Vendredi 14 juillet, alors qu’un accord préliminaire venait tout juste d’être signé entre la Turquie et le consortium franco-italien Eurosam pour la production conjointe de systèmes de défense, Ankara a réitéré son intention d’acquérir les systèmes russes antimissiles S-400.
Les médias turcs n’ont de cesse d’en faire des gorges chaudes, assurant que les derniers détails techniques du contrat avec Moscou ont été finalisés. « Nous en sommes au stade de la signature », a assuré mardi le ministre de la défense, Fikri Isik.
Avant l’annonce de la coopération avec la France et l’Italie, le ministre avait confirmé l’importance des relations avec la Russie. « Nous allons répondre aux besoins immédiats en achetant les systèmes russes tout en développant nos propres systèmes nationaux de défense aérienne », avait-il déclaré le 4 juillet lors d’une interview diffusée sur la chaîne publique TRT Haber.
Vladimir Kojine, le conseiller du président Vladimir Poutine pour la coopération militaire et technique, avait reconnu fin juin que les négociations concernant les détails techniques du contrat « étaient pratiquement terminées », seuls les aspects financiers restant à finaliser. L’octroi d’un prêt russe à Ankara pour l’achat des antimissiles serait en négociation.
Soucieux de développer l’industrie de défense de son pays, le président Erdogan mise sur des transferts de technologie. La Turquie tient à produire ses propres systèmes antiaériens, ce qui, selon les experts, sera un processus long et coûteux. « Si le contrat est signé, les S-400 ne seront pas livrés à la Turquie avant 2020 », assure l’expert militaire russe Vladimir Moukhine dans le quotidien Nezavissimaïa Gazeta du 17 juillet.
Le contrat prévoit la fourniture de quatre batteries de S-400 pour 2,5 à 3 milliards de dollars (2,1 à 2,6 milliards d’euros). Les deux premiers exemplaires seront fabriqués en Russie, les deux autres en Turquie.