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Le Courrier international, le 09/12/2016
MOYEN-ORIENT –Â TURQUIE –Â AL-MONITOR – WASHINGTON
Malgré son autoritarisme, la répression qu’il mène depuis des mois, ses violations des libertés et l’essoufflement de l’économie, le président turc jouit toujours d’une popularité croissante.
Depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2002, le président turc Recep Tayyip Erdogan a remporté toutes les élections auxquelles il s’est présenté, en renforçant presque à chaque fois son soutien populaire. Mais si l’on fait un bilan de son action, on constate que son image et sa politique ne présentent pas la même régularité.
Si ses dix premières années au pouvoir ont été marquées par une politique réformiste, les cinq dernières ont connu une orientation de plus en plus autoritaire. D’où cette question fondamentale qui revient sans cesse : comment Erdogan parvient-il à conserver son soutien et à remporter de nouvelles victoires électorales tout en étant accusé d’autoritarisme et en projetant une image aussi peu démocratique ?
Erdogan continue sa vague répressive
L’autoritarisme d’Ankara a manifestement atteint un sommet au lendemain de la tentative de coup d’État du 15 juillet dernier. Le bilan des quatre derniers mois est éloquent : la répression contre des responsables politiques kurdes et l’opposition progressiste — parallèlement à l’élimination des putschistes, à la suspension des libertés et aux initiatives visant à établir une hégémonie politique sur l’État et un système de justice arbitraire — ont atteint des niveaux sans précédent. À cela, il faut ajouter une approche résolument sécuritaire de la question kurde, un positionnement régional très ferme, marqué par des interventions militaires, et une économie de plus en plus fragile. Le soutien populaire d’Erdogan s’en est-il ressenti ?
Toujours aussi populaire
Selon les sondages d’opinion, non seulement il n’a pas baisé, mais Erdogan a vu son pouvoir et sa popularité augmenter. Un sondage publié en octobre par le très sérieux Metropoll montre que le soutien à son Parti de la justice et du développement (AKP) atteint 53 %, soit 3,5 points de plus que lors des dernières élections générales, il y a un an. D’après A & G, un autre institut de sondage réputé, ce soutien s’élèverait méme à 55 %. La cote de popularité
personnelle d’Erdogan est elle aussi en hausse. Son taux d’approbation a gagné 10 points depuis le putsch et s’est maintenu au-dessus de 50 % ces quatre derniers mois.
Erdogan, grand vainqueur du putsch manqué
Comment est-il possible que ce virage autoritaire s’accompagne d’un gain de popularité pour ses responsables ? Deux grands facteurs peuvent expliquer ce paradoxe. Le premier de ces facteurs tient incontestablement à la fonction
historique d’Erdogan et à la transformation sociale qu’il incarne. Il est en effet le seul conservateur à avoir réussi à renverser le modèle républicain kémaliste [d’Atatürk].
Sous l’influence d’Erdogan, les valeurs religieuses et les milieux qui les portent, marginalisés par le modèle républicain fondateur, sont revenus au centre du système politique. Les milieux conservateurs sont désormais les
égaux des laïques en termes de droits culturels, de pouvoir économique et de représentation politique. Cette évolution consacre une aspiration à l’égalité vieille d’un siècle, et c’est ainsi que les Turcs conservateurs conçoivent
la démocratie.
En outre, Erdogan est parvenu à consolider cette évolution en constituant une nouvelle classe moyenne. S5appuyant sur des conditions économiques favorables, il a fait passer la classe moyenne turque de 21 % de la population
en 2002 Ã 41 % en 2011.
Vague de nationalisme et de repli
Par ailleurs, les politiques d’Erdogan ont eu un effet positif sur le pays dans son ensemble. Le droit turc est devenu plus démocratique, s’alignant sur les critères de Copenhague fixés par l’UE, et les libertés ont vu leur champ
d’application élargi. Dans la période 2003-2011, tandis que les conservateurs turcs luttaient contre l’establishment politique moderniste, les revendications citoyennes, qui constituaient une partie de leur programme, se sont imposées.
Les milieux croyants, en particulier, sont entrés en contact avec les valeurs universalistes et les règles de l’économie de marché. Ces milieux ont subi un processus de transformation en adoptant partiellement ces valeurs et ces règles.
Le deuxième facteur qui explique la faveur dont continue à bénéficier Erdogan concerne une vague sociale de nationalisme et de repli, renforcée par les troubles politiques de ces dernières années. À partir de 2013, la tendance
libérale amorcée parmi les conservateurs turcs a commencé à faiblir, laissant place à un courant antilibéral. Quand les printemps arabes ont cédé face aux mouvements islamistes et que la confrontation entre l’islam et l’Occident s’est
durcie, l’inquiétude vis-à -vis de l’Occident et de ses valeurs s’est réveillée en Turquie.
Dans le même temps, un vague de violence a frappé le pays. Dans l’année écoulée, 17 attentats à la bombe ont fait près de 300 morts parmi les civils. En ce qui concerne le problème kurde, l’échec du processus de règlement du
conflit [avec la Turquie] a décrédibilisé le dialogue politique, et la guerre en Syrie a eu une incidence de plus en plus importante sur la politique turque via les Kurdes de Syrie [vécus comme une menace pour la Turquie].
Soutien pour les mesures antiterroristes
Dans le sillage de ces événements, le climat politique s’est orienté vers l’obsession de la sécurité et l’autoritarisme. Ainsi, une autre caractéristique sous-jacente de la droite turque – le goût du pouvoir et de l’ordre – a commencé à se manifester.
Ce phénomène est aussi confirmé par les résultats des sondages. Selon une enquéte de l’institut A & G, 91 % des Turcs soutiennent les mesures antiterroristes du gouvernement, même si elles se soldent par des violations
des droits de l’homme et des actes de répression. La méme enquéte fait apparaître que 64 % approuvent la répression qui continue de s’abattre sur les partisans de Fethullah Gülen [prédicateur islamiste ennemi d’Erdogan],
accusé d’être le cerveau de la tentative de coup d’État, alors méme que cette répression a été marquée par des injustices et un arbitraire grandissant de la part des autorités. Plus de 100 000 personnes ont été révoquées de
l’administration et plus de 30 000 envoyées derrière les barreaux.
Pour ce qui est de la politique étrangère et de la poussée nationaliste, l’enquéte de Metropoll fournit là encore des résultats frappants. Quand on leur demande si la Turquie a des droits sur Mossoul [en Irak], 54 % des personnes
interrogées répondent par l’affirmative. Elles sont favorables à la présence militaire de la Turquie à Bashiqa, près de Mossoul, et à l’intervention militaire en Syrie, à 55 % dans les deux cas.
Les tensions du monde politique turc sont particulièrement anxiogènes pour la société. Le vent du libéralisme planétaire avait favorisé la démocratisation et la transformation de la société en Turquie. Aujourd’hui, une vague politique et sociale antilibérale déferle sur le monde, comme en témoignent les tendances en Pologne et en Hongrie, le vote britannique en faveur du Brexit, ou encore la victoire de Donald Trump à la présidentielle des États-Unis. Non contente de subir l’influence de cette vague, la Turquie y contribue. Les ambitions hégémoniques d’Erdogan et l’aspiration à la stabilité de la société tendent à  instaurer rapidement un ordre paternaliste. Et tout cela rend d’autant plus irrésistible l’ascension d’Erdogan.
Ali Bayramoglu
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