La bataille d’Al-Bab, en Syrie, fief de l’organisation Etat islamique à une trentaine de kilomètres de la frontière turque, risque de se transformer en un humiliant échec militaire mais aussi diplomatique pour Ankara. Lancée le 10 décembre 2016, l’offensive menée par les miliciens de l’Armée syrienne libre (ASL), encadrés par l’armée turque, piétine toujours dans les faubourgs nord de la ville, malgré de lourdes pertes. Pendant ce temps, les forces du régime de Damas se rapprochent de plus en plus depuis le sud.
Une course de vitesse semble donc engagée pour s’emparer de ce bastion des djihadistes au nord d’Alep: elle pourrait entraîner le premier face-à -face militaire direct entre le régime syrien et Ankara. Les autorités turques ont longtemps exigé le départ de Bachar Al-Assad avant de s’engager, après la reconquête par le régime de l’est d’Alep, dans la recherche d’une solution politique avec Moscou et Téhéran.
Mais Ankara ne paraît pas en position de force, alors que les relations avec la nouvelle administration américaine s’annoncent beaucoup moins faciles qu’espéré. Donald Trump, qui a déjà téléphoné à ses principaux partenaires européens, asiatiques ou du Moyen-Orient, n’avait toujours pas appelé, au soir du 3 février, Recep Tayyip Erdogan, le président de ce pilier de l’OTAN frontalier de la Syrie.