L’Allemagne envisage un retrait des soldats qu’elle stationne sur la base aérienne d’Incirlik dans le sud de la Turquie si les autorités turques continuent de refuser la venue de parlementaires allemands sur ce complexe militaire mis à disposition de l’Otan, a annoncé Angela Merkel ce lundi.
Environ 250 soldats allemands sont déployés sur cette base et participent aux missions de l’Alliance atlantique dans la guerre contre le groupe État islamique (EI) en Syrie.
Nouvel épisode dans la querelle qui oppose l’Allemagne et la Turquie depuis plusieurs mois : un groupe de parlementaires allemands qui souhaitait rencontrer les militaires en poste vient de se voir refuser l’accès.
« Nous allons continuer à discuter avec la Turquie mais en parallèle nous allons explorer d’autres moyens de remplir notre mandat », a déclaré Angela Merkel. « Cela signifie envisager des solutions de remplacement à Incirlik et une des solutions, parmi d’autres, est la Jordanie », a ajouté la chancelière allemande lors d’une conférence de presse.
Les relations se détériorent depuis le référendum
La Turquie a fait valoir que le moment n’était pas opportun pour une visite de parlementaires allemands sur la base d’Incirlik, ont indiqué à Reuters des sources au sein du ministère turc des Affaires étrangères.
Ce refus est « totalement inacceptable », a commenté Martin Schäfer, porte-parole du ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel. Ce dernier a prévu d’évoquer cette question avec plusieurs de ses collègues de l’Otan lors d’une réunion prévue mardi à Washington.
Les relations entre Berlin et Ankara n’ont cessé de se détériorer depuis la campagne sur le référendum constitutionnel du 16 avril qui a permis au président turc Recep Tayyip Erdogan d’obtenir un élargissement de ses pouvoirs.
Des parlementaires allemands déjà interdits d’accès l’an passé
Lors de la campagne, Erdogan voulait que ses ministres puissent tenir des meetings électoraux en Allemagne afin de convaincre les électeurs de la diaspora turque.