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Challenges le 09.10.2020
Le président turc Recep Tayip Erdogan a défrayé la chronique en multipliant le coups de force en Méditerranée. Sur son territoire, il multiplie les projets pharaoniques, moins médiatisés à l’étranger, qui permettent à son clan d’accaparer les richesses du pays. Un clientélisme qui fragilise une économie plombée par la crise sanitaire.
Le lac de Küçükçekmece, bordé d’aires de pique-nique, de potagers et de hameaux bucoliques, ressemble à la carte postale d’un Istanbul en train de disparaître. La ville turque de 15 millions d’habitants s’étend toujours plus et l’urbanisation galopante s’apprête à avaler les derniers espaces vierges. Les alentours du lac sont menacés par le dernier des projets pharaoniques du président turc Recep Tayyip Erdogan, le Canal Istanbul, le plus déraisonnable. Ce canal de 45 km à l’ouest de la ville ouvrirait une nouvelle voie maritime entre la mer de Marmara et la mer Noire. L’objectif est de détourner le trafic des navires du détroit du Bosphore mais aussi de créer un nouvel axe urbanisé et connecté à l’aéroport géant inauguré en 2018, avec une ville nouvelle d’1,5 million d’habitants. Le canal et son lit de béton de 300 mètres de large et de 20 mètres de profondeur, nécessiteront le déblaiement d’un milliard de m3 de terre, soit 10.000 camions par an pendant 4 ans.
Des contrats captés par des proches du président
Une aubaine pour les entrepreneurs du secteur de la construction qui gravitent dans l’entourage du palais présidentiel et qui réalisent les grands travaux d’infrastructure dont Recep Tayyip Erdogan a couvert le pays depuis son arrivée au pouvoir. « Cengiz, Limak, Kolin, Kalyon, tous ces groupes ont participé à la construction de l’aéroport et de nombreux autres projets. C’est un système népotique, juge la journaliste Cigdem Toker, du quotidien d’opposition Sözcü. Les nombreuses- plus de 200- modifications de la loi sur l’attribution des marchés publics après 2008 ont facilité cette dérive. Il n’y a plus aucune transparence dans les procédures, des dizaines d’exceptions, parfois même plus besoin d’appel d’offres du tout et les contrats sont distribués aux proches de l’AKP, le parti du président », ajoute cette enquêtrice tenace qui fait face à plusieurs procès. Cette organisation en circuit fermé a permis à quelques proches du pouvoir d’amasser des fortunes. Mais l’endettement rapide de l’Etat auprès du secteur privé qui résulte de ces grands projets « joue un rôle important dans la crise actuelle ».
Pour le professeur d’économie Seyfettin Gürsel, l’économie turque se trouve « au bord du précipice. La question est de savoir si elle va tomber au fond ». La dégringolade de la monnaie s’accélère- 30% depuis 2019- et l’inflation remonte. « Là dessus tous les économistes sont d’accord, il faut relever les taux d’intérêt de manière plus nette », poursuit l’économiste. Mais c’est sans compter sur l’interventionnisme du président Erdogan sur la politique monétaire. Adepte d’une politique de taux d’intérêt bas, il a fait remplacer en 2019 le gouverneur de la banque centrale qui avait os les relever. Du coup, les réserves en devises s’épuisent rapidement. « lls ont réalisé des contrats d’échange (Swap) avec le Qatar ou avec la banque centrale chinoise, mais c’est une situation intenable », juge Seyfettin Gürsel. La dévaluation se poursuit.
« Je ne regarde plus les cours », a lâché le ministre de l’Economie Berat Albayrak, gendre du président, le 30 septembre, le jour de l’annonce de ses objectifs économiques jusqu’en 2023. Ses concitoyens, eux, ont les yeux rivés sur les courbes du taux de change car ils voient leur capital s’évaporer un peu plus chaque jour. Les agences de notation Fitch et Moody’s, qui ont abaissé leur note de “stable” à “négatif”, ont elles aussi soulevé la colère du président Erdogan. « Avec ses succès, la Turquie donnera une réponse adéquate aux agences qui essaient de nuire à notre pays en affaiblissant la confiance des investisseurs », a-t-il promis, en inaugurant le tronçon d’une nouvelle autoroute dans le Nord Ouest du pays.
Le clientélisme et la corruption ont effrayé les investisseurs étrangers
Pour Ugur Gürses, « le gouvernement turc doit maintenant faire face aux problèmes structurels qu’il a longtemps négligés. Les dettes ont explosé et le défaut de paiement va être douloureux ». La situation est encore aggravée par la crise du Covid 19, par la baisse du tourisme et des exportations. La récession atteindrait près de 10 % et le revenu moyen par habitant est revenu à son niveau de 2003, l’année de l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan. Les dettes s’accumulent. L’industrie pharmaceutique américaine, par la voix de l’ambassadeur à Ankara, a ainsi menacé fin septembre de se retirer du marché turc si la Turquie ne lui remboursait pas ses factures : 2,3 milliards de dollars de dettes. L’impasse dans laquelle est tombée la Turquie est avant tout politique. L’absence de transparence et d’Etat de droit ont refroidi les investisseurs. Le système opaque de corruption et de clientélisme règne au sommet des institutions.
La confiscation de l’économie par le clan présidentiel est manifeste depuis que le portefeuille de l’économie a été confié au gendre d’Erdogan et que le vice-président de l’institut national de la statistique (TÜIK) a été remercié en 2019, pour avoir publié des chiffres d’inflation trop élevés. Les fuites de documents et les enquêtes internationales (Panama Papers et Malta Files), ont révélé que la famille Erdogan et son entourage disposaient d’une flotte de navires, tankers et cargos, enregistrés dans des paradis fiscaux et qu’ils étaient impliqués dans le commerce d’hydrocarbures avec des pays comme la Syrie ou la Libye. Le clientélisme et la corruption, « les irrégularités dans l’attribution des marchés publics sont devenues beaucoup plus évidents pour tout le monde », juge l’économiste Ugur Gürses.
Les affaires au sommet de l’Etat ont été en partie éventées dès décembre 2013 par des magistrats proches de l’imam Fethullah Gülen, réfugié aux Etats-Unis. A l’époque, le dossier avait été immédiatement refermé et les magistrats écartés. Mais l’affaire a ensuite rebondi à New York avec l’arrestation de Reza Zarrab, richissime homme d’affaires turco-iranien au coeur du schéma de contournement des sanctions contre l’Iran par la Turquie. Pendant plusieurs années, Zarrab a fait transiter de l’or et du cash, plusieurs dizaines de milliards de dollars, en règlement de livraisons de gaz ou de pétrole iranien, avec l’aide d’une banque publique turque, Halkbank. Un schéma mis en place sur ordre direct, a-t-il avoué face à la justice américaine, du président turc Erdogan.
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Les Turcs risquent d’en payer longtemps les conséquences. Le marché de l’emploi a particulièrement souffert de la crise. Le taux de chômage officiel, établi à 16,5% en juin, masque, pour beaucoup de spécialistes, les réels dégâts. L’économiste Mahfi Egilmez, ancien conseiller au Trésor, l’estimait à 23% en mars, avant le début de la pandémie. Chez les moins de 30 ans, le taux de chômage avoisine les 30%. Les entreprises, pour éviter des licenciements massifs, ont mis des centaines de milliers de salariés en congés forcés. « La Turquie souffre d’un chômage élevé et n’est pas près de s’en sortir », affirme pour sa part Seyfettin Gürsel, qui précise qu’aux 4 millions de chômeurs recensés, s’ajoutent près de 5 millions de Turcs « désespérés » qui ne cherchent plus d’emploi. Le chiffre a doublé depuis le début de l’année alors que, la population active continue de croître de plus d’un million chaque année.
Par Guillaume Perrier, à Istanbul
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