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Le Figaro, le 22/09/2020
Par Delphine Minoui
Correspondante à Istanbul
L’Union européenne a tenté depuis 2016 de sous-traiter la question migratoire à la Turquie. C’était sous-estimer la capacité d’Erdogan à instrumentaliser ce dossier.
20 février 2016. Un bateau de migrants tente de passer de Turquie en Grèce. STRINGER/AFP
C’était il y a cinq ans, quasiment jour pour jour. Le 2 septembre 2015, le petit Aylan Kurdi, un Syrien de 3 ans, échoue sur une plage de Bodrum, en Turquie, après avoir tenté de traverser clandestinement la Méditerranée pour gagner l’Europe avec sa famille. La photo de son corps, publiée sur les réseaux sociaux, émeut le monde entier, forçant l’Europe à ouvrir les yeux sur un drame qui se joue à ses portes. Tiraillée entre ses valeurs humanistes et le sursaut protectionniste de certains de ses membres, l’Union européenne décide alors de sous-traiter la question migratoire à Ankara.
L’accord, signé en mars 2016, consiste à réduire les départs vers la Grèce, en échange d’une aide financière à la Turquie. Mais c’était sous-estimer la capacité d’instrumentalisation de ce dossier par le président Erdogan. «L’Europe a pris la décision de parquer la grande majorité des migrants dans un pays auquel on verse des milliards d’euros pour qu’il les prenne en charge. On a voulu faire abstraction du problème. Procéder de cette façon ne peut fonctionner», soulignait il y a quelques jours Nicolas Schmit, commissaire européen du Luxembourg.
Intégration urbaine
La Turquie, première terre d’accueil au monde, héberge aujourd’hui quelque 4 millions de réfugiés, dont 3,6 millions de Syriens. En 2011, dès le début du soulèvement anti-Assad, Ankara opte pour une politique de la «porte ouverte». Déserteurs de l’armée syrienne, dissidents, civils fuyant les exactions du régime de Damas, ils sont nombreux à fuir vers la Turquie. Très vite, la répression des révolutionnaires vire à la guerre, provoquant de nouveaux exodes et forçant des centaines de milliers d’exilés à rester durablement sur le territoire turc.
Préférant l’intégration urbaine au confinement dans des camps, la majorité d’entre eux élisent domicile dans de grandes villes et leurs périphéries: Istanbul, Izmir, Bursa, Gaziantep, Kilis… Yavuz Selim Kiran, vice-ministre turc des Affaires étrangères, l’affirmait fièrement dans un récent webinaire de l’Atlantic Council consacré à l’intégration des réfugiés syriens: «Notre politique inclusive n’a pas changé en dépit des difficultés liées au Covid-19. Nous offrons l’accès gratuit aux soins, et l’éducation des enfants est une priorité majeure.» Et de livrer, dans la foulée, un état des lieux chiffré: quelque 27.000 Syriens inscrits dans les universités turques ; 132.497 permis de travail délivrés de 2016 à 2019 ; 230.000 familles bénéficiaires de l’Emergency Social Safety Net (ESSN), un programme d’assistance financière.
Agressions et insultes
La réalité est pourtant plus complexe. Crise économique et sursaut nationaliste aidant, les exilés syriens sont devenus la cible régulière d’agressions et d’insultes émanant de la société. Du côté du pouvoir, le militaire a pris la place de l’humanitaire. Ainsi, Ankara se targue régulièrement de vouloir renvoyer quelque 2 millions de réfugiés, en grande majorité arabes sunnites, dans une «zone sécurisée» située au nord de la Syrie, où l’armée a délogé les milices kurdes syriennes lors de plusieurs incursions musclées. «Nous sommes devenus les sinistres pions d’une grande ingénierie démographique», se désole Abou Khaled (nom d’emprunt), originaire d’Alep.
Comme de nombreux fugitifs, ce réfugié syrien enregistré dans la ville de Bursa, mais installé à Istanbul depuis 2012, se sait sur un siège éjectable. «Mon “kimlik”(carte de protection temporaire, NDLR) fait de moi un “invité” et non un “réfugié” (tel que l’entend la Convention de Genève de 1951). L’étau ne cesse de se resserrer et nous n’avons désormais plus le droit de travailler en dehors de la ville où nous sommes inscrits. Si je me fais attraper par la police, je crains d’être expulsé», dit-il.
Chantage
Quand il ne cherche pas à renvoyer les réfugiés chez eux, Erdogan les instrumentalise dans son grand chantage avec l’Europe. Après avoir menacé à plusieurs reprises d’ouvrir le robinet des migrants pour faire plier Bruxelles, le président turc est passé à l’acte en février en ordonnant l’ouverture des frontières avec la Grèce. La promesse de rêve a vite viré au cauchemar: en quelques jours, des dizaines de milliers de migrants (syriens, mais également afghans, pakistanais ou encore africains) se sont précipitées aux portes de la Grèce pour y être refoulées par les gardes-frontières dépêchés par Athènes. Un scénario qui risque de se reproduire, y compris sur le flanc libyen. Forts de leur présence militaire renforcée en Méditerranée orientale, l’autre voie d’accès à l’Europe, les Turcs pourraient être tentés d’y utiliser l’arme des «réfugiés» pour contrarier leurs interlocuteurs européens.
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