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Le Monde, le 13/07/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
« Nous sommes en marche vers une grande révolution économique », a déclaré le numéro un vénézuélien avant de quitter « la Turquie sœur ».
LETTRE D’ISTANBUL
A peine les cérémonies d’investiture du président turc Recep Tayyip Erdogan étaient-elles terminées lundi 9 juillet à Ankara que le numéro un vénézuélien Nicolas Maduro, hôte de la Turquie parmi une vingtaine de chefs d’Etat ce jour-là , n’avait qu’une idée en tête : visiter le plateau de tournage de la série télévisée Dirilis-Ertugrul, le « Game of Thrones » turc.
Inconditionnels de cette saga guerrière produite par la chaîne publique TRT et diffusée dans 65 pays du monde, dont le Venezuela, M. Maduro et sa femme, Cilia Flores, ont immortalisé leur visite des studios de Beykoz à Istanbul en prenant la pose en costumes d’époque.
Oeuvre de propagande
Une photographie montre le couple tout sourire : lui coiffé du chapeau turc traditionnel (börk), le doigt ceint de la bague de la tribu Kayi (l’une des tribus de la branche turque Oghuz au Moyen Age) ; elle, la tête ceinte d’un voile couleur prune. Il fallait cela à Maduro pour pénétrer en profondeur les ressorts du « soft power » de son homologue Erdogan, qualifié par lui de « leader du nouveau monde multipolaire ».
Adulée par les foyers turcs qui n’en perdent pas un épisode depuis 2014, la série Dirilis- Ertugrul relate, sur un mode kitsch et romancé, l’histoire d’Ertugrul Gazi (mort en 1281), le père d’Osman Ier, le fondateur de l’empire ottoman. L’action se passe au XIIIe siècle, les costumes sont outranciers, les guerres sont permanentes, l’ennemi est tout désigné.
Le scénario relate l’épopée du vaillant Ertugrul, lequel, en quête d’une patrie pour sa tribu, les Kayi, doit affronter les Templiers (saison un), les Mongols (saison deux), les Byzantins (saison trois) sans compter les traîtres et les espions prêts à tout pour l’empêcher d’atteindre son but. « Naissance d’une nation », dit le sous-titre.
Plus qu’une simple série télévisée il s’agit d’une œuvre de propagande politique destinée à légitimer le régime autocratique d’Erdogan ainsi que son projet de transformation identitaire du pays. D’ailleurs son producteur et réalisateur, Mehmet Bozdag, est un sympathisant du parti de la Justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002.
Mythe fondateur
Le message de ce « péplum à la turque » est clair. La Turquie d’aujourd’hui, héritière d’un vaste empire fondé par des hommes forts et courageux, doit retrouver au plus vite son prestige et son rang de puissance globale quoiqu’en disent ses ennemis. Leurs noms ont changé depuis le Moyen Age mais leur but demeure le même : diviser et détruire l’Etat turc.
Erigé en mythe fondateur, en désir collectif personnifié, Dirilis-Ertugruls’inscrit dans la « nouvelle ère », la « renaissance » que M. Erdogan veut voir émerger. L’autre pilier du mythe actuel est le mouvement de résistance à la tentative de putsch du 15 juillet 2016, devenu l’élément central du récit national revisité. C’est à cette date que M. Erdogan a déjoué les plans des putschistes et surtout, qu’il a reçu l’aval de sa population pour mener à bien son projet. Quel est-il ? « Reconstruire l’Etat à partir de zéro », avait-il dit juste après le soulèvement d’une partie de l’armée. Le référendum d’avril 2017 pour l’élargissement de ses pouvoirs, son élection pour un nouveau mandat de cinq ans le 24 juin sont les étapes naturelles de cette « nouvelle ère », selon les médias pro-gouvernementaux.
Ibrahim Karagül, l’éditorialiste du quotidien Yeni Safak, le chantre de l’Erdoganisme, en recense trois en tout : « ère Seldjoukide, ère Ottomane, ère Erdogan ». La « vieille » Turquie d’Atatürk, était tellement malade qu’elle ne mérite même pas d’être mentionnée. Avant tout, il convient de guérir le pays de ses stigmates, ce que va s’employer à faire Recep Tayyip Erdogan, soucieux de façonner une Turquie plus musulmane, plus conservatrice, plus anti-occidentale.
Bercés par des rêves de puissance
Nicolas Maduro en a pris de la graine. Il a dû toutefois se plonger dans les réalités économiques, multipliant les contacts avec les milieux d’affaires de l’AKP. Economiquement exsangue, le Venezuela cherche désespérément des investisseurs pour sortir de la récession dans laquelle il se débat. La Turquie aussi court après les investissements depuis qu’elle fait face à une fuite des capitaux ainsi qu’à la dépréciation ininterrompue de sa monnaie, la livre turque, en baisse de 20 % par rapport au dollar et à l’euro depuis janvier 2018. Mais à Ankara comme à Caracas, les caisses sont vides.
Assoiffé d’énergie, Ankara aurait pu lorgner le pétrole de Caracas sinon que les robinets sont à sec, la production vénézuélienne n’arrêtant pas de baisser. Les contrats ne sont pas près d’être signés et peu importe. Les leaders du « monde multipolaire » ont d’autres cartes en main. Bercés par des rêves de puissance, de prestige, de revanche, ils ne sont pas soumis au principe de réalité. « Nous sommes en marche vers une grande révolution économique au service de la prospérité et des générations futures », a déclaré le leader vénézuélien avant de quitter « la Turquie sœur ». Quant au président Erdogan, il en est sûr, les déboires de la livre turque ne vont pas durer puisque, à terme, « le dollar va baisser ».
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