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Courrier International, le 28/10/2019
Analyse.
En Turquie, même l’opposition kémaliste laïque soutient la guerre lancée par Ankara contre les Kurdes. Cela fait d’elle une pâle copie du parti islamiste au pouvoir, s’insurge ce journaliste turc installé à Hambourg.
Lors des débats à l’Assemblée nationale précédant le vote de l’intervention militaire en Syrie, un parlementaire brode sur le thème de la “nation éternelle” et des grandes batailles de notre histoire. En l’absence du bandeau télévisé attestant son appartenance au parti d’opposition kémaliste CHP [Parti républicain du peuple], impossible de le distinguer d’un membre de la majorité [AKP, islamiste].
La lutte contre le terrorisme, l’union sacrée pour défendre le pays… À croire que la Turquie est menacée d’invasion. D’ailleurs, en amont des débats parlementaires, le secrétaire général du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, avait annoncé la couleur en déclarant approuver l’intervention en Syrie, avant même que les instances du parti aient pu en débattre, afin de faire taire d’éventuelles protestations et de ramener tout le monde dans le rang.
Et c’est ainsi que le principal parti d’opposition en Turquie s’en est allé en guerre, flanqué des formations de droite nationaliste MHP [Parti d’action nationaliste] et Iyi Parti [Le Bon Parti, extrême droite laïque], pour soutenir l’armée turque sur le point de bombarder les zones frontalières du nord de la Syrie.
“Nous votons oui, mais la mort dans l’âme et à condition que personne ne touche au moindre cheveu de nos soldats.” Voilà l’argument imparable lancé par Kiliçdaroglu pour justifier son vote. A-t-il seulement conscience du fait que des centaines de personnes vont mourir ? Si tant est bien sûr qu’il s’autorise à compter les Kurdes parmi les pertes humaines !
Une idéologie prônant la répression sanglante
Avec ce vote, le voilà une nouvelle fois intronisé dans la confrérie des politiciens aux mains pleines de sang. Est-ce une surprise ? Certes non. Le kémalisme est une idéologie du pouvoir. Mustafa Kemal Atatürk lui-même a participé en personne aux réunions d’état-major préparant la sanglante répression de la révolte de Dersim [région de l’est de la Turquie à majorité kurde-alévie] en 1937-1938.
Dès qu’il est question des Kurdes, ces gens-là voient rouge. Dans toute l’histoire des partis kémalistes successifs, on compte bien deux ou trois déclarations porteuses d’espoir, mais celles-ci furent toujours rapidement démenties. Si ce n’est pas une surprise, c’est aussi parce que l’opposition turque est au diapason de la majorité au pouvoir.
Le CHP, qui se targue de dater de la création de la République turque, a le virus de l’étatisme dans le sang. Mais faut-il s’en étonner de la part d’un parti qui porte haut et fort les valeurs du nationalisme et du souverainisme ? S’est-il seulement interrogé une seule fois sur les raisons pour lesquelles les Kurdes ruent depuis toujours dans les brancards ?
L’une des principales initiatives de l’Internationale socialiste (dont le CHP est membre) fut précisément d’empêcher la candidature du parti prokurde HDP [Parti démocratique des peuples]. Et lors d’un vote en assemblée plénière au Conseil de l’Europe, le CHP, de concert avec la droite nationaliste, a tenté de faire accroire – en pure perte – qu’il n’y avait aucune violation des droits de l’homme en Turquie.
Les dirigeants de ce parti, dès qu’ils passent les frontières nord ou sud du pays, se prennent pour des ambassadeurs turcs et font de leur mieux pour défendre le régime. Remarquez, ils se prennent également pour des fonctionnaires quand ils sont en Turquie.
Le Kurde et le Syrien sont les figures de l’ennemi
Ce qui est étrange, c’est que la base du parti fourmille de véritables sociaux-démocrates. Ce sont même les militants les plus actifs. Mais cela ne sert à rien, car les valeurs cardinales du CHP restent profondément étatistes, nationalistes voire racistes. L’opposition n’arrivera à rien tant qu’elle s’évertuera à singer la majorité. Ce qu’elle doit faire, c’est de s’opposer au pouvoir en proposant une véritable alternative. S’il est besoin d’un modèle, pensons par exemple au leader travailliste Jeremy Corbyn, qui, si l’on met de côté son attitude ambigüe sur la question du Brexit, a su convaincre aussi bien par son mode de vie que par sa manière de s’adresser aux jeunes, par son usage des réseaux sociaux et par ses soutiens militants à l’intérieur du parti.
Mais la question du leadership dans l’opposition est peut-être le moindre de nos problèmes. Le pays tout entier est dans un état alarmant, en proie au nationalisme, à l’étatisme, au militarisme et à la haine antikurde. Notre ministre des Armées prend la pose en uniforme de troufion. Les branches féminines du parti néonazi Vatan se prennent en photo en faisant le salut militaire. Lors des cérémonies de circoncision, on donne des armes (en plastique) aux enfants déguisés en soldats. Un célèbre journaliste d’opposition, Yilmaz Özdil, fait ami-ami avec Erdogan tandis que le leader d’un parti de gauche enchaîne les analyses sur la Syrie sans même évoquer les Kurdes.
Quant à l’ancien candidat à la présidentielle investi par l’opposition, il campe sur les mêmes positions qu’Erdogan et répond du tac au tac aux tweets de Trump sans évoquer la guerre. L’homme de la rue, d’autant plus s’il est pauvre, peut faire du Kurde et du Syrien les figures de l’ennemi. L’idéologie ambiante mine toute approche un tant soit peu humaniste. Le nationalisme, c’est bel et bien la guerre, comme disait Mitterrand. Et, pour reprendre Brecht, une fois que la guerre est passée, ne restent plus que l’armée des morts, l’armée des endeuillés et celle des voleurs.
Ragıp Duran
Lire l’article original
SOURCE
Arti Gercek-Hambourg
Turquie
Quotidien
Turc
www.artigercek.com
Arti Gercek est un site d’information lancé en février 2017 par des journalistes turcs exilés en Allemagne. Rassemblant des personnes issues de la gauche turque et de milieux prokurdes, il dispose de plusieurs bureaux en Turquie et d’une chaîne de télévision, Arti TV. Il accorde une attention particulière à la question des minorités ethniques, linguistiques et religieuses.
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