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Le Monde, le 24/06/2020
Par Benoît Vitkine et Benjamin Barthe
Libye, nouvelle Syrie ? (3/6). Depuis la défaite du maréchal dissident Khalifa Haftar aux portes de Tripoli, ses parrains étrangers s’emploient à l’aider à fortifier son bastion de Libye orientale.
La Libye orientale se sanctuarise face aux velléités de contre-offensive du gouvernement de Tripoli. Dans l’escalade de la guerre en Libye, la partition se consolide entre une Tripolitaine (Ouest) désormais rassemblée sous l’influence turque et une Cyrénaïque (Est) où le maréchal dissident Khalifa Haftar fortifie son ancrage historique, après avoir été bouté hors de Tripoli début juin. Ses parrains étrangers veillent à ce que nul ne touche à son bastion. Alors que des Mig-29 et des Soukhoï-24 russes sont basés à titre dissuasif sur la base de Djoufra, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a qualifié l’axe Djoufra-Syrte de « ligne rouge » dont le franchissement déclencherait une « intervention directe » du Caire.
Depuis son irruption sur la scène militaire libyenne en 2014, Haftar est adossé à une coalition internationale dont les Emirats arabes unis (EAU) sont le pivot. Engagé dans une offensive régionale contre les Frères musulmans, Abou Dhabi a tenté de « vendre » Haftar dans les capitales occidentales comme un rempart contre l’« extrémisme ». Mais c’est surtout l’entrée en lice des Russes dans cette galaxie d’alliés qui crédibilisera au plan militaire l’offensive de Haftar, déclenchée le 4 avril 2019 contre le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj à Tripoli.
Pour Moscou, le dossier libyen, symbole de la perfidie occidentale depuis le renversement en 2011 de Mouammar Kadhafi par l’OTAN, recèle une forte charge symbolique. Si la Russie ne prétend plus jouer les premiers rôles en Libye, son soutien à Haftar, souterrain et en grande partie opéré par le biais de la compagnie de mercenaires Wagner, lui a permis de remettre le pied sur ce théâtre. Le profil du maréchal, comme ses liens anciens avec la Russie en ont fait le candidat idéal, et un outil d’influence opportun.
« Haftar est devenu toxique »
Dès l’origine, ce soutien n’a pourtant pas été univoque. Il s’est accompagné de fortes oppositions à Moscou. Surtout, l’étoile de Haftar a eu le temps de pâlir, dans la foulée de ses revers sur le terrain, mais aussi à cause de son intransigeance, illustrée par son départ précipité de Moscou, le 14 janvier, où il avait été convoqué pour entériner un cessez-le-feu avec M. Sarraj. La mort au combat d’une trentaine de Russes, selon les décomptes d’observateurs extérieurs, n’a rien arrangé. Le retrait du front de plusieurs centaines d’hommes de Wagner, qui a précipité sa défaite à Tripoli début juin, apparaissait dès lors autant comme un signal envoyé au jusqu’au-boutiste Haftar que comme une façon d’entériner le nouveau rapport de forces sur le terrain.
« L’action de la Turquie, aussi décisive et ouverte, a pris tout le monde par surprise, y compris la Russie, assure Andreï Tchoupriguine, professeur au Haut Collège d’économie de Moscou et ancien expert militaire en Libye. Dans le même temps, Haftar est devenu toxique. Tout cela pousse Moscou à chercher une nouvelle position de départ. »
C’est bel et bien une reconfiguration qui est en cours. Il s’agit désormais pour Moscou de ne pas perdre complètement la main, et, dans cette optique, le maréchal Haftar reste une carte importante. « Il n’est pas question de l’abandonner, assure Alexandre Choumiline, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient de l’Académie des sciences de Russie. Au contraire : Moscou va probablement tenter de jouer les médiateurs et de renouer avec Tripoli. » Dans cette perspective, « Haftar reste utile ».
Rapprochement entre Haftar et Assad
La stratégie russe consisterait plutôt à diversifier ses relais politiques libyens. Aguila Salah Issa, le président du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale, est ainsi courtisé par Moscou. En avril 2019, les Russes avaient de la même façon tenté de relancer dans l’arène Saïf Al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien « Guide » qui vit dans un endroit tenu secret. L’opération s’était soldée par l’arrestation d’un « consultant » russe, toujours détenu à Tripoli. Dans l’hypothèse d’une médiation, la partie s’annoncerait toutefois compliquée avec le gouvernement de Tripoli, où la défiance règne à l’égard du jeu russe étiqueté « pro-Haftar ». « Moscou a sacrifié ses relations avec Tripoli à un projet douteux nommé Haftar », relève M. Tchoupriguine.
La stratégie russe est d’autant plus souple que le dossier libyen pèse peu par rapport à d’autres priorités : relations avec l’Occident et avec la Turquie, situation en Syrie, où Moscou et Ankara se font également face dans la région d’Idlib… L’idée d’un deal « Syrie contre Libye » est trop simpliste, et cette méthode a rarement les faveurs des diplomates russes, mais les deux dossiers sont bel et bien liés. Là aussi, la stratégie russe semble être de sauver l’essentiel en Libye pour, peut-être, espérer plus tard une meilleure main. Cette heure n’est pas encore venue, comme l’illustre l’annulation de la visite à Ankara des ministres russes de la défense et des affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, le 14 juin, sur fond de désaccords trop importants avec la partie turque.
Autre dimension du jeu russe : le rapprochement entre Haftar et Bachar Al-Assad, une connexion qui accuse la tendance à la « syrianisation » du conflit libyen. En réponse à l’engagement de rebelles proturcs du nord de la Syrie au service du GAN de Tripoli, le maréchal libyen s’est rapproché des autorités de Damas. L’alliance, parrainée par la Russie, a été officialisée le 3 mars, avec la venue dans la capitale syrienne de représentants du gouvernement de l’Est libyen, basé à Al-Baïda, non loin de Benghazi, le fief de Haftar.
Accueillie par Walid Mouallem, le ministre des affaires étrangères syrien, la délégation a rouvert l’ambassade libyenne à Damas, fermée depuis 2012. Les nouveaux partenaires se sont engagés à « contrer conjointement l’agression de la Turquie contre leurs deux pays », une référence au soutien apporté par Ankara aussi bien au GAN qu’à la rébellion anti-Assad à Idlib. Cette convergence a probablement été encouragée par les Emirats arabes unis, un autre parrain de Haftar, qui ont rouvert leur représentation en Syrie en décembre 2018.
Une ambassade avec une seule personne
Mais dans les faits, le dialogue entre l’exécutif de Cyrénaïque, qui n’est pas reconnu par la communauté internationale, et le pouvoir central syrien, exclu du concert des nations depuis neuf ans, semble limité. D’après un bon connaisseur du théâtre libyen, l’ambassade fraîchement dépoussiérée n’hébergerait d’ailleurs qu’une seule personne, un chargé d’affaires probablement. « C’est du folklore », assure cette source.
Comme il sied pour deux régimes en manque de légitimité, de combattants et d’argent, la connexion Damas-Benghazi se développe à un niveau surtout infradiplomatique, en marge de la légalité, dans les zones grises du mercenariat et du narcotrafic. Depuis 2019, plusieurs centaines de Syriens, résidents des zones sous contrôle gouvernemental, ont ainsi été attirés sur le champ de bataille libyen, moyennant la promesse d’une solde d’environ 1 000 dollars (880 euros) mensuels, une somme considérable dans un pays en plein marasme économique.
Ces supplétifs ont initialement joué le rôle de « fixeurs » des mercenaires de Wagner ou assuré des gardes statiques. Mais ces derniers mois, à mesure que Moscou cherchait à réduire sa visibilité sur le terrain, des recrues syriennes ont été déployées sur le front. Durant la bataille de Tripoli, les forces du GAN ont intercepté des communications en dialecte syrien. Selon une enquête du site d’informations en ligne syrien Soueïda 24, les recrutements se poursuivent, malgré la récente débâcle des troupes pro-Haftar et leur repli sur la Cyrénaïque.
Le transfert de ces soldats de fortune vers la Libye est assuré par la compagnie aérienne Cham Wings, propriété du magnat Rami Makhlouf, le cousin de Bachar Al-Assad, à partir de Damas ou de Hmeïmim, le quartier général russe en Syrie. Le même homme d’affaires a été impliqué en avril dans une tentative de livraison de drogue à un port de l’Est libyen. La cargaison, dénichée par les douanes égyptiennes dans la soute d’un bateau en provenance de Tartous, était dissimulée dans des packs de lait de la marque Milkman, un des maillons de l’empire Makhlouf.
Cette saisie pourrait préfigurer la mise en place d’un trafic à plus grande échelle, entre les deux régimes parias de Benghazi et de Damas. Les échanges entre ces deux entités avaient commencé fin 2017, sous la forme d’exportations clandestines de fuel libyen vers la Syrie. « Ces régimes ont besoin de financer leur guerre et d’entretenir leurs partisans, et ils ne peuvent lever de l’argent qu’en dehors des systèmes économiques légaux, affirme Naji Abu Khalil, directeur du programme Libye du centre de recherche Noria Research. L’arrivage de la drogue de Syrie en Libye semble s’inscrire dans ces efforts. Les transactions récemment nouées par le maréchal au Venezuela, où ses hommes sont probablement allés acheter de l’or, en violation des sanctions américaines contre Caracas, en sont un autre exemple. » Dans le déploiement militaire comme dans les circuits financiers, l’axe Benghazi-Damas-Moscou participe de la sanctuarisation du bastion de Haftar en Cyrénaïque.
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