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Philosophie magazine, le 06/01/2021
Octave Larmagnac-Matheron
Qui est Nurettin Topçu ? Très peu connu en France, cet intellectuel musulman iconoclaste né aux dernières heures de l’Empire ottoman fut en son temps farouchement opposé au kémalisme, alors synonyme de modernisation à l’occidentale et à marche forcée, et se fit l’inspirateur d’un nationalisme turco-islamique que l’on peut aisément qualifier de “nouvelle idéologie d’État” dans la Turquie d’Erdoğan. Aujourd’hui largement reprises et paraphrasées par le dirigeant turc, les idées de Topçu, éminemment ambivalentes (Topçu se révèle autant un nationaliste doctrinal, xénophobe et antisémite, qu’un héritier non-violent de la mystique soufie, qui privilégie les épiphanies individuelles aux grandes solutions politiques), se voient toutefois très sélectivement citées par le régime. Recep Tayyip Erdoğan, qui n’en est pas à sa première tentative de réécriture de l’histoire nationale, saisit chez cette figure décédée en 1975 une opportunité politique – celle d’asseoir sa vision d’un islam comme fil conducteur d’une identité anatolienne mythifiée, qui se veut séculaire mais s’avère en réalité largement fantasmée.
Les maîtres français
Né en 1909, les premières années de la vie de Nurettin Topçu coïncident avec la décomposition progressive de l’Empire ottoman, qui éclate à la fin de la Première Guerre mondiale et laisse bientôt place à la République turque, laïque, résolument moderne et inspirée par les démocraties occidentales, proclamée en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk. Le recentrement géographique et ethnique du pays marque une rupture avec le multiculturalisme de l’ancien empire. L’heure est donc à la redéfinition de l’identité turque. Dans ces années troublées, Topçu mène une scolarité brillante au lycée d’Istanbul.
En 1928, il décroche une bourse et part étudier en France pendant six ans. Trois intellectuels français exerceront sur lui une influence durable : Bergson, Maurice Blondel et, dans une moindre mesure, Louis Massignon. En Bergson, déjà fort influent chez les conservateurs turcs comme Mustafa Şekip Tunç, Topçu voit une critique profonde des travers de l’Occident dont s’inspire le régime kémaliste : matérialisme, positivisme, scientisme, mécanisme. Massignon accentue son goût pour le mysticisme, compris comme une libération surnaturelle de l’action individuelle, qui échappe aux déterminismes du monde et des penchants pour n’être plus guidée que par Dieu. Le modèle de cette libération est, pour Massignon comme pour Topçu, le soufi Al-Hallâj et son célèbre « Ana al haqq » – « Je suis la Vérité, je suis Dieu ».
Mais c’est certainement Maurice Blondel et sa « philosophie de l’action » qui exerceront l’influence la plus décisive sur Topçu. Comme l’explique le philosophe Michelangelo Guida, « Topçu semble accepter l’idée, catholique, de Blondel, selon laquelle Dieu est immanent en l’homme et que l’action humaine est dirigée au-delà de l’ordre phénoménal. C’est dans cette action que nous appréhendons, d’ailleurs, Dieu. » Mais Topçu spécifie cette action comme « révolte », comme « rébellion » (isyan) contre les « conformismes » (uysallık) sociaux et égotiques, comme il l’explique dans sa thèse, publiée sous le titre Conformisme et révolte (1934).
Conformisme et révolte
À Bergson, Topçu reconnaît le mérite d’avoir réhabilité la vie intérieure de la conscience. Cependant, il considère que Bergson a fait fausse route en comprenant la liberté comme un épanouissement spontané, sans entrave et sans obstacle, de la volonté. À ses yeux, la liberté ne s’éprouve véritablement que dans l’action, et l’action elle-même doit être comprise comme révolte, comme rébellion. « La révolte n’est rien d’autre que la liberté dans notre action […] Agir vraiment, c’est être libre. Vouloir agir […] c’est résister à la spontanéité de l’être. » La liberté n’a donc pas de sens sans un obstacle à surmonter : « L’action est une spontanéité entravée […] L’action surgit comme un état interne, une force qui sort de soi pour se répandre dans le milieu extérieur. Pour sortir de soi, l’effort consiste à lutter contre toutes les tendances acquises. » L’homme n’est jamais définitivement libre, il doit toujours vaincre les forces qui tentent de déterminer son action.
Contre quoi l’homme lutte-t-il ? Contre les « conformismes » qui « l’aliènent », et ces conformismes sont de deux types. D’une part, des conformismes externes : la « solidarité passive », qui le pousse à s’associer à d’autres hommes dans un but utilitaire – sa propre survie –, plutôt que par souci éthique. Cette solidarité passive…
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