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Le Figaro, le 26/11/2021
Par Delphine Minoui
DÉCRYPTAGE – Le sort du mécène et philanthrope turc, emprisonné sans jugement depuis quatre ans, inquiète les diplomates et le Conseil de l’Europe.
Une chaise vide au cœur d’un tribunal ultrasécurisé. À procès absurde, réponse symbolique: ce vendredi 26 novembre, Osman Kavala n’était pas à l’audience du palais de justice du quartier de Çaglayan à Istanbul. Sa façon, souffle un de ses proches, de protester contre sa détention arbitraire qui dure depuis plus de quatre ans: «À quoi bon continuer à cautionner cette parodie de justice? Ce procès n’a rien à voir avec la justice. Ce procès, c’est l’histoire d’un citoyen turc pris en otage par le président Erdogan!» C’est donc en son absence que le tribunal a décidé de maintenir encore Osman Kavala en prison jusqu’à une nouvelle audience fixée au 17 janvier.
Rien ne prédestinait l’homme d’affaires fortuné de 64 ans, très en vue dans le milieu culturel, à finir au fond d’un cachot de la prison de haute sécurité de Silivri. Petit-fils d’un commerçant en tabac du district de Kavala, en Grèce – arrivé en Turquie en 1923 lors de l’échange de populations entre les deux pays -, il fait des études d’économie et de sciences sociales au Robert College d’Istanbul, puis à l’université de Manchester, en Grande-Bretagne. De retour au pays, Osman Kavala reprend l’entreprise de son père, mort en 1982. Attiré par le monde des arts, il se lance dans l’édition en créant sa propre maison, Iletisim, devenue l’une des plus prestigieuses de Turquie pour sa liberté de ton notoire et la qualité de ses auteurs.
Un «homme de paix», «têtu et engagé, mais pas activiste»
Ironiquement, ce sont les réformes engagées en 2002 par le tout jeune parti islamo-conservateur de l’époque, l’AKP (parti de la Justice et du Développement), qui l’encouragent à créer la même année la fondation Anadolu Kultur. L’objectif est d’œuvrer en faveur du dialogue culturel et d’une mise en valeur des minorités religieuses et ethniques. L’infatigable mécène aux yeux bleus et au sourire bienveillant, que ses proches décrivent comme un «homme de paix», «têtu et engagé, mais pas activiste», multiplie les projets: débats autour de la reconnaissance du génocide arménien de 1915, restauration d’églises, valorisation de la culture kurde, longtemps étouffée, tout en plaçant ses espoirs dans le processus de paix avec la guérilla du PKK amorcé à l’époque par Erdogan.
Mais avec le temps, le nouvel homme fort du pays voit d’un mauvais Å“il la percée politique de la minorité kurde et le vent de liberté qui souffle sur la société civile. Il n’apprécie pas non plus l’image que renvoie l’élégant mécène, ami des diplomates occidentaux et parlant différentes langues – «à l’opposé des valeurs d’Erdogan», dit un proche. Quand survient le putsch raté de 2016, trois ans après les manifestations de Gezi, «Osman Kavala s’impose comme la personne idéale à qui faire porter la responsabilité des problèmes».
Le 18 octobre 2017, le philanthrope revient de Gaziantep, dans le sud du pays, où il travaille en partenariat avec l’Institut Goethe sur un projet destiné aux réfugiés syriens, lorsqu’il est interpellé à l’aéroport d’Istanbul. Sa vie bascule immédiatement: ce qu’il pensait être un contrôle de routine se transforme en une pièce de théâtre de l’absurde dont il devient l’acteur principal – et dont le dernier acte n’a toujours pas été rédigé. Accusé d’avoir commandité et financé la contestation de 2013, il est incarcéré à 90 kilomètres d’Istanbul, dans la prison de Silivri. Gardé à l’isolement, il est coupé du monde, à l’exception des visites de ses avocats et de son épouse. Et des convocations à la barre du tribunal de Silivri, puis de celui de Çaglayan.
«Erdogan a fait de ce procès une affaire personnelle»
Depuis sa première audience, le 24 juin 2019, les scènes tragicomiques se suivent et se ressemblent, à l’instar des 600 pages de l’acte d’accusation de Gezi. On y lit, entre autres, qu’une carte issue d’un livre de biologie sur la reproduction des abeilles trouvé dans les affaires de Kavala aurait servi de plan pour redessiner les frontières de la Turquie. «C’est révoltant de le voir ciblé dans un jeu politique incompréhensible», s’insurge Emma Sinclair-Webb, de l’ONG Human Rights Watch, qui dénonce un dossier vide, sans la moindre preuve. «Il est évident qu’Erdogan a fait de ce procès une affaire personnelle qui vise à intimider les autres voix critiques du pays. Depuis le début, tout semble se décider au palais», relève le politologue Ilhan Uzgel. Tout, y compris sa réincarcération.
Il est évident qu’Erdogan a fait de ce procès une affaire personnelle qui vise à intimider les autres voix critiques du pays
Ilhan Uzgel, politologue
Le 18 février 2020, nouveau coup de théâtre: au terme d’une énième audience, sous les yeux émus de ses amis présents dans la salle, le prévenu est finalement acquitté. Mais alors qu’un bus s’apprêtait enfin à le conduire vers la liberté, le parquet émet un nouveau mandat d’arrêt, concernant son implication présumée… dans la tentative de coup d’État de juillet 2016. Cette fois-ci, les procureurs fondent leurs accusations sur le fait que le mécène aurait serré la main du chercheur américain Henri Barkey, croisé dans un restaurant ce soir-là , et que leurs téléphones portables avaient été repérés aux mêmes endroits.
L’acquittement lié à Gezi est également rapidement cassé en cours d’appel et un troisième chef d’accusation est ajouté: celui d’espionnage au profit d’une puissance étrangère, au prétexte que Kavala, surnommé le «George Soros rouge» (pour la barbe qu’il a jadis portée rousse) est proche de la Fondation Open Society. «Pour moi, la vraie raison de ma détention prolongée répond au besoin du gouvernement d’entretenir la fiction d’un complot étranger», confiait, il y a quelques semaines, l’intéressé dans un rare entretien accordé à l’AFP, organisé via son avocat.
La vraie raison de ma détention prolongée répond au besoin du gouvernement d’entretenir la fiction d’un complot étranger
Osman Kavala
Besoin alimenté par un président en perte de vitesse, prêt à tout pour détourner l’attention de la crise économique et des mauvais sondages d’opinion – quitte à déclencher une minicrise diplomatique en menaçant, fin octobre, d’expulser dix ambassadeurs ayant réclamé la libération de Kavala. À moins de deux ans du futur scrutin présidentiel, le destin de l’homme d’affaires reste donc plus que jamais suspendu aux arbitrages du palais, entre théories complotistes à destination de sa base et pressions extérieures, comme celle du Conseil de l’Europe, qui menace actuellement la Turquie de sanctions. «Si la procédure d’infraction (du Conseil de l’Europe NDLR) est engagée, et si les dégâts qu’elle risque de causer sont jugés supérieurs aux bénéfices politiques de mon maintien en détention, alors peut-être ai-je une chance d’être libéré», prédit Kavala, dans son interview à l’AFP.
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