coup d’Etat militaire raté, elle est écrouée à la prison pour femmes de Bakirköy. Elle y restera cent trente-six jours, inculpée de « propagande terroriste » et d’« atteinte à la sécurité de l’Etat », notamment en raison de ses articles dans le quotidien Özgur Gündem, accusé par le pouvoir d’être un paravent du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le parti autonomiste kurde qui mène la lutte contre Ankara depuis 1984. Après quatre mois de détention, elle a pu profiter de la liberté provisoire, quoique interdite de sortie du territoire.
En septembre 2017, la romancière a récupéré son passeport afin de se rendre à des manifestations littéraires en Europe. « J’étais partie pour trois jours. Tous mes amis me disaient que c’était de la folie de rentrer en Turquie, où la pression devient de plus en plus dure », explique-t-elle. Un tribunal d’Istanbul l’a finalement acquittée le 14 février 2020. De nouvelles accusations sont néanmoins toujours possibles. Il est donc hors de question pour elle de revenir en Turquie. Sa patrie, désormais, c’est sa langue, ce turc dans lequel cette polyglotte parlant anglais, français et allemand persiste à écrire envers et contre tout. « Seulement dans la langue maternelle les mots ont leur vrai poids », confie-t-elle. Asli Erdogan continue avec ce nouvel ouvrage à jeter des mots contre le silence : « Et si je presse et presse encore les mots surmonterai-je mieux la nuit ? »
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