Elle est une cible parmi des milliers de la chasse aux sorcières que le gouvernement turc a lancée après le putsch avorté du 15 juillet dernier. La romancière turque Asli Erdogan est jugée à partir de ce jeudi à Istanbul. Cette militante engagée pour la défense des minorités de son pays a été arrêtée le 16 août pour ses écrits dans un journal d’opposition prokurde Özgür Gündem, comme une vingtaine de journalistes du même titre. Le journal a été fermé quelques heures avant son interpellation pour propagande pro-PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, classé organisation terroriste par Ankara, Washington et Bruxelles).
La femme de lettres partage le banc des accusés avec huit autres personnes, dont des journalistes et l’auteure et linguiste Necmiye Alpay. Asli Erdogan a été accusée de «propagande en faveur d’une organisation terroriste», «appartenance à une organisation terroriste» et «incitation au désordre». L’appartenance à une «organisation terroriste armée» est le chef d’accusation le plus grave, passible d’une peine de prison à vie. Huit des neuf personnes jugées encourent cette même peine.