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Le Monde, le 30.10.2015
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Le président Recep Tayyip Erdogan lors des cérémonies marquant le 92e anniversaire de la fondation de la République turque, le 29 octobre, à Ankara.
A trois jours des avant les élections législatives, le président Recep Tayyip Erdogan est sorti, jeudi 29 octobre, sur le balcon de son gigantesque palais, à Ankara, pour célébrer le 92e anniversaire de la République turque : « Après 2023, nous allons entrer dans la catégorie des dix pays les plus puissants de la planète. Votre marche est celle de la liberté. Tous ensemble nous allons faire la Turquie ! »
2023 est une date-clé. Dans l’imaginaire du chef de l’Etat, il s’agit de célébrer le centième anniversaire de la République fondée par Atatürk, afin de mieux la fossiliser et de créer à sa place la « République d’Erdogan ». L’homme aime à s’approprier l’Histoire. Pendant le scrutin présidentiel d’août 2014, trois dates vertigineuses figuraient sur ses affiches de campagne : 2023, centenaire de la République, 2053, 600e anniversaire de la prise de Constantinople et 2071, millénaire de l’arrivée des Seldjoukides en Anatolie.
Pour les islamo-conservateurs, ces dates préfigurent les grands rendez-vous d’une Turquie forte. « Dans le contexte des grands bouleversements mondiaux, le pays a une occasion historique devant lui. L’émergence d’une grande Turquie sera favorisée en 2023 », écrivait Yigit Bulut, le conseiller du président, le 7 septembre 2014, dans un texte intitulé Doctrine pour la Grande Turquie 2023 et le nouveau monde. Selon lui, grâce à Recep Tayyip Erdogan, le pays a réussi à se débarrasser de la « laisse » imposée jadis par l’Occident.
Devenu le premier président élu au suffrage universel en août 2014,  » Tayyip bey « , comme le surnomment ses partisans, a voulu passer à la vitesse supérieure, ne plus être un président  » protocolaire « , comme le suppose l’actuelle Constitution, mais un chef de l’Etat doté de larges pouvoirs.  » Environ 80 % des pays du G20 connaissent un régime présidentiel (…) nous sommes obligés de reconnaître les nouvelles réalités du monde « , plaidait-il en 2013.
Censées donner à son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) la majorité nécessaire pour faire basculer le pays vers un régime présidentiel à poigne, les législatives du 7 juin ont ruiné son projet.
Pour la première fois en treize ans, son parti a perdu sa majorité parlementaire. Avec 41 % des suffrages, soit 258 députés sur 550, l’AKP accuse la défaite électorale la plus cinglante de son histoire.
Incapable de former une coalition gouvernementale, le premier ministre, Ahmet Davutoglu, a jeté l’éponge et, comme le fixe la Constitution, après quarante-cinq jours de vains pourparlers avec les partis présents au Parlement, un nouveau scrutin législatif a été convoqué pour le 1er novembre.
Si, comme le prévoient les principaux instituts de sondage, les résultats ne donnent toujours pas la majorité parlementaire à l’AKP, M. Erdogan verra son projet d’hyperprésidence définitivement enterré. Il risque alors de mesurer combien son étoile a pâli. L’homme  » providentiel  » semble avoir perdu sa magie auprès d’une bonne partie de l’électorat.
Quel contraste avec 2002, quand les islamo-conservateurs prirent les commandes du pays. M. Erdogan était alors en parfaite résonance avec son peuple. Il parlait d’or : pluralisme, liberté, prospérité, réformes. Empreints de pragmatisme, ses discours étaient dénués d’idéologie.
Le peuple d’Anatolie n’avait aucun mal à se reconnaître dans ce fils d’un capitaine de bateau du quartier populaire de Kasimpasa, à Istanbul, parvenu à se hisser au poste de premier ministre par les urnes. Il gagna les sympathies de la gauche et des intellectuels, brisa les tabous – question kurde, chypriote, arménienne –, fit rentrer l’armée dans les casernes.
Posture de victime
Son charisme commença à s’estomper au printemps 2013, au moment des événements de Gezi, lorsque des centaines de milliers de Turcs se dressèrent contre un projet d’aménagement urbain au centre d’Istanbul. Violemment réprimée – les affrontements avec la police firent huit morts –, la protestation du parc Gezi se retourna contre le premier ministre d’alors, taxé d’autoritarisme.
La presse, la justice, la police ont été placées sous son étroit -contrôle. Engagé, depuis décembre 2013, dans une vaste purge contre la confrérie de son ancien mentor, l’imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, il a fait muter, destituer ou arrêter policiers, juges et procureurs.
Vécue comme une trahison –  » un coup de poignard dans le dos « , dira-t-il un jour –, la rupture avec les gülenistes va renforcer sa posture de victime. Son entourage échappe de peu à une enquête pour corruption, diligentée par les adeptes de l’imam. Sa blessure narcissique est à vif. A partir de là , tous ses opposants deviennent des  » traîtres « . Selahattin Demirtas, le chef du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui, le 7 juin, a recueilli les voix kurdes allant d’ordinaire à l’AKP, est décrit par lui comme un suppôt du terrorisme.
L’installation dans un palais de 200 000 mètres carrés à Ankara, après son élection à la présidence en août 2014, renforce sa perte de contact avec la réalité. Sa folie des grandeurs lui vaut alors le surnom de  » sultan « . Ses discours deviennent plus idéologiques. Il utilise à l’envi la rhétorique populiste, religieuse et nationaliste.
Dans une obsession du complot, il mettra un point d’honneur à recevoir dans son palais, de janvier à août, des dizaines de milliers de maires de villages et de quartiers (mukhtars).  » Les maires devraient savoir qui vit dans quelle maison, qui sont les terroristes. Ils devraient rapporter ces informations aux services de sécurité les plus proches « , dira-t-il le 19 août.
A cette occasion, un système informatique a été mis sur pied qui permet aux maires d’envoyer leurs informations aux services.  » Non seulement le président tente de polariser la société, mais il veut créer ses propres moukhabarat – les services de renseignement de Bachar Al-Assad – « , protesta alors Levent Gok, député du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Jamais la Turquie n’aura été aussi divisée.  » Ceux qui professent le séparatisme ethnique, religieux, vestimentaire sont les traîtres de la République « , a déclaré le président lors d’une réception en l’honneur de la fête de la République.
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