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La Croix, le 25/08/2018
Marianne Meunier, envoyée spéciale à Canakkale, Istanbul,
1918-2018. MÉMOIRES EUROPÉENNES (7/7)
En cette année du centenaire de l’armistice, « La Croix » enquête sur la place de la Grande Guerre dans l’histoire des pays qui l’ont vécue. En Turquie, son souvenir est marqué par la bataille des Dardanelles, victoire fondatrice pour l’identité de la république à venir, aujourd’hui revisitée.
Ils sont tous là : Zeynep, la grand-mère, foulard et jupe à fleurs ; Ismail, son fils, qui lui donne le bras ; son épouse et leurs trois enfants. La belle-fille marche en tête, les petits la talonnent en plissant les yeux contre les réverbérations du soleil au zénith. Derrière, Zeynep et son serviteur peinent à suivre.
Le programme s’annonce chargé pour la joyeuse famille, venue d’Istanbul à Canakkale (350 km) pour un pèlerinage patriotique. Ce matin, elle a visité les cimetières militaires et, à l’instant, le musée. Désormais, elle pourrait faire un tour au Mémorial des martyrs, arc de triomphe qui, du haut de ses 42 mètres, surplombe le silence de la mer de Marmara. Ismaïl et les siens pourraient aussi passer par le mémorial Atatürk. Ou la statue du soldat inconnu.
Inépuisable, la mémoire de Canakkale est aussi évocatrice. Pour chacun en Turquie, ces quatre syllabes renvoient à la ville éponyme – connue hors du pays sous le nom de Gallipoli –, mais surtout à la bataille des Dardanelles : le détroit attenant où, le 18 mars 1915, l’armée ottomane écrasa l’ennemi.
En franchissant les Dardanelles, Français, Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais espéraient atteindre la mer Noire pour ravitailler la Russie. Mais le minage du sinueux détroit par les Ottomans, conjugué à une pluie d’obus, emporta leur flotte. Des combats sur terre s’ensuivirent, et le bilan fut sanglant dans tous les camps : 102 000 morts côté ottoman, 22 000 côté britannique, plus de 12 000 côté français…
Une bataille qui forgea l’identité turque
En Turquie, le 18 mars 1915 figure néanmoins dans les annales comme une victoire fondatrice pour la République à venir. Un récit favorisé par la présence d’un officier : Mustafa Kemal, futur Atatürk, auquel est prêté un rôle crucial dans les opérations, comme en prémices de son destin national. Les manuels scolaires relatent ainsi chaque heure de cette journée. Les responsables politiques la commémorent. Les esprits la retiennent comme un exemple d’unité et de sacrifice autour d’un bien alors devenu commun : la patrie.
« Ce fut l’une des rares occasions pour les Turcs, dans l’histoire récente, de défendre leur territoire. Pour la première fois, ils ont compris que c’était primordial », analyse Gürsel Göncü, ancien journaliste et spécialiste des Dardanelles, qui a passé six ans aux abords des champs de bataille. « Au-delà du détroit, c’était l’Anatolie, la maison, le pays natal. »
Une perception que partage Ismail, le père de famille. « C’est notre identité », dit-il à la sortie du musée, où il a tout apprécié : simulation d’affrontements, films en 3D… Sauf la dernière salle, où la bataille est reliée au présent. « D’immenses édifices s’élancent dans le ciel de notre beau pays », dit une voix tandis qu’à l’écran se succèdent avions, ponts et… Recep Tayyip Erdogan. « Il y avait un peu trop de politique », déplore Ismail.
L’actuel chef de l’État utilise volontiers la mémoire de la bataille. En mars, alors que la Turquie venait de planter son drapeau à Afrin, ville de Syrie jusqu’alors contrôlée par les Kurdes, il a ainsi déclaré : « Dans le passé, nous avons infligé une leçon à ceux qui essayaient de nous asservir à Canakkale. Aujourd’hui, nous faisons de même envers ceux qui menacent notre indépendance et notre avenir (…) ». C’était le 18 mars, anniversaire du jour J.
L’occultation du génocide arménien
Les historiens ont jugé la comparaison inappropriée. Mais la victoire de Canakkale est un outil tentant pour les adeptes du populisme. Elle flatte le patriotisme turc. « Si Istanbul avait été capturée, la Première Guerre mondiale n’aurait peut-être pas autant duré, et la révolution russe n’aurait peut-être même pas eu lieu », décrypte le spécialiste Gürsel Göncü.
Une relecture remontant aux années 1930 permet en outre d’effacer la diversité de l’armée ottomane. «La victoire de la bonne vieille armée de l’Empire ottoman a été “turquifiée”, et les soldats arabes, arméniens, grecs, juifs et kurdes ont été effacés de l’histoire officielle», écrit le sociologue Ayhan Aktar, de l’université Bilgi d’Istanbul (1).
Depuis les années 1990, une approche religieuse fait également des Dardanelles un affrontement entre islam et christianisme – oubliant l’alliance des Ottomans avec les Allemands. «Un nombre croissant de personnes considèrent la campagne ottomane de Gallipoli comme un ’’djihad”, une résistance aux croisés, la croix contre le croissant (…) », note Ayhan Aktar. Il cite Recep Tayyip Erdogan rappelant, en 2013, que « la campagne de Gallipoli menée par les alliés était une croisade».
Une constante demeure : l’occultation, par la victoire aux Dardanelles, du génocide arménien, intervenu la même année et nié par Ankara. Ayhan Aktar relève ainsi qu’en 2011, au sujet des célébrations des 100 ans de la bataille, Ahmet Davutoglu (AKP), alors ministre des affaires étrangères, prévenait que « l’année 2015 » serait présentée « non pas comme l’anniversaire d’une calomnie de prétendu génocide, mais comme l’anniversaire de la glorieuse résistance d’une nation ».
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De la défaite à la République
10 août 1920.
Le traité de Sèvres ampute l’Empire ottoman de 75 % de son territoire – dont l’Arménie, qui devient une république indépendante, et le Kurdistan, qui devient autonome.
1919-1922.
La résistance nationaliste, emmenée par Mustafa Kemal, rejette ce traité et s’impose face aux forces du sultan, aux Grecs et aux Arméniens durant la « guerre d’indépendance ».
24 juillet 1923.
Le traité de Lausanne remplace celui de Sèvres et garantit l’intégrité territoriale de la Turquie, qui récupère ses anciennes provinces arménienne et kurde.
29 octobre 1923.
L’Assemblée nationale turque proclame la république ; Mustafa Kemal en devient le président.
Prolongez la lecture de cet article en réécoutant l’émission « 1918, un monde en révolutions » diffusé tous l’été 2018 par France Inter, en partenariat avec La Croix.
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