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Le Monde, le 02/12/2019
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
LETTRE D’ISTANBUL
Le pouvoir central tenu par l’AKP, le parti islamo-conservateur du président turc, ne digère pas sa perte de la ville sur le Bosphore et fait tout pour compliquer la tâche de la nouvelle municipalité.
Que d’embûches sur la route d’Ekrem Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul ! Elu il y a cinq mois sous l’étiquette du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste, opposition) à la tête de la métropole la plus riche et la plus peuplée du pays, l’édile pensait que la cohabitation avec le gouvernement islamo-conservateur irait de soi. Il s’est trompé.
Aujourd’hui sa patience est à bout, il l’a dit à la presse le 24 novembre. Le refus catégorique du pouvoir central de travailler avec son administration le laisse pantois.
Un sommet a été atteint dans la mauvaise volonté quand les banques publiques ont refusé de financer les projets d’infrastructures « à caractère urgent » de la municipalité, l’obligeant à se tourner vers des banques étrangères. « Les banques d’Etat, principaux créanciers de la mairie depuis toujours, m’ont fermé la porte au nez », a révélé le maire.
Fin de non-recevoir
La ville de 16 millions d’habitants a besoin de plus de 20 milliards de livres turques (3 milliards d’euros) pour mener à bien, entre autres, des projets d’extension du métro. Pratique, confortable, d’une propreté exemplaire, ignorant le vol à la tire, le métro d’Istanbul n’a qu’un défaut, sa faible densité, sept lignes seulement.
Les projets d’extension du transport souterrain existent, simplement leur mise en œuvre a été gelée, en raison de la récession économique qui frappe le pays. Le maire pensait pouvoir emprunter aux banques publiques, où la municipalité a ses comptes et avec lesquelles elle travaille depuis toujours, mal lui en a pris.
Il s’est heurté au refus des banquiers de lui accorder le moindre crédit, même à court terme. Toute opération financière émanant de la mairie, comme par exemple le paiement des salaires des employés municipaux, lui a été refusée. Cette fin de non-recevoir est d’autant plus incompréhensible que le gouvernement n’a de cesse d’inciter les banques à ouvrir le robinet du crédit pour relancer l’économie vacillante.
La décision de fermer la porte à Imamoglu a forcément été prise avec l’aval du pouvoir central, dont dépendent les banques publiques – Ziraat bank, Halkbank, Vafik bank. Cette dépendance s’est accrue depuis qu’elles font partie du Fonds souverain du pays, une structure peu transparente, dirigée par le président Recep Tayyip Erdogan et par son gendre, le ministre de l’économie et des finances Berat Albayrak.
Istanbul n’est pas la seule concernée. Toutes les autres municipalités remportées par le CHP lors des élections municipales du printemps 2019, soit Ankara, Adana, Mersin, Antalya, se sont heurtées au refus de financement de leurs infrastructures.
Interlocuteur crédible
Une décision incompréhensible selon Imamoglu. « J’ignore les motivations des banquiers publics. Tout ce que je peux dire c’est que cette attitude n’est pas professionnelle (…) Qu’à cela ne tienne, les crédits peuvent se trouver ailleurs, en Europe par exemple. »
Le maire s’y est justement rendu à l’automne pour plaider la cause de sa ville. Si la Turquie a beau avoir du mal à attirer les capitaux étrangers dans un contexte de ralentissement économique mondial, Istanbul, qui produit un bon tiers de l’économie nationale, offre un bon retour sur investissement. Les banquiers européens le savent.
En tournée à Paris, à Londres et à Berlin, Imamoglu a été perçu comme un interlocuteur crédible. En France, la Société générale et l’Agence française de développement (AFD) ont consenti des prêts pour l’extension du métro d’Istanbul. En Allemagne, la Deutsche Bank a accordé un crédit de 110 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle ligne sur la rive asiatique.
Mais d’autres embûches se dressent sur le parcours du maire. Un projet d’amendement, concocté par le gouvernement, menace de le priver de son autorité sur les arrondissements situés autour du Bosphore, les plus stratégiques en termes de planification urbaine. Si ce texte est voté par le Parlement, dominé par le parti de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), la zone sera gérée en exclusivité par un comité appelé « Direction du Bosphore », contrôlé par le président sans qu’Ekrem Imamoglu ait voix au chapitre.
Acharnement
Tout est fait pour le mettre en difficulté. En octobre, l’entreprise municipale Hamidiye Water, qui produit de l’eau minérale, a vu ses contrats avec les administrations et les entreprises publiques rompus les uns après les autres. La compagnie aérienne Turkish Airlines, le ministère de la culture et du tourisme, celui de l’industrie, l’administration des palais présidentiels, la banque publique Vakifbank et d’autres ont cessé de se fournir auprès de la firme, dont elles ont bu l’eau minérale pendant les vingt-cinq ans durant lesquels l’AKP a régné sans partage sur la ville.
Cet acharnement montre à quel point le parti présidentiel n’a toujours pas digéré la perte d’Istanbul, qui fut son fief, sa vitrine et sa principale source de patronage pendant un quart de siècle avant de passer à l’opposition.
Il faut dire qu’Ekrem Imamoglu, qui a séduit les électeurs avec son discours rassembleur, apparaît de plus en plus comme le seul homme politique susceptible de faire de l’ombre au président Erdogan, dont la haute silhouette écrase la Turquie depuis dix-sept ans.
Pour cette raison, le pouvoir central s’emploie avec une grande constance à lui mettre des bâtons dans les roues et ce, depuis son élection. De plus, entre Imamoglu et Erdogan, le courant ne passe pas. On l’a constaté en septembre. Reçu alors avec vingt-six autres maires au palais présidentiel à Ankara, où le numéro un les avait conviés, Ekrem Imamoglu s’était vu offrir une chaise défectueuse. A peine s’était-il assis, qu’elle s’était cassée, l’envoyant au tapis. « Ma chaise était cassée mais son fauteuil est chancelant », avait-il fait remarquer peu après l’incident, au risque d’ulcérer le président, connu pour son allergie à la critique.
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