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Le Monde, le 26/11/2015
Par Christophe Ayad
L’Union européenne doit aujourd’hui faire face à deux problèmes majeurs : la menace d’infiltrations et d’attaques djihadistes, comme Paris en a vécu le 13 novembre, et la gestion, ainsi que l’intégration, d’un afflux sans précédent de réfugiés essentiellement venus d’un Moyen-Orient déchiré par les conflits.
Un pays se trouve au croisement de ces deux crises, qui se mêlent l’une l’autre et nourrissent à terme les courants populistes qui militent pour un démantèlement du fragile et complexe édifice européen : il s’agit de la Turquie, cette puissance qui n’est ni européenne ni asiatique (ou les deux à la fois), ni une dictature ni une démocratie, ni vraiment laïque ni complètement islamiste, ni riche ni en développement, et dont le principal carburant du moment est un nationalisme déchaîné.
Depuis les attentats de Paris, nombre d’éditorialistes ont glosé sur le rôle trouble joué par l’Arabie saoudite dans la diffusion d’une idéologie sectaire et intolérante qui fait le lit du salafisme djihadiste, dont se revendique l’organisation Etat islamique (EI). Rien de tout cela n’est faux, mais réformer l’Arabie saoudite – ce qu’elle a d’ailleurs entrepris de faire par elle-même, non sans errements – prendra des décennies. En ces temps d’urgence, si les Européens veulent reprendre leur destin en main, il va leur falloir, avant tout, décider d’une ligne de conduite sur le cas turc. L’UE tient d’ailleurs dimanche 29 novembre un sommet extraordinaire avec Ankara, à Bruxelles.
Enchaînement fatal
Or, tant que la Turquie ne coopérera pas résolument, rien ne sera possible en Syrie : ni la lutte contre l’EI, ni une gestion raisonnée de la question des réfugiés. De par sa position géographique et ses 900 kilomètres de frontières partagés avec la Syrie, la Turquie occupe une position stratégique dans la guerre civile syrienne. Elle en a tout à la fois subi les retombées – en accueillant 1,7 million de réfugiés et en voyant émerger une entité kurde qui se moque des frontières – et attisé les braises, en laissant passer armes, pétrole et combattants (dont les djihadistes) de part et d’autre de la frontière.
Quelques mois après le début du soulèvement syrien, au printemps 2011, le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan avait pris fait et cause contre son ancien ami et protégé syrien Bachar Al-Assad, avec lequel il entretenait une relation d’amitié personnelle. Ce retournement trouve sa source dans un mélange de dépit violent – Bachar s’est tourné vers l’Iran et a ignoré les conseils de réforme prodigués par Erdogan – et de calcul politique : la chute inéluctable du dirigeant alaouite ouvrait la porte à un pouvoir sunnite islamiste, dont Erdogan se voyait déjà comme le  » grand frère « , tout comme dans le reste du monde arabe promis au règne radieux des Frères musulmans.
Ce n’est pas par amour de la démocratie qu’Erdogan a soutenu les insurgés syriens, mais plutôt par solidarité confessionnelle et par volonté d’hégémonie néo-ottomane sur le Proche-Orient. A-t-on oublié que, au moment de la révolution libyenne, il avait joué la carte Kadhafi, allant jusqu’à transmettre des informations sur les frappes à venir de l’OTAN à son allié libyen à travers les officiers turcs postés au cÅ“ur des structures de l’Alliance ?
Le pari d’Erdogan d’une chute rapide du régime syrien a échoué, tout comme celui de devenir le sultan d’un Proche-Orient dirigé par les Frères musulmans, après le coup d’Etat de l’armée en Egypte et la chute d’Ennahdha en Tunisie. Pour se venger du retournement turc, Bachar Al-Assad a laissé la bride sur le cou aux miliciens du PYD, le parti kurde syrien jumeau du PKK turc, ennemi juré d’Ankara. L’enchaînement fatal s’est poursuivi. Erdogan a réagi en mettant fin au processus de paix avec le PKK et en se lançant dans une répression intérieure qui rappelle les pires années de la guerre civile. A la faveur de campagnes électorales débridées, le président Erdogan a déchaîné les démons d’un ultranationalisme turc.
Dans cette guerre par procuration, Recep Tayyip Erdogan n’a pas craint d’utiliser les mouvements djihadistes et les forces islamistes à son profit en Syrie. Faut-il en faire, comme le clame Vladimir Poutine depuis que l’un de ses avions a été abattu au-dessus de la frontière syrienne par des chasseurs turcs, un  » complice des terroristes  » ? C’est aller vite en besogne, mais le président russe a su, comme à son habitude, appuyer là où cela fait mal, afin de rallier les Européens, et en particulier la France, à ses vues, en Syrie mais aussi en Crimée, où un conflit larvé l’oppose à la Turquie.
En fait, la Turquie vit, elle aussi, sous la menace de l’EI, mais elle évite d’affronter le mouvement djihadiste trop ouvertement alors que trois attentats suicides – ayant visé essentiellement le public kurde – ont déjà ensanglanté le pays ces six derniers mois.
Afin de convaincre la Turquie de lutter efficacement contre l’EI et de retenir les réfugiés syriens, pour l’instant complaisamment envoyés vers le voisin (et ennemi) grec, les Européens vont devoir déterminer quel prix ils sont prêts à payer. Les 3 milliards de dollars réclamés par M. Erdogan sur deux ans ne suffiront assurément pas. Le véritable prix correspond aux buts de guerre turcs en Syrie : la garantie de contenir, au besoin par la force, l’expansion kurde et/ou la tête de Bachar Al-Assad. C’est beaucoup, trop, et, surtout, c’est aux antipodes du virage annoncé par François Hollande après les attentats du 13 novembre.
Le président français a choisi de donner la priorité à la lutte contre l’EI sur le départ de Bachar, et son ministre de la défense a la tentation de s’appuyer sur les Kurdes de Syrie pour combattre les djihadistes au sol. Leurs partenaires européens se sentent, pour le moment, plus menacés par la crise des réfugiés que par les attentats, même s’ils se fourvoient en se croyant épargnés. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, que tout oppose en ce moment, doivent savourer de concert le spectacle offert par les Européens, démunis, désunis et pris au piège.
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