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Le Monde, le 26/03/2019
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Le 31 mars, les électeurs turcs choisiront leurs maires et leurs conseils municipaux. Alors que l’économie est entrée en récession, le parti du président turc joue son va-tout.
Renommer l’ancienne basilique Sainte-Sophie d’Istanbul en « mosquée Sainte-Sophie » : c’est l’une des idées suggérées par Recep Tayyip Erdogan, lors d’une interview télévisée diffusée dimanche 24 mars au soir. A l’approche des élections municipales du 31 mars, le président turc multiplie les promesses envers sa base électorale conservatrice et religieuse, dont il craint la défection sur fond de récession économique.
Quelques heures plus tôt, il s’était livré à son exercice préféré, galvaniser ses partisans rassemblés par milliers à Yenikapi, sur la rive européenne d’Istanbul, selon une mise en scène parfaitement rôdée. Transportés gratuitement sur place par autobus ou par bateaux, les manifestants ont pris place sur la vaste esplanade de ce quartier, drapeaux en mains, entonnant des chants patriotiques et des slogans de dévotion.
Dans la tribune d’honneur figurait Tansu Ciller, l’ancienne première ministre (1993-1996) dont le bilan est contesté et les apparitions publiques plutôt rares. Le « Reis » (l’un des surnoms de M. Erdogan) est apparu sur la scène après l’intervention de son allié ultranationaliste Devlet Bahçeli. Il a captivé l’attention du public, en réitérant, à l’adresse des Australiens et des Néo-Zélandais – soupçonnés de nourrir des mauvaises intentions envers les musulmans et la Turquie –, la promesse faite auparavant par le président turc de les renvoyer chez eux « dans des cercueils ».
Après le choc des attentats contre les mosquées en Nouvelle-Zélande, il fallait bien revigorer le souvenir de la bataille des Dardanelles quand les puissances alliées, dont le corps d’armée australien et néo-zélandais désigné par l’acronyme Anzac, furent contraintes à une humiliante retraite le 25 avril 1915. Depuis, la bataille est commémorée chaque année comme prélude à la résistance qui allait mener à l’avènement de la République turque en 1923. En cette période préélectorale, le ton est devenu plus agressif.
La crainte de perdre des bastions, dont Istanbul
Le scrutin du 31 mars est une source d’inquiétude pour le président turc. Enchaînant les meetings avec frénésie, il s’est jeté à corps perdu dans la campagne pour les municipales, décrites par lui comme « une question de survie pour la nation ».
Il s’agit plutôt de la survie de son parti de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), dont les candidats se retrouvent, d’après les sondages, en piètre posture dans plusieurs villes du pays – Ankara, Adana, Antalya, Mersin, Bursa et Istanbul.
Perdre Istanbul, sa ville natale, la municipalité dont il devint le maire en 1994, qui servit de tremplin à sa fulgurante carrière politique, serait une catastrophe pour M. Erdogan. Or son poulain, l’ancien premier ministre Binali Yildirim, dénué de charisme et piètre orateur, peine à s’affirmer dans la bataille qui s’annonce pour gagner la ville monde.
Poumon économique et financier du pays, Istanbul et ses 15 millions d’habitants – sur les 80 millions que compte le pays – est une ressource inépuisable dont la perte serait dommageable à l’AKP. Pourvoyeuse d’emplois, riche en appels d’offres, en projets immobiliers, d’infrastructure, de transports, la ville sur le Bosphore est, plus encore que toutes les autres municipalités de Turquie, la clef de voûte du système clientéliste mis en place par les islamo-conservateurs en dix-sept ans de pouvoir absolu.
Une opposition peu médiatisée
L’opposition – une alliance entre les kémalistes du Parti républicain du peuple (CHP) et les nationalistes de droite du Bon Parti (Iyi Partisi) – espère bien que les sondages disent vrai et qu’elle parviendra à ravir quelques places fortes à l’AKP. Mais ses candidats peinent à se faire entendre. Leurs meetings sont ignorés des médias gouvernementaux qui, contrôlés à 95 % par le pouvoir en place, diffusent uniquement ceux du président.
Tantôt M. Erdogan est montré en train de sillonner les villes de province dans son bus, lançant au passage des paquets de thés à ses fans, tantôt la chaîne progouvernementale de télévision Ülke TV met en avant ses propos incendiaires sur Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne, sur Johannes Han, le commissaire à l’intégration européenne, et sur la députée européenne Kati Piri, qu’il qualifie d’« ennemis de l’islam ».
Les chefs de file de l’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, le secrétaire général du CHP, et Meral Aksener, l’égérie du Bon Parti, sont décrits par lui comme des « terroristes ». Des poursuites judiciaires ont été ouvertes à leur encontre. Poursuites judiciaires aussi contre Mansur Yavas, le candidat du CHP à la mairie d’Ankara, devenu la bête noire des autorités depuis qu’il caracole dans les sondages.
Une inflation qui joue contre M. Erdogan
Mais un adversaire autrement plus embarrassant se profile à l’horizon. Dimanche, la vindicte de M. Erdogan s’est abattue sur les banquiers, soupçonnés d’avoir incité la récente dépréciation de la monnaie locale, la livre turque, qui en quelques heures vendredi a perdu près de 5 % de sa valeur par rapport au dollar. « Nous savons qui vous êtes ! Vous allez avoir ! Après les élections, vous allez payer… », a-t-il menacé depuis la scène de Yenikapi.
Entrée en récession pour la première fois depuis 2009, l’économie apparaît comme la seule opposante susceptible de faire de l’ombre à l’AKP. Adulé jusqu’ici pour avoir multiplié par trois le PIB par habitant depuis son accession au poste de premier ministre en 2003, M. Erdogan peine à remplir ses promesses de prospérité. C’est pourquoi il porte la campagne sur le terrain idéologique et identitaire, évitant d’aborder les thèmes économiques et sociaux qui sont pourtant le sujet de préoccupation numéro un des électeurs turcs.
La confiance est entamée. Evalué à 10 597 dollars en 2017, le PIB par habitant est redescendu à 9 632 dollars en 2018. L’inflation ne décolle pas des deux chiffres (20 % en février) et le chômage est en hausse (12,3 % en novembre 2018).
L’inflation frappe les consommateurs au portefeuille. Craignant de voir ressurgir sous peu une nouvelle crise diplomatique avec les Etats-Unis, comme celle qui, à l’été 2018, avait entraîné une chute de 30 % de la livre turque, les ménages et les entrepreneurs se sont rués sur le billet vert. Quatre milliards de dollars ont ainsi été achetés entre le 11 et le 15 mars, du jamais vu depuis 2012. La baisse soudaine (6,3 milliards de dollars) des réserves en devises de la Banque centrale turque a éveillé les soupçons des analystes financiers, convaincus que l’institution a vendu des dollars de sa réserve pour soutenir la livre turque, à un rythme qualifié récemment d’« insoutenable » par JP Morgan dans une note à ses clients.
Il n’en fallait pas plus pour que la banque américaine se retrouve dans le collimateur de l’agence turque de régulation du secteur bancaire (BDDK) qui a diligenté une enquête, estimant que la note rédigée par les économistes de JP Morgan avait entamé « la réputation des banques turques », favorisant la spéculation et la volatilité de la devise locale.
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