Ahmet Altan, 66 ans, journaliste de renom en Turquie, et son frère, Mehmet, 63 ans, économiste reconnu, sont toujours en garde à vue à Istanbul, dans le cadre des enquêtes menées après le coup d’Etat manqué du 15 juillet. Les deux frères sont interrogés sur les propos qu’ils ont tenus lors d’une émission télévisée diffusée à la veille de la tentative de putsch. Selon l’accusation, ils auraient alors donné l’impression de savoir que le coup allait se produire, allant jusqu’à faire passer un « message subliminal » à la télévision.
Entre 2007 et 2012, Ahmet était le rédacteur en chef du quotidien Taraf, réputé proche du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d’avoir ourdi cette tentative de putsch. Le journal fait partie des 160 organes de presse fermés depuis le coup d’Etat raté.
En signe de soutien aux deux frères, 217 écrivains du monde entier – dont -Salman Rushdie, Elif Shafak, Günter -Wallraff – ont signé une pétition.  » La liberté de penser n’existe plus, nous nous éloignons à toute vitesse de la construction d’un Etat de droit pour basculer vers un régime de terreur « , a protesté l’écrivain turc Orhan Pamuk, Prix Nobel de littérature 2006, dans une tribune publiée par le quotidien italien La Repubblica pour protester contre les arrestations d’intellectuels.