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Sevag Tatoyan
L'Express – 28/08/2014
L'instabilité croissante au Proche-Orient embarrasse la Turquie. Comment va s'adapter la diplomatie de Recep Tayyip Erdogan, intronisé président ce jeudi 28 août, au chaos qui ébranle une région sur laquelle il cherche à asseoir son leadership? Le point sur la politique étrangère d'Erdogan avec une spécialiste de la géopolitique turque, Nora Seni.
Erdogan l'a déclaré juste après son élection à la présidence de la République, le 10 août 2014 : "Aujourd'hui est un nouveau jour, une nouvelle étape pour la Turquie, c'est la naissance de la nouvelle Turquie, qui va renaître de ses cendres". Mais quel sera le visage de cette nouvelle Turquie ? Dans une région du monde tourmentée, et avec une diplomatie qui laisse parfois l'impression de se chercher, le pays d'Atatürk recherche une position d'équilibre difficile à tenir. Deux messages divergents coexistent chez Erdogan. Comme l'explique Nora Seni, ancienne directrice de l'Institut Français des Etudes Anatoliennes et professeure des Universités à Paris 8 chargée du pôle Méditerranée : "Aujourd'hui, il y a un discours politique à usage domestique et un autre qui vise la scène internationale occidentale". D'un côté un propos, destiné à l'opinion turque, qui s'adresse aux musulmans à majorité sunnite, et de l'autre une ligne très conforme aux attentes des puissances occidentales, sur la tolérance et montrant un visage pluriculturel du pays. Cette dualité est importante pour comprendre la politique étrangère de la Turquie d'Erdogan, parfois compliquée à décrypter pour les Occidentaux.
Une politique étrangère moins tournée vers l'Occident
Selon Nora Seni, "la Turquie s'est éloignée de l'UE ces dernières années. Elle a pris le risque de se discréditer, notamment en empêchant que soient poursuivis les proches du Premier ministre suspectés dans l'affaire de corruption du gouvernement qui a éclaté fin 2013". Une affaire qu'Erdogan désigne comme un complot fomenté par son ancien allié Fethullah Gülen. Cette prise de distance se manifeste aussi sur la question des critères d'adhésion à l'Union Européenne, comme l'Etat de droit ou le principe de séparation des pouvoirs, de moins en moins respecté. "Mais Erdogan s'en moque, explique la chercheuse. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait toujours pas démissionné de son poste de Premier ministre, ni de la direction de son parti, comme le prévoit pourtant la Constitution, qui précise que le vainqueur des élections présidentielles est aussitôt investi des pouvoirs présidentiels (même s'il n'est intronisé officiellement que plus tard). Il a même fait avancer la date de l'élection du nouveau chef de son parti, le Parti pour la Justice et le Développement (AKP), de façon à empêcher que le président sortant Abdullah Gül n'y participe. Recep Tayyip Erdogan souhaite continuer à régimenter son parti à travers un président moins consistant". Si jamais l'ex-Président était élu à la tête du parti ayant la majorité au Parlement turc, Erdogan serait dans l'obligation de le nommer Premier ministre, scénario qu'il souhaite éviter, car il n'a pas assez d'emprise sur le co-fondateur de l'AKP..
Mais la Turquie ne s'est pas éloignée seulement de l'Europe. Depuis février dernier, Erdogan a coupé tout contact personnel avec Barack Obama, après avoir exprimé son mécontentement vis-à-vis de la politique menée par les Etats-Unis sur le dossier syrien. Même si, le 12 août dernier, le contact direct entre le nouveau président Erdogan et le président Obama s'est rétabli quand ce dernier a appelé le chef d'Etat turc fraîchement élu pour le féliciter, la relation cordiale que ces nations entretenaient a été mise à mal par ce long silence. Cette prise de distance avec les partenaires occidentaux pourrait s'expliquer par la volonté de leadership qu'Erdogan rêve d'asseoir sur la région du Proche-Orient.
Toutefois, si le chef d'Etat turc et le chef d'Etat américain ne se parlaient pas directement, la communication entre leurs deux pays n'a jamais été totalement coupée, notamment parce que la Turquie est le seul pays membre de l'OTAN dans cette zone du globe. Et tant que la Turquie restera dans l'OTAN, elle restera un partenaire des Etat occidentaux.
Une politique étrangère régionale forte
Après son élection le 10 août dernier, Erdogan est aussi allé se recueillir à la mosquée Eyüp Sultan, comme l'intimait la tradition aux sultans au moment de leur couronnement. Comment ne pas y lire un signe de son ambition de rendre à la Turquie l'influence géopolitique qu'elle avait sous l'Empire ottoman ? Pour Nora Seni, ces gestes "sont des métaphores qui tentent de relier la Turquie d'Erdogan aux heures glorieuses de l'Empire ottoman, en minimisant la rupture républicaine. Or la donne régionale a été profondement modifiée par l'émergence des pays du Golfe. Les ambitions turques de leadership se heurtent à celles des Saoudiens et des Qataris, et même si leurs intérêts peuvent être convergents, l'Arabie Saoudite et le Qatar ne lâcheront rien". La Turquie doit donc trouver un moyen de concurrencer les deux pays pétroliers pour le leadership régional.
Mais après le "printemps arabe", le monde moyen-oriental s'est effondré, et a réduit à néant tout le travail accompli par Davutoglu, le chef de la diplomatie, notamment de rapprochement avec la Syrie. La Turquie, "aurait du mal à rivaliser avec les Saoudiens ou les Qataris sur le plan de la puissance économique. Elle cherche un leadership plus idéologique et politique" selon Nora Seni. Sous la direction d'Erdogan, la Turquie s'est ainsi beaucoup rapprochée des Frères Musulmans égyptiens, avant qu'ils ne soient chassés du pouvoir par l'armée. Preuve de cette volonté de leadership idéologique, la relative tolérance des autorités turques vis-à-vis des djihadistes jusqu'à présent, notamment des combattants d'al-Nosra qu'elles laissent librement passer d'un côté à l'autre de sa frontière avec la Syrie.
La république laïque fondée par Atatürk, pour asseoir un certain leadership sur la région, doit aussi montrer qu'elle "est musulmane", ce qui n'est pas pour déplaire à l'AKP, dont le "discours public est de plus en plus imprégné de références religieuses. La rhétorique de légitimation du gouvernement repose non sur des arguments de droit ou d'intérêts publics, mais sur des thèses morales et religieuses qui envahissent et contaminent l'espace politique" explique Nora Seni. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan se tourne vers l'Islam, afin d'assurer sa légitimité dans le Proche-Orient. Mais cette orientation politique pose aussi des problèmes.
Une politique régionale problématique
La Turquie tente le grand écart. Elle est en effet tiraillée entre ses prétentions de leadership régional et ses autres relations internationales. Ainsi, malgré l'incident du Mavi Marmara en 2010 – durant lequel des commandos de l'armée israélienne ont arraisonné et saisi le navire d'une ONG musulmane turque dans les eaux internationales alors que celui-ci tentait de briser le blocus sur Gaza – qui a refroidi les relations entre Israël et la Turquie, la patrie d'Erdogan continue de maintenir "des relations minimales avec Israël" selon le jugement de Nora Seni. Mais la Turquie se doit de garder un lien avec l'Etat hébreu, pour des raisons simplement financières, car le pays de Benjamin Netanyahu est un des plus grands partenaires économiques de la région avec la Turquie.
Dans le même temps, Erdogan essaye de se rapprocher des Kurdes d'Irak. Si cette affinité semble à première vue contradictoire avec les velléités islamo-conservatrices d'Erdogan, elle est nécessaire pour des raisons économiques. "Erdogan est tout à fait ambivalent sur le soutien à apporter à l'installation d'un Kurdistan irakien reconnu aux frontières de la Turquie" selon Nora Seni, car ce pourrait être une erreur vis-à-vis des musulmans et des islamistes de la région (comme ceux que les Kurdes combattent en Irak).Or Erdogan ne veut pas se mettre à dos ces derniers. Mais l'établissement d'un Etat kurde officiel en Irak, avec qui il s'entend mieux qu'avec le gouvernement de Bagdad, permettrait de légaliser la vente du pétrole acheminé via un pipe-line venant du Kurdistan irakien et passant par la frontière sud de la Turquie pour déboucher dans la ville portuaire de Ceyhan, sur la Méditerranée. Le pipe-line et l'exploitation pétrolière par les Kurdes en Irak ne pourrait faire l'objet de plaintes irakiennes, et Ankara serait en mesure d'intensifier les échanges économiques.
De plus, l'installation d'un Etat kurde pourrait avoir des retombées positives pour Erdogan en Turquie même. Il s'attirerait alors la sympathie des Kurdes de Turquie, avec qui des négociations sont en cours depuis quelques années déjà. Avec un effet double : apaiser la situation dans la région sud-est de la Turquie, majoritairement habitée par des Kurdes, et s'attirer les voix des députés kurdes au parlement, ce qui lui donnerait la majorité nécessaire pour voter et valider une nouvelle Constitution, ou du moins modifier l'actuelle.
Un pari osé, tant les tensions restent vives dans les sud-est anatolien. Hier encore, des heurts entre la police turque et des manifestants kurdes ont entrainé la mort par balle d'un kurde à Lice.
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