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Ouest-France, le 05/02/2018Â
Emmanuelle VAN CAEMERBEKE.
Libéré mi-septembre 2017, après cinquante-deux jours dans les geôles turques, le journaliste Loup Bureau se livre aujourd’hui sur son compte Twitter. Il plonge dans ses souvenirs de détenu et pense à l’avenir.
« Le jour de ma libération, j’ai pu récupérer quelques affaires dans ma cellule avant de partir. En les fouillant ce matin, je suis retombé sur toutes sortes de documents, vestiges de ma détention. J’avais envie de vous en partager quelques extraits. »  Ce tweet est de Loup Bureau. Ce jeune journaliste a été incarcéré le 26 juillet 2017 à Sirnak en Turquie et il est resté 52 jours en détention. Il était suspecté d’être un membre coupable des YPG, (les unités de protection du peuple, N.D.L.R.), défini comme « groupe terroriste armé ». Le journaliste a été libéré et a retrouvé le sol français le dimanche 17 septembre 2017.
Le 27 septembre 2017, Loup Bureau racontait à   Ouest-France sa détention, sa passion pour le Moyen-Orient et sa vie d’après. Aujourd’hui, il met à plat ses souvenirs en textes et images sur son compte Twitter.
Le jour de ma libération, j’ai pu récupérer quelques affaires dans ma cellule avant de partir. En les fouillant ce matin, je suis retombé sur toute sorte de documents, vestige de ma détention. J’avais envie de vous en partager quelques extraits. 👇
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Ça, c’est la liste de tout ce qu’on peut acheter dans une prison de haute de sécurité en Turquie. Il y’a un petit marché au sein même de la prison. Je ne l’ai appris qu’au bout de 3 semaines. Au départ les gardiens ne passaient jamais me demander ce dont j’avais besoin. pic.twitter.com/Wfcy8aDQZu
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Je n’avais pas de dictionnaire et je ne parle pas turc, mais certains mots sont transparents et avec le temps, on finit par comprendre. « Dus Jeli » veut par exemple dire « Gel douche ». En bas à droite, « A8 » , c’est le numéro de ma cellule.
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Peu de gens le savent, mais j’ai débuté une grève de la faim à partir du 31 août, alors que cela faisait un peu plus d’un mois que j’avais été arrêté. J’étais désespéré, et ce dont j’avais le plus besoin à ce moment-là , c’était des nouvelles de mes proches.
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
J’ai reproduit ce papier en une dizaine d’exemplaires que je distribuais à chaque personne venant me demander pourquoi je ne mangeais plus. pic.twitter.com/WmQkJaHXof
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Finalement, j’ai arrêté au bout de 4 jours. Mesut mon avocat turc m’a convaincu qu’en Turquie, en 2017, cela ne servait absolument à rien de faire une grève de la faim.
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Un échange parmi d’autres avec un de mes seuls « amis » à l’intérieur de la prison: un gardien dont je tairais le nom pour ne pas lui poser de problèmes. On se passait des petits mots en cachette. Il m’a aidé du début, jusqu’à la fin. Je lui dois beaucoup. pic.twitter.com/K8mwU8qKNn
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Des mots récurrents reçus sur des cartes postales, début septembre, et que j’essayais de traduire au fur et à mesure. Ces dernières m’ont apporté un soutien indispensable. pic.twitter.com/jWXoWz2Rch
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Entre des brouillons de lettres à mes proches, un sudoku, mon activité préféré pour tenter de passer le temps.. Les feuilles de papier que je recevais étaient limitées, j’utilisais tout l’espace disponible. pic.twitter.com/vsgIUUsZx4
— Loup Bureau (@LoupBureau) 5 février 2018
Aujourd’hui, Loup Bureau pense  « mettre en page mes chroniques écrites durant la détention »,  éventuellement  « sous forme de BD ».
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