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Le Monde, le 16/10/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
De la Syrie au Haut-Karabakh, en passant par l’Irak, la Libye, Chypre et la mer Egée, Ankara accentue ses pressions.
Jamais autant qu’aujourd’hui la Turquie n’a été engagée dans tant d’opérations militaires en même temps. L’armée turque est présente en Syrie, à la manœuvre en Libye, en perpétuelle incursion dans le nord de l’Irak. Ses navires attisent les tensions avec la Grèce et Chypre en Méditerranée, ses avions chasseurs volent quotidiennement en rase-mottes au-dessus des îles de la mer Egée.
Récemment, le gouvernement a pris fait et cause pour l’Azerbaïdjan dans la guerre menée par cette ancienne république soviétique contre les indépendantistes arméniens pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh, disant privilégier la solution de force aux pourparlers. Les drones et les frégates ont remplacé la diplomatie.
Indifférente aux mises en garde de l’Union européenne, la Turquie a redéployé ses navires en Méditerranée orientale, où elle réclame un nouveau découpage des frontières maritimes, ainsi qu’un accès aux gisements gaziers récemment découverts en eau profonde.
Source : AFP ; Le Monde
Infographie : Le Monde – Camille Bressange, Francesca Fattori et Delphine Papin
Placées sous escorte militaire, ces nouvelles missions de prospection risquent de raviver les tensions dans cette partie de la Méditerranée, où la Grèce et la Turquie – deux membres de l’Oganisation du traité de l’Atlantique Nord – ont failli en venir aux mains pendant l’été. Jeudi 15 octobre, la France et l’Allemagne ont donné une semaine à la Turquie pour retirer ses navires, sous peine de sanctions.
Espoirs de détente déçus
Après avoir semé la zizanie tout l’été avec ses prospections dans les eaux territoriales grecques et chypriotes, la Turquie avait fini par rappeler au port deux de ses navires. L’Union européenne (UE), solidaire de la Grèce et de Chypre, qui en sont membres, avait cru y voir l’amorce d’une désescalade. Le retrait avait eu lieu juste avant le sommet européen des 1er et 2 octobre, centré sur la crise en Méditerranée.
Principal partenaire commercial d’Ankara, l’UE espérait que les propositions offertes lors du sommet, à savoir la modernisation du traité d’union douanière, la simplification des procédures de visas pour les ressortissants turcs désireux de voyager en Europe, de nouvelles dotations pour les réfugiés syriens hébergés sur le sol turc, seraient plus attractives que la menace de sanctions. Il s’agissait d’inciter le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à entamer des pourparlers avec la Grèce et Chypre.
Cet espoir s’est estompé, lundi, avec le redéploiement du navire Oruç-Reis, au large de Kastellorizo, la plus orientale des îles du Dodécanèse, suivi par l’annonce de ce que le navire Yavuz allait lui aussi reprendre sa mission de prospection au large de Chypre, l’île divisée de la Méditerranée.
Réouverture d’une station balnéaire dans le nord de Chypre
La Grèce et Chypre « recevront les réponses qu’elles méritent », a déclaré M. Erdogan, mercredi, dans une adresse aux députés de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
Un brin provocateur, le numéro un turc a vanté sa récente décision de rouvrir au public, partiellement, l’ancienne station balnéaire chypriote de Varosha. Vidée de ses habitants chypriotes grecs, à l’arrivée de l’armée turque en 1974, la ville est restée intouchée depuis, avec ses anciens hôtels et villas abandonnés, ouverts aux quatre vents.
Ouvrir les plages et les rues de la ville fantôme au public, sans concertation préalable avec la partie chypriote grecque, équivaut à tirer un trait sur la perspective d’une reprise des négociations pour la réunification de l’île.
« La zone fermée de Varosha appartient aux Turcs du nord de Chypre », a insisté M. Erdogan. L’île divisée de la Méditerranée orientale, où la Turquie maintient 30 000 soldats, risque de devenir un point chaud, un parmi bien d’autres sur lesquels le « leader mondial » – selon l’expression favorite des médias progouvernementaux, cherche à avoir la main.
« La politique étrangère turque peut être analysée à l’aune de la faillite des politiques européenne et américaine. Les anciens gardiens du système issu de la guerre froide s’effacent, la Turquie va occuper le vide laissé », explique Yohanan Benhaim, chercheur et cofondateur du site en ligne Noria Research.
En Syrie, les Américains ont choisi, en 2013, de ne pas intervenir, laissant le champ libre à la Russie et à la Turquie, tandis que les Européens, tétanisés par le problème migratoire, se sont placés en position d’otages en signant, en 2016, un accord avec Ankara.
Le changement de pied de la diplomatie turque s’explique aussi par le tournant radical pris par le président Erdogan depuis le coup d’Etat raté de 2016. Entré en coalition avec le Parti de l’action nationaliste (MHP), sensibilisé aux arguments des officiers « eurasiens », des souverainistes partisans d’un rapprochement avec la Russie, il veut plus que jamais libérer son pays de la « laisse » qui lui a été « passée autour du cou par l’Occident », selon la phraséologie en vigueur chez les islamo-conservateurs.
L’abandon du « zéro problème »
Perçue comme trop alignée sur les intérêts occidentaux, la politique étrangère est la pièce maîtresse de sa contre-révolution. Jadis, l’ancien ministre des affaires étrangères de M. Erdogan Ahmet Davutoglu, en poste de 2009 à 2014, ne cessait de vanter le soft power turc, l’indépendance de la diplomatie, championne du « zéro problème avec les voisins ».
« Le “zéro problème” n’a jamais été qu’un slogan, qui a perdu son utilité quand M. Erdogan a renoncé à poursuivre sa politique d’adhésion à l’Union européenne. Ce slogan s’est affirmé une seule fois, lorsque son administration, il y a une quinzaine d’années, a tenté d’aider à résoudre le problème de Chypre », rappelle Selim Kuneralp, un diplomate à la retraite. Les efforts ont échoué, Chypre a adhéré à l’Union sans que l’île ait pu être réunifiée. La perspective d’adhésion de la Turquie n’est plus. « M. Erdogan a pu dès lors laisser libre cours à son ambition de dominer la région, chose impossible si l’UE n’avait pas tourné le dos à la Turquie de façon aussi nette. »
On est désormais loin du « zéro problème ». A couteaux tirés avec la Grèce et l’Arménie, en rupture avec ses partenaires européens, fâchée avec l’Egypte, brouillée avec Israël, en froid avec l’Arabie saoudite et avec les Emirats arabes unis, la Turquie n’a jamais été aussi isolée. En Syrie, en Libye, au Haut-Karabakh, le président Erdogan se retrouve dans le camp opposé à celui de Vladimir Poutine, son homologue russe et son nouvel allié.
Quel but poursuit donc le président turc en étant présent sur plusieurs fronts ? Ses raisons sont internes. « Les conflits perpétuent la perception d’un pays assiégé, attaqué par des acteurs malveillants. Ils nourrissent le besoin d’un dirigeant fort. Ils créent une fausse dichotomie en contraignant l’électorat à choisir entre le bien-être économique et la sécurité nationale », écrit le chercheur Sinan Ülgen, dans une tribune publiée le 6 octobre dans la revue américaine Foreign Policy.
« L’esprit de conquête » ottoman
Erdogan se pose en sauveur auprès de sa population en prétendant rendre au pays son ancienne gloire impériale. Annonçant la conversion de Sainte-Sophie en mosquée, le 10 juillet, il avait justifié sa décision par la nécessité de ranimer « l’esprit de conquête » de Mehmet II, le sultan ottoman qui s’est emparé de Constantinople en 1453. Le nouveau récit national est familier, car il reprend des éléments de l’ancien, avec l’idée de la forteresse assiégée, d’un Occident prêt à dépecer la Turquie, d’agissements en sous-main d’hypothétiques ennemis, externes et internes.
« La direction turque s’est éloignée de la démocratie pour tomber dans le militarisme. Le nationalisme s’en trouve renforcé. Pour autant, la population ne va pas oublier les problèmes de la vie quotidienne, le chômage, l’inflation, l’absence de justice. Par ailleurs, ces interventions ont un coût, les dépenses militaires font enfler la dépense publique », rappelle l’économiste Mehmet Altan.
En six ans, le produit intérieur brut est passé de 951 milliards de dollars (environ 813 milliards d’euros) en 2013 à 754 milliards de dollars (645 milliards d’euros) en 2019. La promesse de croissance s’est évanouie et avec elle la popularité de l’AKP, tombée à 32 % selon les derniers sondages, contre 42 % en 2018.
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