Le régime turc sous les critiques
Deux mois après le putsch raté du 15 et 16  juillet dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan a considérablement renforcé son emprise sur le pays.
Il a procédé à des milliers d’arrestations, et de limogeages au sein de l’armée, de la justice et des médias. Les ONG dénoncent sa dérive autoritaire, les arrestations arbitraires, les disparitions forcées, et même des cas de torture dans les nombreuses prisons du pays.
Mais le président turc semble être indifférent à toutes ces critiques, que ce soit à l’intérieur de son pays, ou bien de la part de la communauté internationale. Mardi, c’est en toute quiétude qu’à la tribune de l’ONU il a appelé les Etats membres à l’aider à lutter contre le mouvement de son adversaire et ancien mentor : Fethullah Gulen.
La guerre en Syrie et la crise migratoire
Recep Tayyip Erdogan accuse son adversaire d’avoir téléguidé l’opposition à laquelle il est confronté et la tentative de coup d’Etat, depuis les États-Unis où il s’est exilé. Les pays occidentaux s’ils ne cèdent pas à toute les demandes de l’homme fort d’Ankara, ne souhaitent surtout pas le froisser tant ils ont besoin de lui dans deux des plus grosses crises que traverse la planète actuellement : la guerre en Syrie et la crise des migrants.
Après avoir longtemps fermé les yeux sur les candidats au djihad qui traversaientt son territoire pour rejoindre Daech, la Turquie est désormais en première ligne dans le combat face à l’Etat islamique et elle se targue d’avoir nettoyé sa frontière avec la Syrie de toutes les positions djihadistes.
Quant aux migrants, la Turquie accueille près de deux millions et demi de réfugiés, et l’Union Européenne lui sous-traite en partie la sélection des candidats à l’exil depuis un accord largement contesté. Les migrants stationnés en Turquie sont depuis devenus une monnaie d’échanger pour le président turc, qui n’hésite plus à exercer une pression sur l’Europe à ce sujet.