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Le Monde, le 26/09/2017
Par Muratcan Sabuncu (président de l’association des droits de l’homme à la Sorbonne)
Fils du rédacteur en chef du premier quotidien turc, incarcéré depuis 11 mois en Turquie, Muratcan Sabuncu dénonce le sort des journalistes turcs sur lesquels le pouvoir d’Erdogan s’acharne en faisant durer leur procès dans une parodie de justice.
Après cinquante et un jours de détention en Turquie, le journaliste Loup Bureau a retrouvé la liberté et la France, dimanche 17 septembre. C’est une bonne nouvelle pour sa famille, ses amis et collègues ainsi que pour les défenseurs de la liberté de la presse. 160 journalistes, selon l’Union des journalistes de Turquie, sont néanmoins encore détenus en Turquie, situant le pays à la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières.
Mon père, Murat Sabuncu, est depuis un an le rédacteur en chef de Cumhuriyet, l’un des journaux critiques et indépendants de la Turquie. Au lieu de se rendre, comme d’habitude, tous les jours très tôt sur son lieu de travail – sans même prendre de vacances – il a passé presque 11 mois derrière les barreaux dans la prison de Silivri. Le 11 septembre, il est sorti de sa cellule pour se rendre à l’audience du procès de son journal. Mais ni lui ni ses quatre collègues de Cumhuriyet n’ont pu rejoindre leurs amis qui ont été remis en liberté provisoire le 28 juillet. Lundi 25 septembre, un tribunal d’Istanbul a ordonné la remise en liberté d’un des journalistes du quotidien, Kadri Gürsel, mais le maintien en détention de quatre autres collaborateurs de Cumhuriyet, à savoir le patron du journal, Akın Atalay, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu, ainsi que le journaliste d’investigation Ahmet Şık, et Emre Ä°per, un comptable du quotidien.
La détention des journalistes prive certes ces derniers de leur liberté, mais aussi la société d’un débat public robuste. La presse digne de ce nom est une nécessité tant qu’il y a une démocratie ou un gouvernement fondé sur un niveau minimal de consentement. Les citoyens ne peuvent faire des choix éclairés et participer pleinement à la politique qu’en ayant accès à une information complète et à des opinions diverses, assurés par des médias libres, fiables et pluriels. La campagne du référendum constitutionnel turc au cours de laquelle nous avons assisté à une couverture partiale de différents points de vue dans les médias a montré que la facture est salée lorsque le pluralisme médiatique est restreint.
Pour être une puissance mondiale, il ne suffit pas d’y aspirer et d’avoir une volonté de puissance économique ni d’ambitieuses politiques de grands travaux – comme en Turquie – visant l’extension à marche forcée des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires. Il ne suffit pas non plus de voter pour un leader que l’on considère comme puissant et charismatique. Il faut au contraire des institutions – y compris des journaux comme Cumhuriyet – garantes de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits fondamentaux. Pour être respecté au lieu d’être marginalisé et de perdre sa réputation, pour être écouté par les autres pays au lieu d’être considéré comme incohérent au regard des discours et des comportements contradictoires dans son pays et ailleurs, il faut d’abord entendre la voix de tous ces citoyens sans dédiaboliser ou emprisonner les voix critiques.
Ce n’est pas seulement en Turquie que la démocratie, les institutions d’un Etat de droit et les droits fondamentaux sont fragiles. Ces valeurs que l’on croie acquises sont fragiles partout. Les exemples hongrois et polonais nous montrent que même dans d’autres pays européens des dérives autoritaires peuvent voir le jour. Il revient donc à nous, les citoyens, de faire vivre, voire de perfectionner nos démocraties et nos institutions tout en étant sensibles aux injustices qui se produisent dans le monde sachant que les discours autoritaires et liberticides se propagent facilement d’un pays à l’autre.
La date de la prochaine audience du procès de Cumhuriyet est fixée au 31 octobre. Il n’est pas possible de prévoir l’issue de l’audience car il s’agit d’un procès purement politique. Même un étudiant de droit de première année saurait vous dire qu’un acte d’accusation contenant exclusivement des articles de presse et des tweets ne justifie pas la longue détention des journalistes, ni le fait de risquer – étant accusé de liens avec des organisations terroristes – jusqu’à 43 ans de prison. J’espère, tout de même, pour la réputation de notre pays, que la justice turque va libérer mon père et ses collègues et abandonner les charges. C’est en tout cas la seule voie qui s’ouvre à la justice turque pour renouveler la confiance des citoyens en son indépendance et son impartialité.
Si l’issue de la prochaine audience reste imprévisible, une chose est sûre : la salle de l’audience sera bondée grâce aux citoyens turcs qui seront là pour défendre le plus ancien journal de la République ainsi que leur propre droit à l’information. Cela nous montrera à nouveau que même en détention, les journalistes de Cumhuriyet arrivent à devenir la conscience d’un pays en dissipant le brouillard qui trouble nos perceptions et à inviter leurs compatriotes à suivre le combat qui est le leur : une Turquie laïque, démocratique et plurielle.
Muratcan Sabuncu est le fils de Murat Sabuncu, rédacteur en chef du quotidien turc Cumhuriyet, incarcéré depuis octobre 2016 dans la prison de Silivri et accusé de liens avec des organisations terroristes. Muratcan Sabuncu est étudiant en Master II de droit à la Sorbonne
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