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Arnaud Leparmentier
Le Monde – 05/11/2014
Il est dirigeant à vie ou presque. Il est autoritaire, traque ses opposants. Il dénonce l’Occident. Il veut restaurer la grandeur passée de son peuple. Non, il ne s’agit pas du président russe Vladimir Poutine, mais de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui a fait une visite-éclair à Paris vendredi 31 octobre. Après avoir été premier ministre pendant onze ans, Erdogan s’est fait élire fin août président et compte modifier la Constitution pour renforcer ses pouvoirs. Il n’a pas attendu pour afficher sa puissance retrouvée, alors qu’on le disait malade et qu’il a subi une forte contestation populaire en 2013. Erdogan vient d’inaugurer son somptueux palais, dans un parc, dans la banlieue d’Ankara : 1 000 pièces, 491 millions d’euros. L’édifice blanc permet au président de relier les deux traditions de la Turquie : celle des sultans, le style néo-seldjoukide du palais rappelant la première dynastie turque qui régna sur l’Orient du XIe au XIIIe siècle ; et celle de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur, en 1923, de la Turquie moderne, qui avait acquis le lieu pour y construire une ferme.
A 60 ans, Erdogan se prend à la fois pour Atatürk et le sultan. Il veut incarner une Turquie en plein boom économique, respectueuse de l’Etat de droit, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, et retrouver aussi l’influence des Ottomans. Mais rien ne se passe vraiment comme prévu. L’Union européenne, en particulier la France de Nicolas Sarkozy, a fermé la porte à Ankara au milieu des années 2000.
L’ancien maire d’Istanbul, qui fut emprisonné en 1998 pour avoir récité un poème islamique ( » Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats « ), se voyait aussi en phare du monde musulman lors des  » printemps arabes « . Mais il est désormais entouré d’ennemis : Israël, qui décida l’abordage de la flottille turque pour Gaza en 2010 ; l’Egypte du maréchal Sissi, qui a renversé en 2013 les Frères musulmans d’Egypte, protégés d’Ankara ; et la Syrie de Bachar Al-Assad, qui massacre son peuple dans une guerre qui s’éternise.
La crainte d’un Etat kurde
La faute aux Proche-Orientaux ? Nenni ! La coupable, c’est cette fameuse première guerre mondiale, qui scella la chute de l’Empire ottoman avant que ne naisse la République turque moderne. Nous attendrons l’an prochain pour débattre des  » événements de 1915  » – traduction du génocide arménien dans le langage d’Erdogan, qui s’exprimait à Paris lors d’un colloque organisé par l’Institut français des relations internationales (IFRI) –, qui  » n’ont pas pu être évalués de manière constructive « .
Pour l’heure, le débat porte sur les accords secrets franco-britanniques de 1916, dits Sykes-Picot, partageant le Moyen-Orient. Nous voilà repartis sur les traces de Lawrence d’Arabie, qui organisa la révolte des Arabes contre les Turcs.  » Il y a cent ans, certains se sont levés contre l’Empire ottoman. Ils existent toujours aujourd’hui. Lawrence était un espion anglais déguisé en Arabe. Aujourd’hui, les espions sont ceux qui trahissent leur propre pays « , a accusé le président, mi-octobre, à l’université Marmara d’Istanbul.
A écouter Erdogan, les traîtres sont de retour, les frontières sont menacées. Sans le dire, le président turc a une angoisse : la naissance d’un Etat kurde aux confins de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak, alors qu’il tentait de négocier un accord de paix avec le PKK, principale organisation armée des Kurdes de Turquie.
Il a donc répondu violemment aux Occidentaux, qui l’accusent de traîner les pieds pour lutter contre l’Etat islamique – en ne permettant pas aux Etats-Unis d’utiliser ses bases militaires pour bombarder la Syrie et en ne défendant pas, de l’autre côté de sa frontière, la ville kurde syrienne de Kobané, assaillie par les djihadistes.  » Il faut réfléchir pourquoi Kobané est devenue si stratégique. Y a-t-il de l’or ? Des diamants ? Pourquoi Kobané ? « , a expliqué Erdogan, jugeant que  » Kobané représente une partie minime du drame dans la région « .
Parler cru
Le problème, c’est en premier lieu d’avoir donné le pouvoir aux chiites en Irak, et d’avoir ainsi jeté les sunnites dans les bras de l’Etat Islamique.  » Nous avions dit que sous Maliki – le premier ministre chiite irakien de 2006 à 2014 – , la discrimination ethnique et sectaire en Irak allait avoir des conséquences graves.  » Puis il a fustigé l’absence de réaction des Occidentaux contre Bachar Al-Assad, même lorsque celui-ci utilisa, à l’été 2013, des armes chimiques contre son peuple. Faussement naïf, le dirigeant turc a dit avoir  » du mal à comprendre l’approche des intellectuels d’ici « , qui se sont mobilisés en 2013 contre les armes chimiques, lesquelles  » ont fait 1 000 à 2 000 morts « , alors que le même Assad avait déjà tué plus de 100 000 personnes avec des armes conventionnelles.
Dans cette tragédie, Erdogan se sent seul. Seul à avoir accueilli 1,6 million de réfugiés syriens, alors que l’UE n’a ouvert ses portes qu’à 200 000 d’entre eux. Seul à avoir dépensé 4,5 milliards de dollars, alors que l’aide étrangère s’est limitée à 200 millions. Une manière d’accuser les Occidentaux de ne pas être fidèles à leurs valeurs. Erdogan a même accusé les pays occidentaux d’avoir soutenu le coup d’Etat du maréchal Sissi contre les Frères musulmans en Egypte, élus mais bien peu démocrates.  » Je pose cette question aux Occidentaux : êtes-vous pour la démocratie ou les coups d’Etat ? Vu sa pratique, le monde occidental est pour les coups d’Etat « , a glissé Erdogan. Un parler cru, mais sans doute est-ce le mot de trop. Erdogan était il y a dix ans celui qui voulait ancrer la démocratie dans le monde musulman. Il est devenu, aujourd’hui, prisonnier de son islamisme à l’extérieur, de son autoritarisme à l’intérieur.
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