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Le Monde, le 23/06/2018
Le dirigeant turc pourrait perdre sa majorité si le parti kurde recueillait plus de 10 % des voix dimanche
Contexte
Les Turcs votent dimanche 24 juin pour élire leurs députés et un président aux pouvoirs -renforcés depuis le référendum d’avril 2017, remporté de -justesse par Recep Tayyip -Erdogan. Ces élections ont été convoquées de manière anticipée par le -président turc, dont la popularité s’érode, alors qu’elles étaient prévues pour novembre 2019. -L’opposition est unie pour les législatives, sauf le HDP, prokurde, dans l’espoir de faire perdre la majorité absolue détenue à ce jour par le parti AKP (Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur) de -M. Erdogan. Mais elle a présenté différents candidats pour le premier tour du scrutin présidentiel, où M. Erdogan risque d’être mis en ballottage par Muharrem Ince, le candidat du CHP (kémaliste). Ce scrutin -s’annonce comme le plus serré depuis l’avènement de Recep Tayyip -Erdogan, au pouvoir, il y a quinze ans.
A Diyarbakir, les apparences peuvent être trompeuses. Dans la grande ville du sud-est à majorité kurde de la Turquie, la propagande électorale foisonne. Des fanions frappés des logos des principales formations en lice flottent au-dessus des rues encombrées. Sur les murs s’étalent les portraits souriants accompagnés de slogans percutants des candidats à l’élection présidentielle et aux législatives qui se tiendront dimanche 24 juin. Tous les partis sont représentés et pourtant, à Diyarbakir comme dans le reste des régions kurdes dont la ville fait figure de capitale informelle, les enjeux du scrutin ne sont pas les mêmes qu’ailleurs.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Erdogan n’y a pas pour adversaire principal la coalition d’opposition qui le menace dans le reste du pays, dont l’influence reste ici marginale. Il cherche surtout à contrer le mouvement kurde, représenté par le Parti démocratique des peuples (HDP). Et cette bataille électorale a une importance décisive pour le pays tout entier.  » Selon la loi électorale turque, si le HDP ne passe pas la barre des 10 % à l’échelle nationale, l’AKP, qui est en deuxième place dans la région grâce au vote conservateur, raflera tous les sièges dans les circonscriptions kurdes et aura une large majorité au Parlement « , explique -Sibel Yigitalp, députée HDP de Diyarbakir.
Conflit armé sans fin
Or, en pays kurde, la campagne électorale a ceci de particulier qu’elle est menée au cÅ“ur d’un conflit armé sans fin, opposant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’Etat turc depuis 1984. A Diyarbakir, le long des avenues filent des blindés aux carrosseries anguleuses, toutes mitrailleuses dehors. Au-dessus des rues commerçantes et des cafés, le bruit de la ville peut être recouvert par le vrombissement d’avions de chasse au décollage. Les appareils dévoilent parfois leurs silhouettes effilées entre deux immeubles, avant d’aller frapper les bases de montagne de la guérilla kurde.
 » Neuf de nos parlementaires sont en prison. Selahattin Demirtas, notre candidat à l’élection présidentielle, fait campagne -depuis sa cellule. Les municipalités que nous avons remportées par les urnes sont maintenant contrôlées par des administrateurs imposés par l’Etat. Nos militants ont été arrêtés massivement sous l’état d’urgence et les pressions continuent… Cette campagne ne se fait pas à armes égales ! « , dénonce -Sibel Yigitalp.
Après une série d’insurrections militaires urbaines lancées par le PKK à l’été 2015, inspirées par les succès militaires de son émanation syrienne et écrasées dans le sang par les forces de sécurité turques au printemps suivant, la reprise en main politique et sécuritaire du Sud-Est par Ankara a profondément affaibli l’aile civile du mouvement kurde.
C’est pourtant la colère de sa propre base que le HDP a dû d’abord affronter.  » Nos maisons ont été détruites, la guerre est venue jusque dans nos rues. Ça tirait des balles, des bombes dans le quartier… Pourquoi le parti nous a fait ça ? Ils ne pouvaient pas gagner et les pauvres gens ont souffert. Après la guerre, il n’y avait plus de confiance « , se souvient Fatma Demir (nom modifié), une habitante de la vieille ville de Diyarbakir, un dédale de ruelles aux maisons misérables, un temps tenue par la guérilla kurde avant d’être reprise par les forces de sécurité début 2016.
Si son quartier a été relativement épargné, d’autres ont subi des destructions massives avant d’être rasés sur décision des autorités. Promis à une réhabilitation clinquante, leur accès est toujours interdit à la population.
A Diyarbakir comme dans les autres localités touchées, cette guerre urbaine s’est tenue sous cloche, limitée à quelques quartiers bouclés, souvent les plus pauvres, alors que dans le reste de la ville, on continuait à fréquenter des pâtisseries franchisées, à prendre les transports en commun ou à refaire le monde dans des cafés enfumés. Du fond de sa misère et de sa déception, sur un tapis élimé dans la cour de sa maison, entourée de ses petits enfants aux vêtements tachés, Fatma Demir conserve malgré tout un éclair de fierté dans le regard quand elle dit qu’elle votera HDP dimanche.  » Parce c’est notre parti « , explique-t-elle. Parce qu’elle est kurde est que pour elle l’Etat turc reste l’ennemi.  » La colère des gens à qui nous rendons visite tous les jours depuis le début de la campagne reste intacte. Ce n’est pas pour le HDP qu’ils vont voter. C’est contre le système -Erdogan, contre le pouvoir « , admet une élue locale kurde.
 » Ces élections donnent à la population l’occasion de canaliser son sentiment d’oppression. C’est grâce à cette réaction à la violence de l’Etat contre les structures civiles du mouvement kurde que le HDP pourra franchir le seuil des 10 %, estime Reha Ruhavioglu, du centre d’études politiques local Rawest. Erdogan a pu incarner, lors de ses premiers mandats, une ouverture en reconnaissant l’existence d’un problème kurde en Turquie. Mais il s’est depuis allié avec les factions les plus nationalistes de l’appareil d’Etat et de la scène politique pour mener une politique largement perçue dans le Sud-Est comme antikurde alors que l’on pouvait s’attendre à ce qu’une fois le conflit des villes gagné, il apporte la paix dans la région au lieu de poursuivre guerre par d’autres moyens.  » Le positionnement du pouvoir n’a pas seulement poussé la base du mouvement kurde à resserrer les rangs. Il pourrait priver l’AKP du soutien de nombreux conservateurs kurdes dont les votes lui étaient autrefois acquis.
Le meeting du HDP qui s’est tenu mercredi soir à Diyarbakir a attiré des foules jamais vues depuis que le sud-est de la Turquie a replongé dans la violence en 2015. -L’enthousiasme galvanisé par la figure de Selahattin Demirtas, le candidat à la présidence en détention placé au cÅ“ur de la campagne car unanimement apprécié par la base et que même les plus critiques des sympathisants de la cause kurde exonèrent de toute responsabilité face aux errances du mouvement, peut donner confiance aux cadres du HDP.
Rien n’est pourtant acquis.  » Nous avons renoué avec le peuple, nous pouvons entrer au Parlement, contribuer à priver Erdogan de majorité, travailler avec l’opposition turque. Mais il en faudra plus pour rétablir la démocratie et Erdogan peut toujours s’il le veut livrer le pays au chaos « , prévient un parlementaire du HDP. Entre la vigueur retrouvée des partisans du mouvement kurde, la douleur de ses plaies encore vive, le sud-est de la Turquie reste suspendu dans l’attente incertaine du jour d’après.
Allan Kaval
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